Régime Rajoelina : Agonie lente et désastre ambulant à Madagascar

Avec désormais 6 heures de coupure de courant par jour, le pays est à l’arrêt. En cause, la Jirama qui ne reçoit plus de carburant de la part de ses fournisseurs à cause de ses énormes dettes. Etant donné que son principal débiteur est l’Etat malgache, on se demande qui est le plus hypocrite entre les deux. C’est étrange aussi que dans la liste des zones qui subissent ces délestages, des quartiers comme Ambatobe ou Ivandry ne soient jamais concernés. Cela doit être une coincidence.

La Jirama est devenue une champion des excuses à défaut de solutions. C’est la sécheresse, c’est l’Ukraine, c’est les poteaux qui tombent, c’est les lémuriens qui sabotent les centrales. Ce comportement digne d’escrocs à la petite semaine est insupportable et cela montre le genre de racailles qui se trouvent actuellement dans l’administration Rajoelina.

A quelques mois de l’élection présidentielle, le régime Rajoelina respire le désastre à tous les étages. Depuis début 2021, 1,2 million de personnes ont basculé dans l’extrême pauvreté. Notre dette extérieure a augmenté de 10 % sans aucun investissement dans l’économie. Nous n’avons jamais importé autant de riz que sur les 30 dernières années et l’inflation atteint les 300 % dans certains produits de PPN.

Même dans la capitale, les gens souffrent de malnutrition. C’est rare de trouver un gouvernement qui a un taux de désastre de 100 %, mais Andry Rajoelina et sa clique peuvent se targuer de cet exploit. Il n’y a pas une seule chose positive. A part aller lécher les couilles des Occidentaux pour leur mendier des aides pendant que le Nouveau monde asiatique voit le jour.

Pourtant, personne ne parle des problèmes profonds. Et c’est normal, les médias malgaches sont plus corrompus que les médias français ce qui n’est jamais un compliment. On se contente de répéter les communiqués officiels comme des perroquets, mais personne ne dit à ce régime que c’est une pauvre merde qui a détruit ce pays en l’espace de 5 ans. Et si vous envisagez d’ouvrir leur gueule, alors vous subirez le sort de la Gazette de la Grande Ile qui a été fermé en 48 heures avec l’aide de la Jirama, comme quoi, elle est dans chaque mauvais coup.

Pourtant sur le plan international, Andry Rajoelina bénéficie toujours d’une certaine aura. Bon, les chèques en blanc sur sa communication doivent y être de beaucoup et surtout, que les instances occidentales sont ravis de mettre la main sur Madagascar qui avait pris l’orbite asiatique sous le régime de Hery Rajaonarimampianina. Des instances occidentales comme le FMI ou la Banque Mondiale, putréfiées jusqu’à l’os et qui n’ont jamais réussi à développer un seul putain de pays dans toute leur histoire.

Et donc, quel sera le sort de la Jirama ? Les usagers excédés veulent la privatiser. C’est sans doute le but, on laisse couler l’entreprise pour la privatiser ou créer une autre pour éviter de payer les dettes. Mais la privatisation ne sera jamais une solution pour un service aussi stratégique que l’électricité. Qu’ils regardent ce qui se passent en France avec le marché européen de l’électricité. Une entreprise privée se fout du service public, c’est le profit qui l’intéresse et il ne fera jamais les investissements nécessaires pour remettre à jour les installations.

N’oublions pas que pendant le régime Ravalomanana, la Jirama a été sous tutelle d’une entreprise étrangère, Lahmeyer, et oui, elle a fait des bénéfices, mais c’était au détriment de milliers de licenciement et d’aucun entretien sur les infrastructures. Les commentaires sous les annonces des délestage actuels sont un délice. La tendance de ces derniers jours est de mettre la main sur le DG de la Jirama. Certains veulent le bruler vif, d’autres veulent le découper en salami. Et un troisième est partisan de l’économie, car comme on est fauché pour acheter de l’essence, on va le griller sur un barbecue !

Sur le plan de l’industrialisation, c’est aussi un désastre absolu, car sans énergie, il n’y a pas d’économie. On fait semblant de lancer des petites usines ici et là, mais sans les accompagner. Tant que Madagascar restera dans les griffes de Bretton Woods, le pays ne pourra jamais se développer, car il lui manquera toujours du fric. Le but de Bretton Woods est de mettre les pays au niveau de l’asphyxie, juste avec quelques gouttes d’air afin que les multinationales occidentales puissent s’en emparer.

Et face à ces élections, des candidats estiment qu’ils peuvent mieux faire. On parle beaucoup de Siteny Randrianasoloniaiko. Ce qui est intéressant est dès qu’il a commencé à battre la campagne, vous avez les clébards d’Andry Rajoelina qui sont monté au créneau. Aboyant plus fort que n’importe qui en jouant la carte anti-russe. Oui, parce que vous voyez, Siteny est un judoka, il est ami avec le président international des fédérations de Judo et ce dernier est ami avec Vladimir Poutine. Ouais, les clébards n’ont pas beaucoup de cervelle, car ils passent davantage de temps à renifler les culs qu’à réfléchir !

Parce qu’à ce jeu, on pourrait dire que le couple Andry Rajoelina est très proche du couple Sarkozy et de ses réseaux. C’est même un secret de polichinelle. Sarkozy qui était président à l’époque du Coup d’Etat de 2009 et ce même Sarkozy, l’un des plus grands traîtres de la France avec Giscard d’Estaing, Sarkozy qui a été le premier président français à faire de la prison pour ses magouilles. Vous savez, le régime Rajoelina et ses clébards ne devraient pas donner des leçons d’amitié, ils ne sont pas bien placé.

Madagascar reste un petit pays et la Russie n’en a strictement rien à foutre ! Mais cela permet de faire diversion et avec l’aide des médias français et des experts tout aussi moisis, cela permet de donner le change plutôt que d’admettre cette vérité qu’Andry Rajoelina et sa clique sont incompétents et incapables de faire quoi que ce soit.

Non mais, il faut quand même regarder la tronche des ministres, on dirait qu’ils ont été péché dans quelconque caniveau, car les rats d’égout ne voulaient pas du poste ! Entre ceux qui insultent le peuple à tout va dans les conversations privées et ceux qui montrent davantage leurs frasques sexuelles que leurs réalisations, on est en plein dans un bal de vampires. Et il y a autre nuage noir, assez gigantesque qui pointe à l’horizon.

Le défaut de paiement potentiel de Madagascar

Mes contacts dans les milieux bancaires m’ont averti d’évacuer mon argent à l’extérieur, car ça ne sent pas bon pour les prochains mois. Je leur ai dit que je ne craignais rien puisque mon solde bancaire est en négatif depuis plusieurs mois… Pour qu’il y ait un défaut de paiement, il faudrait que notre dette extérieure soit très élevée et on est aux alentours de 47 % (on était à 34 % au début du mandat de Rajoelina).

Mais les réserves de devise sont au plus bas et ils ont été plombé par un massacre de l’économie avec des mesures stupides et totalement insensées du pouvoir en place. D’une part, nous avons ces délestages qui vont détruire la saison touristique. Et le tourisme est une partie importante de la rentrée de devises. Mais surtout, le régime Rajoelina a fait vraiment le sagouin avec le secteur de la vanille.

Petit résumé, afin d’augmenter la part des producteurs, le gouvernement, sans discuter avec qui que ce soit, surtout les acheteurs, a décidé d’augmenter le prix d’achat de la vanille. Dans une période de récession où tout l’Occident se serre la ceinture, ce n’était vraiment pas une bonne idée. Les acheteurs ont dit à la vanille malgache d’aller se faire foutre et ils se sont tourné vers la vanille synthétique.

La vanille représente 24 % du PIB malgache et on se retrouve avec des tonnes de stocks invendus. J’ai déjà écrit sur comment on doit développer un pays. Cela ne sert à rien de bidouiller les ressources naturelles. Car il faut une industrie à rendement croissant. Plutôt que de changer le prix artificiellement sans tenir compte du marché, il faut lancer des usines de transformation de la vanille et une fois qu’on les a, on bannit l’exportation de vanille brute. Et cela a marché pour le clou de girofle, car on a une seule usine à Tamatave et cela nous a permis de devenir le premier exportateur mondial.

Sur la vanille, nous n’avons pas une seule usine dans le pays, c’est fou ! En plus, les caisses de l’Etat sont vides et cela plombe les entreprises qui ont des contrats avec l’Etat. Tous ces facteurs, mis bout à bout, font penser au secteur bancaire que Madagascar n’est pas à l’abri d’un défaut de paiement.

Et en soi, ce serait possible, car c’est exactement ce qui est arrivé au Sri Lanka. Leur tourisme a baissé de 70 % à cause d’un attentat en 2019, la folie covidiste n’a rien arrangé et le gouvernement, qui est un véritable clan mafieux, a contracté des dettes à droite et à gauche et le pays a fait faillite. Aujourd’hui, la Banque Mondiale se frotte les mains, car elle est arrivé avec des malettes pleine de monnaie de singe en mettant la main sur les ressources du pays.

C’est d’autant plus inquiétant que depuis plusieurs semaines, l’Office malgache des hydrocarbures balance constamment des communiqués en disant que les réserves de carburant sont suffisantes. Ouais, ils sont aussi crédibles que la Jirama avec leurs excuses ! Donc, la situation pourrait bien empirer dans les prochains mois s’il y a des pénuries de carburant. Un kilomètre à pied, ça use, ça use, c’est bien que cela reste une chanson d’enfant !

Des oligarques étrangers plein aux as

Mais ce n’est pas catastrophique pour tout le monde. Les clans mafieux à Madagascar, que ce soit les indiens et les européens se sont enrichis comme pas possible pendant le mandat d’Andry Rajoelina. Le nombre de villas de luxe a explosé et il n’est pas rare de voir des voitures de luxe à la queue leu leu devant certains quartiers. Pendant que la majorité écrasante de la population réduit sa consommation de riz parce que c’est trop cher. Tiens, on se croirait revenu au régime de Ratsiraka ! Et honnêtement, je préférais ce dernier, au moins, on n’avait pas de délestages.

La haine populaire contre le pouvoir continue d’augmenter et le pouvoir ne peut répondre que par la violence, car il n’a plus rien à proposer. Le phénomène Rajoelina, comme le Messie providentiel, a éclaté en plein vol. J’avais dit en début d’année qu’il lui restait 2023 pour montrer qu’il n’est pas une fraude et on peut dire qu’il a empiré les choses.

L’incompétence, la corruption, la médiocrité peuvent aller, c’est le lot de tous les dirigeants malgaches depuis les années 1980. Mais ce sont les effets d’annonce qui sont les plus insupportables avec le régime Rajoelina. On dirait qu’ils prennent tous des drogues parce qu’ils semblent vivre dans une réalité parallèle où tout le monde leur sourit et ils font des plans à la mord-moi le noeud.

Parce que des idées moisies, le régime nous en a sorti une chiée. Nous allons produire tellement de riz que nous pourrions en exporter, on va avoir des usines dans chaque district. On a eu cette débilité colossale du plan pour le développement de Madagascar où Andry Rajoelina nous disait tranquillement que pour développer le pays, on allait importer des lions et des girafes pour proposer des safaris !! Celle-là fera partie de l’histoire politique comme la débilité par essence. Faire des safaris… à 400 km de l’Afrique !

De plus, cette élite malgache reflète toute la putréfaction de la bourgeoisie française. Les réseaux de franc-maçonnerie sont très actifs et une grande partie de la droite, nostalgique de la colonisation, a pignon sur rue parmi les expats. Il est évident que pour les prochaines élections, leur candidat est Andry Rajoelina qui est aussi celui des Occidentaux.

On a également appris que le pays est tellement fauché qu’il est allé mendier des sous auprès de l’Occident pour organiser des élections. Et ça ne choque personne ? Que des pays étrangers financent des élections ? Car tout le monde le sait, qui paie commande ! Les clébards du régime auraient bien gueulé si on avait demandé des sous à la Chine ou la Russie…

Cela fait 40 ans que je vis dans ce pays et ce régime Rajoelina est le pire que j’ai jamais vu. Une telle incompétence, ça laisse pantois, je ne pensais pas que quelqu’un pouvait échouer dans tout ce qu’il a entrepris, mais c’est l’exploit réussi par ce régime. Ce n’est plus un bilan, mais un casier judiciaire pour tous ceux qui ont participé à ce gouvernement et une notice nécrologique pour le pays.