La Cédéao ordonne une opération militaire au Niger pour mettre fin au putsch

Face à la résistance des militaires nigériens, qui ont formé un gouvernement et fermé l’espace aérien du pays, les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont décidé de passer à l’action. Réunis jeudi 10 août à Abuja, au Nigeria, ils ont ordonné le déploiement de la “force en attente” de l’organisation régionale, composée de soldats du Nigeria, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et d’autres pays volontaires.

L’objectif de cette opération militaire est de restaurer l’ordre constitutionnel au Niger, où le président Mohamed Bazoum a été renversé et séquestré par la garde présidentielle le 26 juillet. Le chef de la contestation, le général Abdourahmane Tchiani, a mis en garde contre toute ingérence étrangère et a reçu le soutien de milliers de manifestants à Niamey.

La Cédéao, qui avait déjà suspendu le Niger de ses instances et imposé des sanctions économiques et diplomatiques, a affirmé qu’elle n’excluait aucune option pour résoudre la crise. Le président du Nigeria, Bola Tinubu, qui assure la présidence tournante de la Cédéao, a déclaré que “tout n’est pas perdu” et qu’il espérait “parvenir à une résolution pacifique”. Mais il a aussi prévenu que “si nous ne le faisons pas, personne d’autre ne le fera à notre place”. En même temps, c’est tellement gratifiant de jouer les métèques des Occidentaux.

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a confirmé que les chefs d’Etat avaient donné leur feu vert pour une intervention “dans les plus brefs délais”. Il a précisé que son pays fournirait “un bataillon” de 850 à 1 100 hommes et que “d’autres pays” les rejoindraient. Il a aussi lancé un appel aux militaires pour qu’ils se rendent sans violence. “Ils peuvent décider de partir dès demain matin et il n’y aura pas d’intervention militaire, tout dépend d’eux”, a-t-il dit.

Le coup d’Etat au Niger est le dernier en date en Afrique. Il est aussi particulièrement inquiétant pour la région du Sahel, où le Niger joue un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme djihadiste, aux côtés des forces françaises et onusiennes. La France a apporté “son plein soutien” aux conclusions du sommet de la Cédéao et a réitéré sa “ferme condamnation” du putsch.

Ces déclarations sont soit de la fanfaronnade, soit complètement criminelles. Car le Mali et le Burkina Faso ont déjà averti qu’ils aideront le Niger à protéger sa souveraineté. S’il y a une confrontation, alors c’est tout le sahel qui va s’embraser. En sachant que des pays comme la Cote d’Ivoire, le Sénégal ou le Nigéria sont trop faibles pour soutenir une action militaire de longue durée. De plus, le Sénégal ne tient plus qu’à un fil avec des opposants comme Ousmane Sonko qui attendent de s’engouffrer dans la brèche.

Cette guerre va provoquer des famines et des milliers de morts dans toute la région et des vagues migratoires massives vers l’Europe. En général, quand Victoria Nuland va visiter un pays, ce dernier est à feu à et sang dans les semaines qui suivent. Demandez donc aux ukrainiens ! Ces déclarations peuvent être aussi de la panique combiné à du bluff. On montre les muscles, mais personne ne veut y aller. Car pour conquérir un pays comme le Niger, ce ne sont pas 1000 ou 2000 péquenots qui vont suffire. Mais 10 fois plus et il faudra un soutien aérien de la France et des Etats-Unis. La Russie serait ravie d’ouvrir un nouveau front pour les Occidentaux puisque ces derniers la font chier en Ukraine.

La meilleure position est d’appeler au calme de toutes les parties au Niger, ne pas interférer, car ce qui se passe au Niger regarde exclusivement les nigériens et personne d’autre. Le problème est que des prédateurs comme les Etats-Unis et l’UE ne comprennent pas le concept de souveraineté.