La Belgique dit stop aux F-35 “défectueux” et garde ses F-16


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  • Les F-35 commandés par la Belgique en 2018 ne répondent pas aux normes de l’armée de l’air belge et doivent être renvoyés aux États-Unis pour être corrigés. Découvrez pourquoi la Belgique a choisi le F-35 malgré ses problèmes de performance et de fiabilité.


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    Les F-35 commandés par la Belgique en 2018 ne répondent pas aux normes de l’armée de l’air belge et doivent être renvoyés aux États-Unis pour être corrigés. Découvrez pourquoi la Belgique a choisi le F-35 malgré ses problèmes de performance et de fiabilité.

    La Belgique a refusé les livraisons des deux premiers chasseurs furtifs F-35A commandés en octobre 2018, les appareils étant jugés “techniquement insatisfaisants” et nécessitant des améliorations logicielles supplémentaires avant de répondre aux normes de l’armée de l’air.

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    La Belgique n’était pas partenaire du programme F-35, contrairement à ses voisins hollandais, danois et norvégiens, mais a choisi les avions américains dans un appel d’offres en 2018 pour remplacer ses F-16 fournis par les États-Unis, face à la concurrence d’avions de quatrième génération comme le Rafale français et l’Eurofighter paneuropéen.

    Bruxelles a notamment fait face à une forte pression de la part de Paris pour sélectionner le Rafale, ainsi qu’à des offres de dizaines de milliards de dollars d’investissements et de coopération industrielle, mais a finalement opté pour l’avion de cinquième génération américain plus avancé, qui n’a jamais perdu un appel d’offres face à des avions européens. Les F-35 devaient initialement être livrés à raison de quatre par an entre 2023 et 2028, permettant à l’armée de l’air belge de se débarrasser de ses F-16, qui sont actuellement envisagés pour être livrés à l’armée de l’air ukrainienne comme aide.

    Les F-16 devraient désormais rester en service plus longtemps, les États-Unis ayant régulièrement eu du mal à respecter les calendriers de livraison des avions ces dernières années, même pour des variantes actualisées d’avions datant de la guerre froide comme les F-16 Block 70/72 commandés par l’armée de l’air de la République de Chine basée à Taiwan.

    Développé dans le cadre du programme Joint Strike Fighter, le F-35, contrairement au F-16, a été conçu principalement pour des missions d’attaque au sol et de pénétration des défenses aériennes ennemies, bien que ses capteurs avancés et ses capacités furtives lui aient tout de même donné un avantage sur les avions de quatrième génération mieux optimisés pour les missions de supériorité aérienne comme le F-15.

    Le programme du chasseur a cependant été plombé par des problèmes extrêmes de performance, avec environ 800 défauts qui l’affectent encore – un nombre qui n’a pas changé significativement depuis plus d’une demi-décennie en raison à la fois de la lenteur avec laquelle les problèmes sont résolus et de la découverte continue de nouveaux défauts.

    Ces problèmes ont non seulement rendu le F-35 pour le combat à haute intensité, ce qui ne devrait pas changer avant au moins 2030, mais ils ont également sérieusement compromis son taux de disponibilité, imposé des milliards de dollars de coûts opérationnels supplémentaires et parfois mis en danger la vie des pilotes. Un exemple récent notable est le rapport d’une enquête de l’armée de l’air américaine publié en juin montrant qu’un F-35 détruit dans un accident à la base aérienne Hill dans l’Utah le 19 octobre 2022 s’était écrasé en raison d’un problème logiciel, qui avait empêché le pilote d’interrompre sa séquence d’atterrissage car il avait cessé de répondre et avait brusquement viré à gauche.

    La performance du F-35 a été très largement critiquée par les responsables militaires et civils, ainsi que dans les rapports des opérateurs étrangers comme la Corée du Sud, avec ses taux très bas de disponibilité autour de 30 %, et son manque de fiabilité, qui ont eu un impact sérieux sur la préparation opérationnelle des flottes adoptant l’avion. Malgré l’âge et les besoins accrus de maintenance des F-16 belges, la transition depuis les avions relativement simples de l’époque de la guerre froide vers le F-35 devrait poser des problèmes similaires.

    Les mises à niveau du logiciel du F-35 ont notamment connu des retards considérables, les problèmes logiciels devant réduire la production d’environ 50 avions en 2023 à seulement une centaine d’appareils, avec des conséquences importantes sur les délais de livraison aux clients étrangers. Le F-35 est resté très populaire sur les marchés d’exportation malgré ses lacunes très importantes en termes de performance et de fiabilité, en raison de sa furtivité et de sa connectivité avec les autres systèmes d’armes américains, qui lui confèrent un potentiel considérable pour le combat en réseau dans un environnement de guerre électronique complexe.

    La Belgique espère ainsi renforcer sa capacité à opérer aux côtés des forces américaines et de l’OTAN dans des scénarios de haute intensité, même si le F-35 n’est pas encore prêt à remplir ce rôle.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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