Dieu peut-il survivre à internet ?


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    La baisse de la fréquentation des églises et des religions monothéistes en général nous montre qu’ils ne survivront pas s’ils continuent de perpétuer leurs pratiques à l’ère d’internet.


     

    Des basses résonnent dans tout l’auditorium tandis que le prêtre fait une pause dans son sermon pour inviter les gens à tweeter en utilisant le Hashtag #JesusLives. On sent une odeur de bon café qui vient de l’office. Cet office vous permet de commander des macchiatos ou des tasses avec le logo de l’église. Les chaises sont confortables et la musique semble sortie tout droit du top 50. A la fin du service de prière, un membre de l’assistance gagnera un iPad.

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    Vous pouvez voir ce type de scène dans de nombreuses églises américaines. C’est la dernière tentative de l’église pour attirer les jeunes, notamment ceux qu’on appelle la génération Y ou les enfants du millénaire qui sont nés entre 1980 et 2000. Et l’Eglise désespère d’attirer les jeunes dans son sein. Selon le Pew Forum on Religion & Public Life, 25 % de la génération Y qui est devenue adulte autour de l’an 2000 déclare qu’elle n’a aucune affiliation religieuse. De ce fait, cette génération Y est plus bien distante par rapport à la religion que la génération X.

    Les églises utilisent des pièges grossiers du marketing

    Pour remédier à ce problème, les églises changent de style. Des marques plus attirantes, des prières plus modernes et la technologie à toutes les sauces. Et même si c’est de bonnes idées, elles ne vont pas rappeler les enfants du millénaire auprès de Dieu. Les jeunes ne se sont pas éloignés de l’Eglise parce qu’ils cherchaient un meilleur spectacle et essayer de rendre l’église cool va juste empirer les choses. De grandes églises américaines telles que Saddleback ou Lakewood vont même beaucoup plus loin. Elles ont des départements entiers dédiés au marketing où on discute de parts de marché et de branding pendant les réunions. On a même un site spécialisé avec ChurchRelevance.com qui classe les églises selon leurs logos, leurs slogans et leurs églises. Il y a tout un secteur de consulting qui a vu le jour pour conseiller les églises à réformer leurs Branding pour attirer les jeunes.

    Mais des recherches récentes du Barna Group et du Cornerstone Knowledge Network nous apprennent que 67 % des enfants du millénaire préfèrent une église classique à une église Flashy et 77 % choisiront un sanctuaire plutôt qu’un auditorium. Notons que cela ne signifie pas que la génération Y préfère une église traditionnelle, car contrairement à ce qu’on pense, les termes classique et traditionnel ne sont pas la même chose dans les religions monothéistes. Les jeunes actuels se détournent de la religion parce qu’ils estiment que ces communautés sont exclusives et qu’elles ne sont pas du ouvertes d’esprit. Mais les églises refusent de réformer sur ces sujets sensibles et préfèrent mettre de la peinture fraiche en espérant que les jeunes vont tomber dans des pièges de marketing aussi grossiers. En fait, c’est l’inverse qui va se produire, car les jeunes sentent qu’on essait de les attirer par de faux artifices et le retour de manivelle sera encore plus terrible.

    Les jeunes ne rejettent pas les traditions, mais ils sont frustés avec les opinions obscurantistes de la religion sur certains domaines. Amy Peterson, une blogueuse l’exprime parfaitement : Je ne veux pas d’une messe qui soit sensationnelle ou flashy ou même pertinente. Je peux me divertir n’importe où. Je ne veux pas qu’on me divertisse dans une église et je ne veux pas être une cible de marketing. Je veux qu’on me demande de participer à la vie de la communauté et je veux faire partie intégrante de l’Eglise plutôt que d’écouter aveuglément le sermon.

    Un autre blogueur, Ben Irwin issu de cette génération Y : Le message manque d’authenticité quand j’entend une église qui me dit comment je dois me sentir, Dans ces églises Cool, on entend souvent le prêtre qui dit : Applaudissez si vous aimez Jésus. Non, parfois, je n’ai pas envie d’applaudir. Parfois, j’ai besoin de prier avec mon égarement et ma confusion alors que l’Eglise me demande de l’oublier.

    De nombreux jeunes ont quitté la religion lorsqu’ils sont devenus indépendants. A partir de 25 ans, de nombreux jeunes n’aimaient pas les points de vue de l’église sur la communauté LGBT ou l’avortement. Ils veulent que les religions soient ouvertes à la critique et qu’on puisse comparer les découvertes scientifiques avec la Bible et la théologie. Mais l’Eglise reste entêtée sur ces sujets importants et elle préfère mettre des néons dans des salles pour faire croire qu’elle a changée. Toujours selon Barna Group, 87 % des jeunes considèrent les chrétiens comme remplis de préjugés et 85 % les voient comme des hypocrites. Et dans ce même sondage, seul 8 % ont répondus qu’ils ne vont pas à l’église parce que c’est obsolète. Et cela confirme que les églises n’ont pas besoin de devenir cool pour attirer les jeunes, car le fond du problème est la perpétuation des dogmes obscurantistes et ignorants.

    En d’autres termes, une église peut avoir un superbe logo et un site web à la pointe de la technologie, mais si elle est menée par les préjugés et l’exclusivité, alors elle échouera lamentablement et disparaitra dans la plus grande indifférence. Les jeunes s’en fichent du style des églises du moment que ces dernières donnent de bonnes réponses sur la foi, la vie et leur implication dans leurs communautés. Certains jeunes estiment qu’une église doit retourner aux sources de sa création. Il faut oublier les artifices de toutes sortes et revenir aux fondamentaux. Mais ce retour aux sources ne doit pas être imposé ou forcé et il doit se faire dans l’acceptation de toutes les sensibilités.

    Internet ou l’acceptation de la confrontation des idées

    Pour beaucoup d’églises et de prêtres, internet est le principal responsable de la baisse de la religion chez les jeunes. Et on peut dire que c’est vrai, mais pas dans le sens où on nous le fait croire. internet a permis à la population mondiale de confronter ses idées et à vulgariser la connaissance. Pendant des siècles, les religions avaient le monopole de l’information. Les églises qui publiaient ce qui était bon pour elles en évitant tout ce qui pouvait attaquer les fondements des dogmes. internet n’est pas une entité séparée ou douée de vie, car elle est la représentation virtuelle de tous les internautes du monde. Si les églises estiment qu’internet remet en cause leurs croyances, alors cela signifie que leurs propres croyants les remettent en question parce qu’ils ne s’identifient plus dans ces dogmes.

    On parle du christianisme, mais c’est la même chose pour l’Islam et le judaisme. Chaque semaine, on voit des confrontations violentes parce que quelqu’un s’est attaqué à un dogme d’une de ces religions. Le cas de l’Islam est particulier, car sa fondation repose sur une entité unique qui mélange la politique, la religion, le social et même l’économie. Et toutes les religions ont tentés d’imposer ces contrôles sur ces secteurs par des dogmes. Pour la bonne et simple raison que les dogmes favorisent l’intérêt de ces créateurs à la base. Si on enlève tout l’aspect religieux, alors on se retrouve avec le pouvoir et le fric qui sont les principaux vecteurs du maintien de ces dogmes. Le fait de s’attaquer aux dogmes revient à s’attaquer à des personnes et des entités qui se sont enrichis grâce à ces dogmes et il est normal qu’ils répondent d’une manière brutale et barbare.

    Il n’est donc pas surprenant que les religions monothéistes refusent la moindre réforme sur ces dogmes qui sont rejetés par les jeunes, car cela mettrait en danger leur propre pouvoir.

    Madagascar : Entre crises perpétuelles et espoirs sans lendemain

    Si dans les cartes postales, Madagascar possède une image idyllique, faisant baver les occidentaux qui respirent de la brique à longueur de journée, la réalité est toute autre. Pauvreté, misère, famine, corruption, népotisme, autant de mots qui sont coupables des maux malgaches.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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