Pfizer se barre en Irlande, annonce une fusion de 160 milliards de dollars


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  • Pour bénéficier du paradis fiscal de l’Irlande, le groupe pharmacologique Pfizer se barre en Irlande. En utilisant une technique appelée Reverse-Inversion, une petite entreprise rachète des parts de Pfizer ce qui permet à ce dernier de déplacer ses bureaux à Dublin.


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    Evasion fiscale : Pfizer se barre en Irlande, annonce une fusion de 160 milliards de dollars

    Les avocats et les spécialistes regorgent d’imagination pour offrir une évasion fiscale légale aux grosses entreprises. Dans un achat qu’on appelle Reverse-Inversion, Allergan, une petite entreprise pharmacologique basée à Dublin, spécialisée dans le Botox, va techniquement racheter le mastodonte Pfizer. La fusion sera valorisée à 160 milliards de dollars et elle permettra à Pfizer de déplacer ses bureaux en Irlande afin de bénéficier de la politique fiscale très souple qui est un autre nom pour le paradis fiscal.

    Ces achats inversés coutent des milliards de dollars au gouvernement américain. L’année dernière, le président Obama a qualifié ces techniques de failles non patriotiques et il a proposé d’empêcher ce type de rachat. La semaine dernière, le Trésor a annoncé de nouvelles règles qui augmentent la difficulté du Reverse-Inversion.

    Mais Pfizer est assez malin pour contourner les règles. Il a partagé ses parts entre les 2 entreprises. Après que la finalisation de la fusion, les actionnaires actuels d’Allergan, qui est principalement présent aux États-Unis, vont contrôler 44 % de Pfizer. Les 56 % restants appartiendront aux actionnaires actuels de Pfizer. Dans une annonce du lundi 23 novembre 2015, Pfizer a annoncé que cette fusion va permettre une économie de 2 milliards de dollars par année pour les 3 prochaines années. En 2018, la compagnie qui s’appellera toujours Pfizer, après la fusion, aura un flux de trésorerie de 25 milliards de dollars.

    Mais la seule raison de la fusion de Pfizer est l’impôt très faible de l’Irlande. Le groupe va payer de 17 à 18 % d’impôts alors qu’il payait 25 % aux États-Unis. La finalisation du rachat se fera à la moitié de 2016, mais les législateurs et les professionnels de la santé surveillent aussi ce type de mégafusion qui pourrait impacter négativement les couts et la qualité de la santé.

     

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    Estelle Dufresne

    Ancienne journaliste dans plusieurs titres de la presse régionale. Mais comme la presse régionale n'existe plus, je me suis recyclé dans les rubriques internationales de plusieurs sites en ligne.

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