Panama Papers pour Madagascar ? Aucun nom confirmé
Plusieurs médias malgaches rapportent qu’il y des personnes à Madagascar qui sont impliqué dans le scandale de l’évasion de Panama Papers. Après une recherche qui nous a pris 7,8 secondes, on se rend compte qu’ils se sont carrément trompé de base de données. Ce n’est pas Panama Papers, mais Offshore Leaks qui est une fuite datant de plusieurs années.

4 noms reviennent dans les médias malgaches concernant le scandale de Panama Papers. L’Express de Madagascar cite 7 personnalités impliquées, mais sans les citer ou fournir de liens vers les données. Des sites comme Koolsaina (ni cool, ni saina au passage) ou LeDaily citent 4 noms qui sont tous issus de la communauté indienne. Le seul petit problème est que leurs informations ne viennent pas de la base de Panama Papers, mais d’Offshore Leaks. Cette dernière est une base de donnée crée par The international consortium of investigative journalists (ICIJ) est la même organisation à l’origine des Panama Papers.
Offshore Leaks concerne des sociétés offshore enregistrées dans 10 juridictions des îles vierges britanniques, Singapour et les îles Cook. Les informations couvre près de 30 années jusqu’en 2010. Et les 4 noms figurent bien dans cette base, mais cela date de 2007 et ils n’ont aucun lien confirmé avec Panama Papers.
Cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas pratiqué l’évasion fiscale de Panama Papers, mais il n’y a aucune donnée qui le prouve. En cherchant pour Madagascar, Offshore Leaks nous donne 4 noms. Si on clique sur chaque nom, on tombe sur leurs sociétés offshore respectives. Il y a en qui sont basés à Singapour, d’autres aux Seychelles, aux îles vierges britanniques, mais aucune ne se trouve au Panama. Le pire est que ces personnes n’ont jamais utilisé la firme juridique Mossack Fonseca qui est l’origine de Panama Papers.
La question demeure : Est-ce que les personnes et les groupes les plus riches de Madagascar pratiquent l’évasion fiscale ? C’est une évidence, mais si je voulais cacher 500 millions de dollars (le montant répété par les médias malgaches), il me suffirait d’aller à 1 132 km de Madagascar sur l’île Maurice qui est également un paradis fiscal. En fait, je n’aurais même pas besoin de me déplacer puisqu’il y a des banques mauriciennes à Madagascar qui peuvent faire ce type de montage.
On ignore comment l’Express de Madagascar a pu mettre la main sur ces noms, mais sans des sources valides, ce n’est qu’un immense sac d’excréments destiné à enflammer la xénophobie ambiante. Une xénophobie alimentée par des médias qui ne savent même pas faire une simple recherche sur le net.