Très peu de liens entre l’autisme et les crimes violents


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  • Le seul diagnostic d’autisme n’augmente pas le risque d’infraction violente suggère une étude publiée dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry (JAACAP).


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    Le seul diagnostic d'autisme n'augmente pas le risque d'infraction violente suggère une étude publiée dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry (JAACAP).

    L’étude a analysé les données de 295 734 personnes dans le comté de Stockholm en Suède dont 5 739 avaient l’autisme. Les chercheurs ont suivi ces personnes pour des condamnations de crimes violents dans la tranche d’âge de 15 à 27 ans en utilisant la base de données du Swedish National Crime Register.

    L’équipe, dirigée par des chercheurs de l’Institut de sciences de la santé de la population de l’Université de Bristol et de l’Institut Karolinska de Stockholm, a constaté que les personnes atteintes d’autisme semblaient avoir un risque plus élevé d’infraction violente. Cependant, ce risque a été considérablement réduit une fois qu’on a pris en compte la présence d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou d’un trouble des conduites.

    Très peu de liens entre l’autisme et la violence

    L’étude a rapporté que ces conditions co-occurrentes en plus des autres troubles psychiatriques postérieurs ainsi que l’abus d’alcool et de drogues, étaient les facteurs individuels les plus importants de la criminalité violente dans l’autisme et donc, il est incorrect d’associer seulement l’autisme à des comportements violents ou agressifs.

    Un fait intéressant est que lorsque les chercheurs ont pris en compte les personnes atteintes de TDAH ou de troubles des conduites, alors un diagnostic d’autisme a réduit les risques de criminalité violente par rapport aux personnes uniquement atteintes de TDAH ou de troubles de la conduite. Cela suggère que la présence de l’autisme semble contre-balancer les effets violents du TDAH et du trouble des conduites.

    Le Dr Ragini Heeramun, conseiller psychiatrique judiciaire à Avon & Wiltshire Partnership NHS Mental Health Trust à Bristol, a déclaré : Nous savons que certaines personnes, ayant un diagnostic d’autisme, ont des comportements difficiles et peuvent être confrontées avec le système de justice pénale, mais on ignorait si l’autisme augmentait le risque de violence.

    Nos résultats, qui utilisent des échantillons très larges, montrent qu’au niveau de la population, l’autisme en soi ne semble pas être associé à des condamnations pour crimes violents. Cependant, d’autres conditions comme le TDAH, qui peuvent coïncider avec l’autisme, peuvent augmenter ces risques.

    Le Dr Dheeraj Rai, conseiller principal en psychiatrie à l’Université de Bristol, a déclaré : Il est intéressant de noter que la présence de l’autisme avec un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou le trouble des conduites était effectivement associé à un risque relativement plus faible de condamnations.

    Ces résultats sont importants pour les services d’autisme, qui se concentrent uniquement sur le diagnostic d’autisme alors qu’il faut désormais étudier également d’autres troubles qui y sont associés chez certaines personnes.

    La “Violence” des personnes autistes

    Au cours des dernières années, après l’arrestation des criminels que ce soit de meurtres de masse ou de viol, certaines études ont tenté de créer un lien entre le comportement de ces personnes et avec le fait qu’elles étaient diagnostiquées comme étant autistes. Surnommée comme la Violence des personnes autistes par certains médias, cette idée est entrée dans l’imaginaire collectif en oubliant les milliers de maladies psychiatriques de ces personnes qui n’ont rien à avoir avec l’autisme.

    Il est intéressant que ces médias ressortent souvent le lien avec l’autisme pour tout comportement qui est “anormal”, mais cette anomalie est par rapport aux médias et non le reste de la société. Ainsi, on a soulevé le lien avec l’autisme concernant les cybercriminels, les accrocs aux jeux vidéos et à tout comportement asocial. Il est vrai que certains criminels violents ont été diagnostiqués avec des troubles psychiatriques, mais ce sont des troubles plus graves et différents tels que la schizophrénie ou le narcissisme.

    Source : Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry (http://dx.doi.org/10.1016/j.jaac.2017.03.011)

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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