Madagascar : le pays le plus pauvre possède des Karanas très riches


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  • Madagascar est un pays assez paradoxal. La Banque Mondiale le considère comme le pays le plus pauvre au monde. Pourtant, des minorités arrivent à amasser des fortunes avoisinant plusieurs centaines de millions de dollars. Est-ce qu’ils possèdent la main de Midas qui transforme tout en or ou c’est simplement que l’exploitation des pauvres peut rendre très riche ?


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    Le magazine Forbes publie régulièrement le classement des personnes les plus riches du monde. Mais cette année, le magazine propose des classements détaillés pour l’Afrique avec une catégorie séparée pour les pays francophones et anglophones.

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    On peut dire que les pays francophones sont plus pauvres que leurs homologues anglophones puisqu’aucun homme d’affaires, présent dans un pays francophone, ne possède une fortune supérieure à 1 milliard de dollars. Dans ce classement, on retrouve des pays habituels comme le Cameroun avec Baba Danpullo (Telecom et Immobiliers) qui possède une fortune de 920 millions de dollars ou encore Fokam Kammogne, un autre camerounais présent dans le secteur bancaire et les médias, qui vaut 900 millions. Mais Madagascar possède également 4 hommes qui sont les plus riches des pays de la francophonie. 3 sont des Karanas (d’origine indienne) et le dernier est français.

    Les 4 très gros millionnaires de Madagascar

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    Le premier est Yllas Akbaraly qui possède le groupe Sipromad. Comme de nombreux autres millionnaires malgaches, Sipromad est un groupe qui est présent dans de nombreux domaines tels que l’immobilier, le commerce, l’exportation, etc. La fortune d’Yllas Akbaraly est de 710 millions de dollars. C’est le 5e homme le plus riche des pays francophones.

    Ensuite, on a Hassanein Hiridjee qui possède une fortune de 705 millions de dollars. Il est actionnaire majoritaire dans le groupe Telma et il a aussi raflé une grande partie de la banque Crédit Agricole Madagascar.

    En 3e position, on a Iqbal Rahim dont on nous dit qu’il est principalement présent dans le pétrole, mais son groupe investit aussi dans d’autres secteurs industriels. Sa fortune est estimé à 419 millions de dollars.

    Enfin, on a la famille Fraise (d’origine française) qui est présent à Madagascar depuis plus d’un siècle. La famille Fraise est présente dans le batiment, la brasserie et les équipements industriels. Cela fait depuis plusieurs années que la famille Fraise attend une possible privatisation de la Jirama et pour cause, c’est l’un des plus gros fournisseurs de groupes électrogènes pour l’entreprise d’eau et d’électricité malgache. La fortune de la famille Fraise est estimé à 208 millions de dollars.

    Au total, cela signifie que 4 personnes à Madagascar possèdent une fortune cumulée de 2,42 milliards de dollars. On devrait se demander comment peut-on atteindre un tel niveau de richesse alors que Madagascar est frappé par une pauvreté sans précédent ? Cela sous-entend que cette richesse appartient peut-être à d’autres personnes et qu’on l’a transféré à une minorité par un tour de magie qu’on connait comme la corruption dans le coin. Dans son rapport, l’association Observatoire des inégalités nous apprend que la pauvreté extrême recule partout dans le monde sauf dans quelques pays et devinez quoi, Madagascar est l’un des rares pays au monde où la pauvreté extrême n’a pas baissé d’un poil. Actuellement, on a 82 % de la population malgache qui sont considéré comme extrêmement pauvre (1,90 dollars par jour). Et quand on voit une telle catastrophe humanitaire, on doit également demander à ces personnes ce qu’ils font pour lutter contre la pauvreté à Madagascar. Et non, ce n’est pas en balançant quelques tonnes de riz après des cyclones qu’on contribue à répartir équitablement la richesse du pays.

    Notons qu’il ne s’agit pas de généraliser ces cas à toute la communauté indienne de Madagascar, car une grande majorité vit dans les même conditions que le reste de la population. Mais on peut critiquer cette élite qu’elle soit Karana, Chinoise, Malgache ou Européenne qui est produite par un néo-capitalisme sans aucune frontière et qui peut se développer sans qu’on puisse leur poser des questions.

    Le classement complet des personnes les plus riches des pays francophones

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    Source : RFI

     

    Madagascar : Entre crises perpétuelles et espoirs sans lendemain

    Si dans les cartes postales, Madagascar possède une image idyllique, faisant baver les occidentaux qui respirent de la brique à longueur de journée, la réalité est toute autre. Pauvreté, misère, famine, corruption, népotisme, autant de mots qui sont coupables des maux malgaches.

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    Boubakar Nguema

    Journaliste et réalisateur. Couvre principalement l'actualité africaine et panafricaine.

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