Ariane 5 : clap de fin pour le lanceur européen


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  • La fusée européenne Ariane 5 a effectué son dernier vol ce mercredi 5 juillet 2023 depuis la base de Kourou. Elle a mis en orbite deux satellites de télécommunications de pointe, Syracuse 4B et Heinrich Hertz. Retour sur la carrière de ce lanceur lourd qui a dominé le marché spatial pendant 26 ans.


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    La fusée européenne Ariane 5 a effectué son dernier vol ce mercredi 5 juillet 2023 depuis la base de Kourou. Elle a mis en orbite deux satellites de télécommunications de pointe, Syracuse 4B et Heinrich Hertz. Retour sur la carrière de ce lanceur lourd qui a dominé le marché spatial pendant 26 ans.

    La fusée européenne Ariane 5 a effectué son dernier vol ce mercredi 5 juillet 2023 depuis la base de Kourou, en Guyane française. Elle a mis en orbite deux satellites de télécommunications de pointe, Syracuse 4B et Heinrich Hertz. Ce lancement clôture une carrière de 26 ans et 117 missions réussies pour le lanceur lourd de l’Agence spatiale européenne (ESA).

    Un lancement historique

    Le décollage d’Ariane 5 a eu lieu à minuit, heure de Paris, après avoir été reporté de 24 heures en raison d’un problème technique sur le pas de tirLa fusée a décollé avec une puissance de 15 120 kN, équivalente à celle de dix réacteurs d’avionAprès avoir franchi la vitesse du son en moins d’une minute, elle a largué ses deux propulseurs à propergol solide qui fournissaient 92% de sa poussée au décollageLe premier étage cryogénique a ensuite pris le relais jusqu’à la séparation du deuxième étage, propulsé par un moteur-fusée à ergols cryogéniques HM-7B.

    Le deuxième étage a assuré la mise en orbite des deux satellites de télécommunications embarqués sous la coiffe du lanceur. Le premier à être libéré a été Syracuse 4B, un satellite militaire français destiné à assurer les communications sécurisées entre les forces armées françaises et leurs alliésLe second a été Heinrich Hertz, un satellite allemand dédié à la recherche et au développement dans le domaine des communications spatiales. Les deux satellites ont été placés sur une orbite de transfert géostationnaire, à environ 36 000 km d’altitude, d’où ils rejoindront leur position finale grâce à leur propre propulsion.

    Le lancement a été suivi en direct par des centaines de spectateurs réunis à la Cité de l’espace à Toulouse, où une projection sur la réplique du lanceur a été organisée. Un panel d’experts de l’ESA et du Centre national d’études spatiales (CNES) a commenté en temps réel cet ultime tir d’Ariane 5 et ses enjeux pour l’Europe spatiale.

    La fin d’une époque pour Ariane 5

    Avec ce dernier vol, Ariane 5 tire sa révérence après avoir marqué l’histoire de l’exploration spatialeDepuis son premier vol le 4 juin 1996, le lanceur européen a lancé plus de 200 satellites pour des clients du monde entier, dont des satellites de télécommunications, des satellites scientifiques, des sondes spatiales et des cargos spatiaux vers la Station spatiale internationale (ISS)Il détient le record du plus gros satellite jamais lancé, Envisat, qui pesait plus de huit tonnes. Il a également contribué au déploiement du système européen de navigation par satellite Galileo et au lancement du télescope spatial James Webb.

    Ariane 5 a connu cinq échecs au cours de sa carrière, dont le plus retentissant fut celui de son vol inaugural qui se solda par une explosion quelques secondes après le décollage. Mais il a su se relever de ces déboires et afficher une fiabilité remarquable, avec une série ininterrompue de 82 succès consécutifs entre octobre 2003 et juillet 2020. Il a également su s’adapter aux évolutions du marché spatial en augmentant sa capacité d’emport et sa compétitivité. Il est capable de placer jusqu’à 21 tonnes en orbite basse et 10,5 tonnes sur une orbite de transfert géostationnaire.

    Ariane 5 laisse derrière lui un héritage technologique et industriel qui servira de base à son successeur, Ariane 6. Ce nouveau lanceur, développé par l’ESA et le CNES, sera plus modulaire et plus économique que son prédécesseur. Il pourra lancer des charges utiles allant de 5 à 21 tonnes, selon la configuration choisie. Il utilisera le même moteur Vulcain que le premier étage d’Ariane 5, mais avec une version améliorée, ainsi que des propulseurs à propergol solide similaires à ceux d’Ariane 5, mais avec un nombre variable selon les besoins. Le premier vol d’Ariane 6 est prévu pour la fin de l’année 2023.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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