Madagascar : Vers un remake de 2009

Les candidats de l’opposition, en manque de créativité et surtout de programme électoral, se sont décidé à pourrir les élections. C’est une tactique comme une autre, mais qui montre leur égoisme avant tout. Dans mon livre sur Madagascar, j’aimerais rappeler ce passage sur la crise de 2009 qui n’a pas du tout vieilli :

Quelle que soit la raison, le Coup d’État n’est jamais justifié. Même si le régime en place est tyrannique à l’extrême, le Coup d’État n’est pas et ne sera jamais une solution. Pour plusieurs raisons assez simples, car le Coup d’État est la volonté d’un homme seul. Il peut avoir le soutien populaire pendant une partie de la crise, mais le Coup d’État ne sera jamais légitimé par la population, mais vraiment jamais.

Dans le déroulement de la crise, on a vu que les premières manifestations étaient spontanées, car le peuple ne voyait pas la manne de la croissance économique tant vantée par les débiles et incompétents de la Banque mondiale et du FMI. Mais le mouvement s’est essoufflé dès janvier 2009 et il a fallu toute la stratégie de choc des pillages du 26 janvier 2009 pour tenter d’électrocuter la population. Mais vu l’horreur et la destruction de ces pillages, la population avait totalement tourné le dos au DJ et il avait perdu la moindre particule de légitimité. Le second électrochoc sera la tuerie du 7 février pour créer un récit afin de basculer de nouveau l’opinion publique, mais si on avait laissé le temps au temps avec une enquête approfondie et indépendante sur cet évènement, alors on aurait découvert bien des anomalies et Rajoelina aurait été en mauvaise posture.

Vous remplacez Andry Rajoelina par les candidats de l’opposition actuels et rien ne change. Ces élites sont toujours dans la mentalité du moi, moi, moi et tant pis pour le reste de la population. Ce qui est étrange dans les images des manifestations est qu’on n’a jamais d’images d’ensemble. En fait, la raison en est simple, car si on prenait toute la foule, alors on aurait quelques centaines de péquenot qui n’attendent que des pillages pour se remplir les poches. On est face à une populace plutôt que la population. Et les commentaires sont unanimes, la plupart des gens se fichent de ces mouvements de protestation, car cela les empêche de bosser tranquille alors qu’ils sont en mode survie.

Et surtout, ces bras cassés ont déjà eu le pouvoir dans le passé et ils ont été autant des désastres que le régime actuel. Parce qu’ils manquent tous de souveraineté, ils se prosternent de la même façon devant les Occidentaux et leurs institutions. Qui osera me dire qu’il est prêt à récupérer la Banque centrale, dont les gouverneurs successifs, ont été des prostituées de la Banque mondiale, et qui est prêt à frapper monnaie pour financer entièrement le développement du pays ? Qui osera me dire qu’il est prêt à bannir les exportations des matières premières afin de créer l’industrie à rendement croissant, la seule qui permette d’enrichir un pays. Qui est prêt à voter une loi contre les agents étrangers afin de décapiter toutes ces ONG occidentales qui corrompent tout le processus démocratique. Qui est prêt à expulser le PNUD, l’USAID ou encore la Fondation Friedrich Ebert qui est l’équivalent allemand de Soros ? Personne ne le fera, car chacun est un esclave à sa façon.

Les candidats de l’opposition vont augmenter leurs manifestations et pousser le régime à la faute, les pillages vont clairement suivre dans les prochaines semaines. On peut aussi imaginer des affrontements entre les partisans d’Andry Rajoelina et ceux des opposants. Et surtout, Siteny Randrianasoloniaiko se présente de plus en plus comme un agent de l’étranger. Des voyages à l’étranger en pleine crise, un soutien plus que manifeste du patronat français et de la franc-maçonnerie via les médias de masse français. Mais seule l’armée peut faire un Coup d’Etat, ils peuvent manifester pendant des mois, le régime ne bougera pas tant que l’armée sera de son coté. Tout dépend si l’armée restera loyaliste ou est prête à trahir ses serments pour un sac de pognon.

Le coup d’Etat de 2009 nous a nécessité 10 ans pour se remettre. On se revoit donc en 2029.