Barbie, le film qui fait fuir les spectateurs

Barbie, la célèbre poupée blonde aux mensurations irréalistes, a eu droit à son adaptation cinématographique. Mais le résultat est loin d’être à la hauteur des attentes. Le film se veut une comédie féministe et engagée, mais il n’est qu’un ramassis de clichés, de blagues lourdes et de leçons de morale. Il ne réussit ni à divertir, ni à éduquer, ni à faire rêver. Il n’atteint aucun public, ni les enfants, ni les adultes, ni les fans de la poupée.

Le film suit les aventures de Barbie (Margot Robbie), une jeune femme naïve et optimiste qui vit dans un monde parfait, où tout le monde est beau, gentil et heureux. Mais un jour, elle se rend compte qu’elle ne correspond pas aux normes de sa société, et qu’elle est rejetée par ses pairs. Elle décide alors de partir à la découverte du monde réel, où elle va rencontrer des personnages hauts en couleur et apprendre des leçons de vie.

Le scénario est d’une banalité affligeante. Il reprend sans originalité ni finesse les codes du film pour enfants, avec une morale simpliste et manichéenne. Le film se veut une critique du consumérisme, du sexisme et de la superficialité, mais il tombe dans tous les pièges qu’il dénonce. Il réduit Barbie à une caricature de femme-objet, qui ne sait rien faire d’autre que sourire, faire du shopping et changer de tenue. Il la confronte à des situations grotesques et humiliantes, où elle est constamment moquée et rabaissée. Il lui fait rencontrer des personnages stéréotypés et caricaturaux, comme un méchant patron macho, une journaliste cynique ou un chauffeur de taxi sympa. Il lui fait délivrer des messages moralisateurs et condescendants, comme “il faut être soi-même”, “il faut respecter les différences” ou “il faut croire en ses rêves”.

Le film n’est pas seulement nul, il est aussi dangereux. Il détruit l’imaginaire et l’insouciance des enfants, qui sont exclus d’un film trop politisé et trop violent. Il infantilise les adultes, qui sont pris pour des imbéciles incapables de réfléchir par eux-mêmes. Il nie la complexité et la diversité du monde réel, qu’il réduit à une opposition simpliste entre le bien et le mal. Il véhicule des valeurs rétrogrades et conservatrices, comme le conformisme, le matérialisme ou le patriarcat.

Barbie est un film raté, qui n’a pas su trouver son ton ni son public. Il est l’expression d’une peur panique des studios de vouloir plaire à tout le monde, quitte à sacrifier la qualité et la créativité. Il est un échec dramatique, qui ne rend pas hommage à la poupée iconique qu’il prétend célébrer.