Andry Rajoelina le franco-malgache, l’arbre qui cache la forêt


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  • La nationalité française d’Andry Rajoelina est arrivé comme un ver solitaire dans une soupe malgache qui n’est déjà pas bonne puisqu’il n’y a rien dedans. Mais cette affaire est surtout l’arbre qui cache une forêt de politiciens malgaches qui sont davantage à Paris que leur “patrie”.


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    La nationalité française d'Andry Rajoelina est arrivé comme un ver solitaire dans une soupe malgache qui n'est déjà pas bonne puisqu'il n'y a rien dedans. Mais cette affaire est surtout l'arbre qui cache une forêt de politiciens malgaches qui sont davantage à Paris que leur "patrie".

    Sur l’affaire de la nationalité française d’Andry Rajoelina, il y a des comportements bien étranges. Le premier est les tentatives minables du pouvoir de faire un contre-feu en disant que ce n’est pas grave. Qu’est-ce qu’on aurait dit s’il avait la nationalité chinoise ou russe ? Ensuite, ce qui est absolument écoeurant est que le pouvoir se focalise sur des points juridiques plutôt que d’aborder la question centrale du principe.

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    On n’est pas en train de discuter de la double nationalité d’un nettoyeur de chiottes, mais du président de la République et qui n’a pas hésité à commettre un Coup d’Etat. Coup d’Etat qui a capoté sur le long terme et pour qu’il rentre dans les rangs, on lui a donné le drapeau tricolore en guide de récompense. Et il a accepté ! Un vrai patriote n’a qu’une seule terre, celle où est enterré son père. Ce qui est terrible est qu’on aurait trouvé ça moins scandaleux s’il avait eu un gros chèque à la place.

    Et depuis 2014, il n’a pas semblé bon de nous dire cette petite information, il pensait que cela n’intéressait personne. L’opposition invoque l’article 42 du code de la nationalité malgache qui stipule que vous la perdez si vous obtenez volontairement une autre nationalité. Mais l’article 43 a mis des conditions à la con pour que cela ne soit pas respecté, genre, que la perte de nationalité doit être autorisé par le gouvernement. C’est normal, car l’article 43 a surtout été écrit par rapport au service militaire.

    La nationalité française d'Andry Rajoelina est arrivé comme un ver solitaire dans une soupe malgache qui n'est déjà pas bonne puisqu'il n'y a rien dedans. Mais cette affaire est surtout l'arbre qui cache une forêt de politiciens malgaches qui sont davantage à Paris que leur "patrie".

    Et donc, celle qui est monté au créneau pour défendre son maitre est notre Sorcière de Babylone, les connaisseurs reconnaitront le personnage. C’est à dire que vous avez un putain de problème si vous avez besoin d’une ancienne animatrice de radio pour vous défendre juridiquement. Ensuite, cette fuite de nationalité française ne peut venir que de cercles intimes. Et étant donné qu’Andry Rajoelina a déjà été trahi à plusieurs reprises, on se souvient de la présidence de Hery, alors on peut penser qu’il va devenir encore plus parano. Et déjà que c’est un homme profondément seul, alors cela peut partir en vrille.

    C’est ce qui se passe quand on a fait sa carrière politique en s’entourant de prostituées politiques, car le principe d’une prostituée est que son allégeance va au plus offrant. On ne sait jamais avec qui elle sera demain. L’autre chose tout à fait étrange est le silence assourdissant d’une grande partie de la classe politique malgache.

    Les Hery et consort n’ont rien dit, les alliés écolos n’ont rien dit, en fait, la majorité des politiciens malgaches ont fermé leur gueule en regardant tristement leurs souliers achetés dans une galerie à Jumbo Score ! Cela signifie que si on met à fouiller dans leur placard, alors on trouvera aussi des passeports qui auront d’autres drapeaux que celui de Tanindrazana.

    Andry Rajoelina a été obligé de réagir et donc, il nous a sorti que Personne ne pourra effacer le fait qu’on soit malgache et nul ne peut changer le sang malgache qui coule dans nos veines. J’ai dû rater une saison entière, il ne comprend même pas ce qu’il dit. Personne ne nie qu’il soit malgache, mais le fait qu’il ait voulu manger dans une autre cantine alors que depuis 15 ans, il nous bassine avec les intérêts du pays. L’allégeance se fait par les actes. Pétain était français jusqu’au bout des ongles, cela ne l’a pas empêché d’être le plus grand traitre du pays en le donnant aux allemands.

    Encore une fois, comme je le disais dans un autre article, le bilan aurait pu le sauver. Mais ses résultats sont catastrophiques dans tous les domaines. Il n’a pas défendu les intérêts du pays, il s’est fait traité comme un petit caniche par les rapaces du FMI et de la Banque Mondiale et des Occidentaux. Voilà aussi ce qui arrive quand on fait confiance à l’Occident, on se fait balancer comme une vieille chaussette.

    Par rapport au silence assourdissant des autres débiles de politiciens, il faut y voir une fracture entre le peuple et les nobles qui datent de l’époque monarchique. Sous la monarchie, 99 % de la population était des Andevos, c’est à dire des esclaves. Ils n’avaient pas d’identité ou de titres de propriété ce qui explique le problème de la propriété même aujourd’hui. Pendant la colonisation britannique et française, l’élite malgache, c’est à dire, les Andriana, les Hova et les Mainty ont été bien traité puisque c’est eux qui géraient l’administration et c’est eux qui ont eu un accès privilégié à l’éducation. Un gap de l’éducation qui persiste jusqu’à aujourd’hui.

    La reine Ranavalona II publiera un décret qui interdira expressément l’alphabétisation à la population… sauf à ceux qui travaillaient pour le gouvernement. Les partis indépendantistes ont été piloté par les français en sous-main. Le MDRM, l’un des premiers partis politiques de l’époque, principalement composé de Merinas, sera décapité par l’administration coloniale sous le prétexte que c’était le principal responsable de l’insurrection de 1947. Et dans les coulisses, les français vont promouvoir le PADESM, issu des cotiers, pour faciliter la transition après l’indépendance.

    Et après l’indépendance, cette servilité des élites malgaches n’a pas cessé envers la France. Et en fait, même Didier Ratsiraka, qui avait une autre carrure, était français. Et le problème vient de là. C’est une mentalité qui est enkysté depuis des générations. Et il suffit de voir le parcours de ces élites et de leurs enfants à Madagascar.

    Ils vont aller dans les écoles françaises, ensuite passer au LFT et ensuite s’envoler vers Paris pour les études supérieures. C’est à dire que depuis leur berceau jusqu’à l’âge adulte, ils n’ont jamais connu la misère ou la précarité qui est le quotidien de 90 % de la population. Bien sûr, de temps en temps, ils sortent pour donner l’aumone en faisant les bonnes photos qu’il faut où on distribue des repas parce que ça fait bien sur Facebook, mais on est loin d’un Ratsimandrava qui était prêt à faire sauter tout le système en menaçant de publier les grandes familles malgaches, françaises et indiennes. Il ne faut pas avoir ce genre d’idée, car on risque de ne pas durer plus d’une semaine au pouvoir !

    Cette absence de légitimité totale est le vrai problème de ce pays et cela dure depuis trois siècle. La population qui est assommée par la survie et la pauvreté extrême ne s’en rend pas pleinement compte, mais elle le montre quand même en ayant un comportement totalement opposé aux politiciens malgaches qui nous disent maintenant que ce n’est pas grave d’être français si on est président de Madagascar.

    Par des magouilles, une bonne propagande et pas mal de sac de billets, Andry Rajoelina peut renverser la vapeur. Mais dans leur for intérieur, la majorité de la population le voit comme un étranger et non pas parce qu’un certificat de nationalité française est apparu par magie sur les réseaux sociaux, mais parce que ses actes sont ceux d’un noble et non d’un Andevo.

    Pour remédier honnêtement à ce merdier, il y a deux choses que Rajoelina pourrait faire. Se présenter face à la population et faire des excuses en estimant que c’était une erreur. Qu’il s’est fait avoir par le chaudron bouillonnant de la crise de 2009. Et deuxièmement, il doit perdre volontairement la nationalité française en effectuant les démarches nécessaires. Quand on brûle définitivement les ponts avec Reny Malala, au moins on est sûr qu’il n’y a que le Tanindrazana qui compte à ses yeux.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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