Des tatouages de fleurs et d'animaux sur une momie égyptienne


  • FrançaisFrançais

  • Une momie de l’Égypte antique possède de nombreux tatouages avec des symboles sacrés. Les chercheurs pensent qu’ils illustraient les pouvoirs religieux de cette femme qui date de 3 000 ans.


    Suivez-nous sur notre page Facebook et notre canal Telegram

    Une momie de l'Égypte antique possède de nombreux tatouages avec des symboles sacrés.
    Les tatouages de cette momie incluant 2 babouins assis entre un oeil de Ouadjet.

    Ces tatouages sont les premiers qu’on trouve sur une momie égyptienne qui montre des objets identifiables. On peut voir des fleurs de lotus sur ses hanches, des vaches sur bras et des babouins sur son cou. Auparavant, on n’avait que quelques momies qui avaient des tatouages et ce n’était que des traits ou des points. Et parmi les tatouages de cette femme, on a également les yeux de Ouadjet qui sont des symboles de protection contre le mal. On en trouve sur le cou, les épaules et le dos de cette momie.

    Vous pouvez regarder cette femme de n’importe quel angle, mais vous trouverez toujours des yeux divins qui vous regardent selon Anne Austin, bioarchéologue de l’université de Stanford qui a présenté ces découvertes pendant une réunion de l’American Association of Physical Anthropologists. Austin a remarqué les tatouages pendant l’analyse des momies pour l’institut français de l’archéologie orientale qui mène des recherches à Deir el-Medina, un village d’anciens artisans qui ont travaillé sur les tombes à côté de la Vallée des rois. En regardant le torse datant de 1 300 à 1070 avant l’ère commune, Austin a découvert les marques sur le cou. Elle a d’abord pensé que c’était des peintures, mais c’était des tatouages.

    Une histoire cachée

    Ce tatouage sur la momie montre 2 vaches.

    Ce tatouage sur la momie montre 2 vaches.

    Austin savait qu’on avait découvert des tatouages sur d’autres momies avec l’imagerie infrarouge. Avec la lumière et un capteur infrarouge, Austin a déterminé que cette momie avait plus de 30 tatouages incluant ceux qui ont été cachés par la résine utilisée pendant la momification. Austin et Cédric Gobeil, directeur de la mission française à Deir el-Medina, ont étiré numériquement les images pour contrebalancer la distorsion provoquée par la peau momifiée.

    Une identification difficile à cause de la peau déformée de cette momie. Ici, ce sont 2 vaches de Hathor.

    Une identification difficile à cause de la peau déformée de cette momie. Ici, ce sont 2 vaches de Hathor.

    Les tatouages identifiés possèdent des significations religieuses très fortes. Les vaches sont associées à la déesse Hathor qui est l’une des divinités les plus importantes de l’Égypte antique. Les symboles sur la gorge et les bras ont pu lui donner une aura de pouvoir magique pendant qu’elle dansait ou jouait de la musique pendant les rituels pour Hathor. Les tatouages peuvent être aussi une expression publique de la piété de cette femme selon Emily Teeter, une égyptologue à l’université de Chicago. On ignorait que des momies pouvaient avoir ce type de tatouage et les autres égyptologues ont été profondément étonnés par ces découvertes. Certains tatouages sont plus visibles que d’autres signifiant qu’ils ont été faits à différent intervalle de temps. Cela indique aussi que le statut religieux de cette femme s’est développé au fil du temps.

    Pénétrer le voile

    La momie, trouvée dans l'ancien village de Deir el-Medina, date de 1 300 à 1 010 avant l'ère commune.

    La momie, trouvée dans l’ancien village de Deir el-Medina, date de 1 300 à 1 010 avant l’ère commune.

    Les chercheurs ont découvert 3 autres momies tatouées à Deir el-Medina et ils espèrent que les techniques modernes permettront d’en découvrir d’autres sur des sites différents. Mais même l’imagerie infrarouge ne peut pas pénétrer le voile de lin. Mais dès le 19e siècle, les égyptologues ont commencé à déballer les momies et cela permettra peut-être de découvrir d’autres tatouages selon Marie Vandenbeusch qui travaille au British Museum. Austin argue que la taille des tatouages ainsi que leurs emplacements suggèrent qu’ils étaient plus que de simples décorations.

    Ces tatouages ont dû prendre beaucoup de temps et le processus a été très douloureux dans certains endroits du corps selon Austin. Cette femme a beaucoup souffert pour avoir ces tatouages et cela montre la puissance de sa propre foi, mais également pour ceux qui l’entouraient.

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *