De James Taylor à Taylor Swift, la musique évolue comme des organismes biologiques


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    Pour la première fois, des chercheurs démontrent que la musique évolue de la même manière que les évolutions biologiques.


     

    Dans les années 1990, le rap envahissait toutes les radios. On entendait les chansons de Snoop Dogg ou Jay Z un peu partout. Mais est-ce que c’était une révolution musicale brutale ou des changements progressifs au fil du temps ? Pour la première fois, des chercheurs ont pu répondre à ces questions grâce aux grandes quantités de données disponibles sur la musique. Et en appliquant la théorie de l’évolution sur ces données musicales, on peut clore les nombreux débats qui ont fait rage sur la pop musique depuis des années.

    Parmi toutes les formes d’art, la musique est particulièrement adaptée pour une analyse fondée sur les données. Après tout, toutes les caractéristiques d’une musique telles que le rythme, l’harmonie ou la mélodie peuvent être représenté par des formules mathématiques. Et les chercheurs voulaient étudier depuis longtemps l’évolution de la musique comme celle de l’évolution des espèces. Mais les protections par droit d’auteur empêchaient tout tentative d’exploiter les données musicales. Il faut des autorisations des Majors pour faire une analyse de donnée sur des chansons protégés. De plus, le fait de déterminer un échantillon d’une culture musicale à partir d’un endroit et d’une époque représente un sacré défi. Par exemple, on connait des millions de musiques de l’ère Baroque, mais on ignore comment elles ont été composés.

    Pour résoudre le problème de l’échantillonage, une équipe menée par Matthias Mauch, un informaticien de l’université Queen Mary à Londres, a utilisé l’U.S. Billboard Hot 100 qui recense les chansons les plus populaires de la semaine aux Etats-Unis. Les chercheurs ont analysés les données du site Billboard en exploitant près de 17 000 chansons qui on été publié entre 1960 et 2010. Le fait d’accéder à une chanson est compliqué, mais Mauch a utilisé le service de recommandation de musique Last.fm qui propose une base de données d’échantillons de musique de 30 secondes. Et ces nombreuses musiques de 30 secondes étaient suffisantes pour créer une grande analyse de comparaison entre les différentes chansons.

    Plutôt que de se baser sur un jugement humain pour comparer les chansons, l’équipe a utilisé une technique de statistique qui extrait les caractéristiques des chansons telles que le timbre et l’harmonie avant de les grouper dans des ensembles. Pour s’assurer que les ensembles étaient cohérents, les chercheurs les ont comparé avec des groupes existants qui ont été crée par les millions d’utilisateurs de Last.fm. Par exemple, les utilisateurs mettaient des chansons de Snoop Dogg, Ludacris et Jay Z dans la catégorie Rap et Hip Hop. Mais en utilisant uniquement le timbre et l’harmonie, l’ordinateur les a classé également dans le même groupe. Encouragé par cette similarité, l’équipe a ensuite analysé ces immenses quantités de données avec une analyse de l’évolution en traitant les caractéristiques statistiques des chansons comme des caractéristiques biologiques.

    Contrairement à la réputation de similarité et d’homogénéité, les chercheurs ont découvert que la musique Pop est aussi diversifiée que possible. Et elle n’a pas évolué de manière progressive. Au lieu, les analyses ont révélé des révolutions dramatiques. La première était en 1964 avec l’avènement du Rock et de la musique Soul quand des groupes comme les Beatles réunissaient des foules gigantesques. La révolution suivante a eu lieu en 1983 avec le Disco, la New Wave et le Hard Rock. Et la plus récente des évolutions musicales a commencé en 1991 avec l’explosion du Rap et du Hip Hop. Mauch et son équipe qui ont publiés leurs travaux dans la Royal Society Open Science, ont déclaré : Le Rap est l’évènement le plus important qui a façonné la structure musicale des hits parades américains depuis les 50 dernières années. Et l’influence puissante du Rap continue d’influencer la musique Pop jusqu’à aujourd’hui avec des interludes de rap qu’on trouve occasionnellement dans les chansons de rock actuelles.

    Jean-Baptiste Michel, un analyste de donnée à l’université d’Hardward et Palantir Technologies, a déclaré que c’est tout à fait exact. Cet analyste a publié un article scientifique en 2010 qui a lancé la tendance de l’analyse de la culture par de grandes quantités de données. Il a ajouté que de plus en plus de chercheurs ont besoin d’utiliser cette approche. Car ces découvertes montrent que la musique Pop montre un pattern qu’on connait comme l’équilibre ponctué dans l’évolution biologique. Ce phénomène se caractérise par des changements graduels qui sont ponctués par des explosions de complexité. L’exemple le plus célèbre est l’explosion de Cambrian qui est une augmentation massive et soudaine dans la biodiversité qui s’est produite il y a 542 millions d’années. Mais cet analyste estime qu’il faut être prudent quand on compare l’analyse biologique et musicale, car l’évolution biologique se base aussi sur la relation de parenté et d’hérédité et on ne connait pas encore ses mécanismes même en biologie.

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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