Madagascar : Une élection de ploutocrates


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    La caution de 200 millions d'ariary pour être un candidat à la présidence acte le fait que ce sont des élections ploutocratiques.

    La commission électorale a décrété que pour se présenter à la présidence, il fallait payer une caution de 200 millions d’ariary. En considérant le salaire minimum de 238 800 ariary mensuel (les vrais salaires dans l’informel étant largement inférieur), il faudra, aux péquenots que nous sommes, économiser pendant 69 ans en ne mangeant pas du tout pour être un candidat présidentiable.

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    Cette caution, qui est stupide, acte le fait que ces élections présidentielles ne sont pas démocratiques. On a tendance à l’oublier, mais la démocratie est le gouvernement du peuple par le peuple, un gouvernement de riches pour des riches s’appelle une ploutocratie. Etant donné que l’élite politique se maintient au pouvoir depuis la monarchie, d’une part en s’accaparant les terres, ensuite en se prostituant suffisant avec les colons, ensuite en se faisant passer pour des indépendantistes, on se dit que rien ne change.

    Ce sont les mêmes familles qui continuent de régner et régulièrement à 20 ans d’intervalles, on voit les mêmes noms qui apparaissent, la progéniture est passé par les mêmes sérails, les mêmes pratiques d’entreléchage pour empapapaouter le peuple comme il se doit. Andry Rajoelina a justifié cette caution pour éviter les “candidats farfelus”. Farfelus semble être le synonyme de prolos dans le langage du pouvoir. Comment ça, on devrait laisser des va-nu-pieds se présenter au fauteuil du monarque, que nenni, que nenni !

    Et nous avons une classe tellement pourrie que les farfelus seront de la partie, car ils vont chercher de l’argent à droite et à gauche. En 2018, nous avions une belle brochette d’abrutis, inconnus de Radama et de Ranavalona, qui s’étaient présentés. Des “malgaches” qui sont nés à l’étranger, ont fait leurs études à l’étranger, vivant à l’étranger et ayant épousé des étrangers. En fait, il n’y a que le nom qui sonnait vaguement malgache.

    Alors qu’il y d’autres moyens de tamiser un peu les candidats. Moi, je pense à un nombre suffisant de signatures parmi le peuple. En France, ils ont les parrainages des maires. Mais le système est moisi parce que les partis politiques peuvent monopoliser ce parrainage. En 2022, c’est ce connard de Bayrou qui était devenu faiseur de roi alors qu’il est indigne même pour le trone des chiottes.

    Les signatures sont suffisamment démocratiques, mais il faut qu’elles soient bien faites. Des signatures physiques, vérifiées par la commission électorale et le nombre peut être fixé selon un certain pourcentage de la population. Même 1 % nécessiterait 100 000 si on compte 10 millions d’électeurs. Et ce chiffre nous donne déjà une idée de l’illégitimité native de l’élection puisqu’on compte une population de 28 millions. Le fait de convaincre 100 000 personnes pour adhérer à son programme permettrait d’écrémer pas mal de débiles et de parasites politiques.

    Ensuite, l’argent serait toujours nécessaire pour avoir l’impact médiatique et donc, les petits candidats auraient dû mal à percer. Mais si on leur fournit une égalité de temps de parole et les réseaux sociaux peuvent contourner les médias de masse, alors on aurait l’occasion d’entendre un autre son de cloche plutôt que les mêmes vieilles rengaines de la classe politique malgache.

    Le fait est que quand vous irez voter pour cette élection le 9 novembre 2023, vous allez littéralement voter pour un milliardaire.

     

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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