Affaire 1000 : Arnon Milchan dément toute corruption de Netanyahu

Le producteur de cinéma Arnon Milchan a témoigné mercredi par visioconférence au procès du Premier ministre Benjamin Netanyahu, accusé de corruption dans l’Affaire 1000. Il a nié que Netanyahu l’ait aidé à obtenir un visa américain de dix ans ou à résoudre des problèmes fiscaux ou de régulation en échange de cadeaux luxueux.

Milchan a contredit le témoignage de son assistante personnelle, Hadas Klein, qui avait affirmé que Netanyahu avait arrangé un entretien téléphonique entre le magnat de Hollywood et le secrétaire d’État américain John Kerry pour faciliter l’obtention du visa. Il a également démenti que Netanyahu ait fait avancer un projet de loi qui aurait pu lui accorder des exemptions fiscales ou qu’il ait intervenu dans une fusion potentielle entre deux chaînes de télévision israéliennes dont Milchan possédait des parts.

L’avocat de la Défense du Premier ministre, Amit Hadad, a cherché à démontrer que Netanyahu et Milchan étaient liés par une amitié réelle et ancienne, et que les cadeaux offerts par Milchan au couple Netanyahu étaient des marques d’affection et non des pots-de-vin. Il a présenté à la Cour la première lettre écrite par Netanyahu lorsqu’il a été nommé Premier ministre en 2009, dans laquelle il s’adressait à Milchan en “frère” et lui exprimait sa gratitude. Il a également mentionné que Milchan avait assisté à une exposition à l’école du fils de Netanyahu, Avner, et qu’il avait accueilli le chef du Likud et sa famille dans son appartement à Paris en 2000.

Netanyahu n’a cessé de clamer son innocence, affirmant que les accusations lancées à son encontre ont été fabriquées par les médias et par la police, sous la supervision d’un procureur-général trop faible. Le chef de la police, au moment de l’enquête, ainsi que le procureur-général mis en cause avaient été nommés à leur poste par Netanyahu.

Le procès du Premier ministre se poursuit avec le témoignage de Milchan, qui doit être interrogé par les avocats des autres accusés dans l’Affaire 1000 : l’homme d’affaires australien James Packer et l’ancien directeur du bureau du Premier ministre, Ari Harow.

Milchan affirme avoir négocié une meilleure couverture médiatique pour les Netanyahu

En plus des cadeaux offerts aux Netanyahu, Milchan a également révélé qu’il avait tenté d’influencer la couverture médiatique du Premier ministre et de sa famille en négociant avec des journaux rivaux. Selon le magnat des médias, les Netanyahu lui ont demandé à plusieurs reprises d’utiliser son pouvoir pour obtenir une couverture plus positive de leur part.

Milchan a affirmé qu’il avait contacté le propriétaire du journal Yedioth Ahronoth, Arnon Mozes, pour lui demander de réduire les attaques contre Netanyahu en échange d’une détente de la rivalité entre Channel 10 et le journal gratuit Israel Hayom, considéré comme proche du Premier ministre. Il a également dit qu’il avait parlé au propriétaire d’Israel Hayom, Sheldon Adelson, pour lui demander de modérer ses critiques contre Mozes.

Ces révélations sont liées à l’Affaire 2000, dans laquelle Netanyahu est accusé d’avoir tenté de conclure un accord similaire avec Mozes pour obtenir une couverture favorable en échange d’une législation limitant la distribution d’Israel Hayom. Milchan n’est pas impliqué dans cette affaire, mais son témoignage pourrait renforcer les accusations portées contre Netanyahu.

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