Un linguiste explique la langue secrète des "Voyages de Gulliver"


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    Un linguiste de l’université de Houston propose une solution pour percer le mystère de la langue mystérieuse qui est utilisée dans le roman Les Voyages de Gulliver. Il affirme que ce sont des variations de l’hébreu.

    Irving N. Rothman, un professeur de littérature anglaise et d’études hébraïques à l’université de Houston, a déclaré que les mots mystérieux dans les voyages de Gulliver sont des variations de l’hébreu. Ses conclusions sont publiées dans l’édition été 2015 de Swift Studies, une revue annuelle sur les études académiques des oeuvres du romancier Jonathan Swift. Dans son article, ce linguiste explique que les mots Hnea Yahoo dans les Voyages de Gulliver sont des néologismes hébreux de Jonathan Swift. Rothman propose un certain nombre d’indices sur sa conclusion. Il fait remarquer que Swift était un pasteur anglican qui a étudié l’hébreu au Trinity College. Le roman Les voyages de Gulliver, publié en 1726, est l’oeuvre majeure de Swift. C’est une satire sur la nature humaine, la politique et les épopées de voyage qui étaient populaires à cette époque. Les Voyages de Gulliver sont l’une des principales oeuvres qui sont encore étudiées à l’école secondaire et dans les cursus de littérature.

    Les sens des mots mystérieux dans les Voyages de Gulliver

    Le roman, écrit avec la voix du voyageur Lemuel Gulliver, parle des nombreuses aventures de Gulliver. On a notamment la capture du personnage par les habitants de l’île de Lilliput par des personnes qui faisaient uniquement 6 pouces de hauteur. Après sa capture, Gulliver rencontre des variations étranges du langage. Ainsi, on peut lire dans le livre :

    Quand Gulliver se réveille en découvrant qu’il est attaché sur le sol, il se retrouve face à face avec un lilliputien de 6 pouces de hauteur qui lui dit les mots Hekinah Degul.

    Rothman écrit que les lilliputiens répètent ces mots pendant que Gulliver boit 2 barils d’une substance qui ressemble à de la liqueur de Bourgogne. Et quand il avale cette liqueur, les lilliputiens disent les mots Borach Mivola. Dans sa version commentée du livre, Isaac Asimov avait écrit que le fait de trouver un sens à ces mots dans les Voyages de Gulliver était une perte de temps. Il pensait que c’était juste du charabia crée par Swift.

    Rothman refuse de croire que c’est du charabia et il donne une longue liste d’exemples pour prouver que Swift a utilisé l’hébreu. Le premier exemple est assez évident. Les lecteurs des Voyages de Gulliver vont apprendre l’alphabet des géants qui sont connus comme les Brobdingnags. Cet alphabet est composé de 22 lettres comme l’hébreu tandis que l’alphabet anglais contient 26 lettres. Un autre exemple est les termes Borach Mivola lorsque Gulliver a avalé la liqueur. Pour Rothman, on peut les interpréter comme une variante du mot hébreu Boruch qui signifie Béni. Et pour Mivola, si on le dit avec la phonétique hébraïque (mivolim), il signifie Complète défaite. Donc, une défaite complète qui serait bénie ? (Ce n’est pas plus clair). Mais Rothman estime que Swift a utilisé le mot Mivolam par rapport au fait de boire 2 barils de liqueur et devenir ivre. Cet état est censé prouver la misère du personnage et donc de sa défaite. De ce fait, Swift a déformé les mots hébraïques sur la forme, mais en lui donnant également une déformation satirique sur le fond.

    Yahoo, la preuve la plus solide de l’hébreu dans le langage de Gulliver

    Et si cela ne suffisait pas pour prouver le lien entre l’hébreu et le langage mystérieux des Voyages de Gulliver, Rothman avance que la preuve la plus solide est l’utilisation du mot yahoo. Yahoo décrit les créatures que Gulliver rencontre dans le 4e chapitre et c’est une espèce humaine qui est sauvage et irrationnelle. De nombreux académiciens, dans leur analyse des Voyages de Gulliver, s’accordent sur le fait que ce mot yahoo est le symbole le plus puissant du livre. Les Yahoos représentent la part bestiale de l’être humain. L’élément sombre, irrationnel et dégénéré de la nature humaine selon Rothman.

    Ce linguiste ajoute que les précédentes interprétations du mot yahoo suggéraient le nom de Dieu en hébreu qu’on écrit comme YHWH et qu’on prononce comme Yahweh. D’autres interprétations pointent sur YHVH ou Yahveh. Et donc, ces 4 lettres de Dieu, qu’on connait comme un tétragramme, sont utilisées par Swift pour désigner les Yahoo. Rothman procède ensuite à une véritable analyse du code en utilisant des allophones (différents sons) de la lettre V qui peut être prononcée comme v, oh ou ooh. Pour le mot yahoo, Swift utilise la version ooh. Mais cela n’explique pas pourquoi Swift a utilisé le nom de Dieu en hébreu pour désigner ces créatures sauvages. Mais Rothman explique que Swift utilise Hnea Yahoo. Le mot Hnea, lu de droite à gauche, se prononce ayn qui signifie non. Et donc, l’expression Hnea Yahoo pourrait signifier : Ces bêtes sont à l’opposé de Dieu et ils sont les antithèses de Dieu. Rothman conclut donc que Gulliver ne se considère pas comme un Yahoo puisque ce dernier ne possède aucune des vertus de Dieu. Gulliver est un humain grâce à la salvation divine et cette dernière n’est pas accordée aux Yahoo.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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