Madagascar : Des virements bancaires internationaux au faciès

Les entreprises situées à Madagascar et qui travaillent à l’étranger font souvent des virements bancaires internationaux. C’est une pratique qui est banale dans tous les pays, mais le cas de Madagascar est particulier, car les taux des virements internationaux sont l’équivalent d’un aveugle qui se baladerait dans une grotte sombre. Un virement bancaire international est taxé à la fois sur une commission de transfert, mais surtout sur le taux de change pour la conversion des devises. Plusieurs entreprises ont déclaré récemment que la différence du taux peut aller jusqu’au quadruple par rapport au taux de la Banque centrale. Et s’il y a une trop grosse différence sur le taux de change, alors le virement bancaire peut perdre des millions d’ariary dans le cas de grosses transactions. Malheureusement, les banques privées ne sont pas obligées de s’aligner avec le taux de la Banque Centrale et dans de nombreux cas, le taux est appliqué à la tête du client.

Malgré les promesses du gouvernement de proposer plus de transparence sur le système économique, on remarque que les banques privées ne font aucun effort pour promouvoir le développement dans le pays et permettre des taux acceptables pour les opérateurs. La transparence d’un système financier est cruciale pour attirer les investisseurs et ce n’est pas avec ces pratiques qui ne relèvent plus d’une taxation, mais d’une extorsion pure et simple que le système financier malgache va séduire les opérateurs étrangers. Et si cela devient un problème pour les entreprises, la situation est intenable pour les particuliers, notamment pour ceux qui dépendent des virements internationaux qui sont envoyés par leurs proches qui travaillent à l’étranger. Dans le cas des particuliers, le manque de quelques milliers d’ariary dans la transaction finale fait la différence s’ils ont suffisamment à manger ou non pendant le reste du mois.