S’inspirer de Dubai nous mène à la ruine


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  • S’inspirer d’un pays en faillite n’est pas forcément la solution pour développer Madagascar.


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    C’est un secret de polichinelle que le président Rajoelina est admiratif de Dubai. Il y est allé plusieurs fois et il y a des relations personnelles entre des gens vivant à Dubai et une partie de la bourgeoisie malgache et indienne. C’est sûr que vu la quantité d’or qui part chaque année à Dubai, les arabes ont de quoi sourire.

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    Mais l’inspiration de Dubai ne vient pas uniquement des oligarques malgaches qui s’y sont réfugié ou que Madagascar soit une destination pas chère pour se fournir en métal jaune, car on voit le tropisme dubaiote avec les projets pharaoniques du gouvernement pour attirer les touristes et les expats.

    Le Miami à Tamatave, une nouvelle ville, une autoroute flambant neuve (qui sera entièrement privatisée), des attractions pour milliardaires, du tourisme médical de luxe, le téléphérique, etc. On voit qu’on veut s’inspirer de Dubai qui a attiré des investisseurs et des milliardaires en construisant des monuments pharaoniques et en subjuguant le monde.

    Le problème est le suivant, Dubai est en faillite depuis 20 ans, l’Etat ne vit que sur des vapeurs d’essence et surtout grâce à Abou Dabi qui lui file régulièrement du pognon. Dubai est endetté jusqu’au cou, ses extravagances immobilières n’attirent plus grand monde et les crises immobilières successives sans oublier le Covid ont fini de l’achever. Dubai n’a plus une goutte de pétrole ou de gaz, Abou Dabi en possède encore des tonnes et c’est lui qui empêche Dubai de terminer en ruines.

    La preuve est la tour Burj Khalifa, la plus haute tour du monde à Dubai, qui est nommé en l’honneur du Sheikh Khalifa ibn Zayed Al Nahyan, qui était le dirigeant d’Abou Dabi jusqu’à sa mort en mai 2022. C’était la condition exigée par Abou Dabi pour un prêt de plusieurs milliards de dollars afin de sauver le budget de Dubai. Rajoelina aime le bling-bling et il veut faire la même chose à Madagascar, mais il y a plusieurs problèmes.

    Le premier est la population, il y a 97 % de la population de Dubai qui sont des expats et des oligarques en fuite. Nous, notre population est en augmentation et elle est la seule richesse du pays. De plus, les insulaires n’aiment pas habituellement les étrangers et donc, on ne peut pas attirer des milliers d’expats, car cela se terminera à la machette. Ensuite, nous n’avons pas de grand frère à coté qui peut nous renflouer quand ça part en vrille.

    Le résultat est que ces projets pharaoniques seront entièrement captés par le secteur privé. Comme ils sont destinés pour les expats, la population malgache n’aura que des miettes, souvent sous la forme d’emplois dignes d’esclaves. Et les revenus de ces projets, s’ils voient le jour, repartiront à l’étranger. Et ensuite et c’est ce qui est plus grave, ces pays du golf persique ne s’intéressent pas à Madagascar pour les lémuriens. C’est la terre qui les intéressent, car les arabes ont compris qu’il est difficile de cultiver quelque chose sur du sable. Il est évident qu’ils vont mettre la main sur des milliers d’hectares de terre pour leur propre pomme.

    Le gouvernement Rajoelina devrait comprendre que c’est l’affaire Daewoo, une question de terre, qui a signé la fin de Ravaloamana et il risque de lui arriver la même chose s’il laisse entrer les Djinns du désert. Nous ne devons pas développer notre pays en nous inspirant de débiles qui ont des visions mégalomaniaques et qui méprisent leurs peuples. Nous devons compter sur nos propres forces, développer massivement l’agriculture avec des subventions gouvernementales, lancer l’industrie et former notre population. Une équation qui est bien plus efficace que de construire des Miamis pour faire comme les riches alors qu’on n’a rien à se mettre sous la dent.

    Madagascar : Entre crises perpétuelles et espoirs sans lendemain

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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