Richard Ferrand veut un 3e mandat pour Macron

L’ancien président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a accordé un entretien au Figaro ce dimanche 18 juin 2023, dans lequel il appelle à une révision constitutionnelle pour autoriser un troisième mandat présidentiel. Proche d’Emmanuel Macron, il plaide également pour un “moment d’unité nationale” face à la crise politique et sociale que traverse le pays.

Un appel à la “souveraineté populaire”

Richard Ferrand, qui a perdu son siège de député du Finistère aux élections législatives de 2022, se dit “regretter tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire”. Il critique notamment la limitation du mandat présidentiel à deux quinquennats successifs, instaurée en 2008 sous Nicolas Sarkozy, ainsi que le non-cumul des mandats. “Tout cela corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens. Ça affaiblit notre vie politique en qualité et en densité, et la rend moins attractive”, affirme-t-il.

Il propose donc de “changer tout cela” en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, et en ouvrant la possibilité pour le chef de l’État de se représenter pour un troisième mandat. Une idée qui pourrait séduire Emmanuel Macron, qui a déjà exprimé son souhait de réformer la Constitution à plusieurs reprises, sans parvenir à le concrétiser faute de majorité qualifiée au Parlement.

Un appel à l’unité nationale

Richard Ferrand appelle également à un “moment d’unité nationale” face aux défis que doit relever la France, notamment sur les plans sanitaire, économique et social. Il invite le camp présidentiel et “toutes les forces politiques qui se définissent comme républicaines” à faire des “concessions réciproques” pour sortir de l’impasse. Il se dit prêt à nouer des alliances avec Les Républicains, qui disposent d’une majorité relative à l’Assemblée nationale depuis 2022. “Nous avons besoin de ressaisissement collectif et de débats apaisés”, souligne-t-il.

Il met en garde contre les tentations extrémistes et populistes, incarnées selon lui par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, qu’il accuse de “parier sur leur seule capacité à nuire à l’action du président et du gouvernement”. Il défend le bilan d’Emmanuel Macron, qu’il juge “positif” malgré les difficultés rencontrées. Il se dit convaincu que le chef de l’État saura “rassembler les Français” autour d’un projet “progressiste et réformiste”.

Un retour médiatique remarqué

L’intervention de Richard Ferrand dans le Figaro marque son retour médiatique après une période de silence. L’ancien socialiste, qui avait rejoint Emmanuel Macron dès la création du mouvement En marche en 2016, avait été nommé ministre de la Cohésion des territoires en 2017, puis président du groupe LREM à l’Assemblée nationale en 2017, avant d’accéder au perchoir en 2018. Il avait été mis en cause dans plusieurs affaires judiciaires, notamment celle des Mutuelles de Bretagne, mais avait bénéficié d’un non-lieu en 2019.

Sa défaite aux législatives de 2022 avait été une surprise, alors qu’il était donné favori dans sa circonscription face à la candidate du Rassemblement national. Il avait alors quitté la présidence de l’Assemblée nationale, remplacé par Yaël Braun-Pivet (LREM). Depuis lors, il s’était fait discret sur la scène politique, se contentant de quelques interventions sur les réseaux sociaux. Son entretien au Figaro signe donc son retour dans le débat public, à un an de l’élection présidentielle de 2024.

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