Madagascar : Je voterais pour le camp majoritaire


  • FrançaisFrançais

  • Plutôt que de donner des consignes de vote, je préfère voter avec les “vainqueurs”, le camp majoritaire qui a toujours gagné dans les élections malgaches.


    Suivez-nous sur notre page Facebook et notre canal Telegram


    Résultat du camp majoritaire dans les élections présidentielles depuis 1997

    Si vous avez apprécié cet article, soutenez-moi sur Patreon ou Buy me a coffee Vous recevrez chaque semaine du contenu exclusif et des réponses à vos questions. Merci ! 😊

    • 1997 – 50 % ont voté pour le camp majoritair
    • 2002 – 46 % ont voté pour le camp majoritaire
    • 2006 – 39 % ont voté pour le camp majoritaire
    • 2013 – 50 % ont voté pour le camp majoritaire
    • 2018 – 54 % ont voté pour le camp majoritaire

    Quand depuis 26 ans, vous avez un camp qui est toujours le vainqueur par KO d’une élection, alors c’est normal que vous alliez avec les victorieux. Et vous l’aurez compris, cet électeur qui n’a pas changé son vote depuis 2 décennies est l’abstentionniste. Dans toutes les élections, pas seulement présidentielles, l’abstention a toujours été d’une écrasante majorité, elle est même pire dans les législatives et les municipales (70 % dans le premier cas et 80 % dans le second cas).

    La seule fois où elle était inférieure à 50 % est en 2002 et 2006, donc l’ère Ravalomanana, mais ce n’est pour amour du laitier. L’élection de 2002 est la déglaciation du pays après l’icerberg socialiste appelé Ratsiraka qui avait régné sur le pays pendant plus de 30 ans. L’image du self-made man, les campagnes où les communicants sont rois plutôt que de vrais programmes, ont fait déplacer les foules. L’élection de 2006 montre une image positive de Ravalomanana pour son second mandat, c’est pourquoi, le Coup d’Etat de 2009 est si catastrophique.

    Cependant sous la surface, vous aviez les voyants verts de la croissance, mais la richesse s’échappait du pays. On disait au peuple que tout allait bien, mais son assiette restait toujours vide. C’est le problème quand vous pariez sur le néolibéralisme le plus sauvage, vous serez bien reçu par les parasites de la Banque mondiale et du FMI, mais vous risquez de sauter dans les prochaines années.

    2013 nous ramène à 50 % d’abstention, l’élection d’Hery Rajaonarimampianina et c’est un score honnête. Car la population en avait marre d’une crise de 2009 qui durait déjà depuis 10 ans et elle voulait en finir. Et en 2018, le paradoxe est que tout le monde a vanté l’élection avec une campagne électorale tambour battant, mais on a eu la pire abstention de l’histoire. Le problème est que quand vous emmerdez la population, quand vous la ruinez par vos querelles intestines, à un moment donné, vous la dégoutez et elle ne se déplace pas aux urnes et elle ne s’y déplacera plus.

    Alors vous avez tous les débiles à la mords-moi le noeud qui vont vous dire que l’abstentionniste ne peut s’en vouloir qu’à lui même s’il y a des trous du cul qui restent au pouvoir. Si dans une bifurcation, je vois un égorgeur et un étrangleur, pardonnez-moi de rebrousser chemin. Je ne vois aucun candidat qui partage mes valeurs de souveraineté et de nationalisme. Tout le monde annonce le même programme avec des mots creux, pour plaire à la population, personne ne veut se débarrasser de l’Etranger qui nous dicte comment gérer le pays parce qu’il paye une partie du budget.

    J’avais dit que cette élection serait sale et dégueulasse, je ne m’étais pas trompé. L’opposition s’entête à délégitimer cette élection alors qu’elle même, n’a aucune légitimité. Des parvenus, des anciens politicards qui n’ont jamais rien foutu de leur vie. Des gens qui n’ont jamais connu la précarité, c’est eux qui veulent parler à 90 % de pauvres ? Et quand à Siteny, je lui ai réglé définitivement son compte. Dès que les élections seront terminés et qu’ils auront perdus, ils repartiront vers leur patrie d’origine.

    Il y a des solutions pour combattre l’abstention, j’en ai deux qui sont radicales. Un bain de sang où on extermine la totalité de la classe politique, des médias et une partie de l’administration et mettre en place un gouvernement militaro-civil. Ca s’est déjà fait dans le passé avec le gouvernement Ramanantsoa dont un des membres est le seul politicien que je respecte dans l’histoire du pays, Ratsimandrava puisqu’il était un Andevo alors que tous les autres depuis sont soit des Hova ou des Andriana.

    Le bain de sang, ça tâche beaucoup et il faut de la place pour les cadavres. L’autre solution qui nous vient de Russie est le vote noir. Le vote noir est un bulletin noir que vous mettez dans l’urne et s’il est majoritaire, alors l’élection est annulée et la totalité des candidats, qui s’étaient présentés, n’ont plus le droit de se présenter aux nouvelles élections. Tout aussi radical, mais beaucoup mois salissant, cela permet un renouveau politique et surtout à coups de vote noir, on peut récupérer progressivement la légitimité. Mais tant que vous n’avez rien de tout ça, le 16 novembre 2023, pour moi ne sera qu’un jeudi comme un autre.

    Madagascar : Entre crises perpétuelles et espoirs sans lendemain

    Si dans les cartes postales, Madagascar possède une image idyllique, faisant baver les occidentaux qui respirent de la brique à longueur de journée, la réalité est toute autre. Pauvreté, misère, famine, corruption, népotisme, autant de mots qui sont coupables des maux malgaches.

    Sur Amazon ou Acheter directement

    Si vous avez apprécié cet article, soutenez-moi sur Patreon ou Buy me a coffee Vous recevrez chaque semaine du contenu exclusif et des réponses à vos questions. Merci ! 😊

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *