Est-ce que l'ONU va légaliser toutes les drogues ?


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  • Une petite mention d’un rapport par le milliardaire Richard Branson et on pense déjà que l’ONU pourrait légaliser toutes les drogues. Et de nombreux pays sont favorables à cette idée.


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    La guerre contre la drogue a pris une tournure intéressante. Dans un article publié lundi, le milliardaire Richard Branson écrit que l’United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC) va publier une déclaration pendant l’International Harm Reduction Conference en Malaisie afin de recommander à tous les gouvernements de légaliser toutes les drogues sans aucune exception. L’UNODC a corrigé rapidement le tir en déclarant que cette mention ne reflète pas la totalité de la déclaration, mais il ajoute que le document propose des recommandations dans ce sens, mais on ignore s’il sera publié.

    La guerre contre la drogue fait principalement rage parce que la plupart des substances sont illégales. Une drogue illégale fait monter le prix, crée un phénomène de demande et d’offre, crée des gangs, favorise le blanchiment d’argent, etc. Si on légalise les drogues, alors son attrait en tant que produit illégal cesse de manière instantanée et de nombreux observateurs pensent que cela pourrait réduire considérablement la violence dans la drogue. Et il y a des pays qui ont déjà pris cette voie. Depuis 2001, toutes les drogues sont légales au Portugal.

    David Nutt, président de l’Independent Scientific Committee on Drugs en Angleterre et ancien conseiller gouvernemental, a déclaré qu’il supporterait pleinement une légalisation de toutes les drogues par l’ONU. Pour les drogues douces, les utilisateurs souffrent davantage lorsqu’elles sont criminalisées. Et pour les toxicomanes, on doit les traiter pour leur maladie et non les persécuter.

    Alex Stevens, professeur de justice pénale à l’université du Kent en Angleterre, supporte également ce changement. Selon lui, la criminalisation des drogues décourage les gens qui cherchent un traitement contre leur dépendance parce qu’ils ont peur d’être arrêtés.

    Des lois plus souples

    Les gouvernements considèrent déjà cette question. L’Oireachtas Joint Committee on Justice, Defence and Equality en Irlande a visité récemment Lisbonne, la capitale du Portugal. De retour au pays, ce comité envisage de recommander à son pays de légaliser les petites possessions de toutes les drogues. De nombreux autres pays ont introduit des lois plus souples selon Caitlin Hughes du National Drug and Alcohol Search Center en Australie. Cela inclut l’Arménie, la Belgique, le Chili, la République tchèque, l’Estonie et le Mexique.

    L’une des principales critiques contre la légalisation des drogues est que cela va augmenter la consommation. Et comme le Portugal est le pionnier dans ce domaine, on a observé attentivement la consommation des drogues. Les résultats ont montré qu’il y avait une légère augmentation des drogues telles que le cannabis chez des adultes, mais les drogues problématiques telles que la cocaïne et l’héroïne avait baissé. Une étude américaine de 1970 avait montré la même chose dans la mesure où une légalisation du cannabis avait baissé l’hospitalisation liée aux autres drogues.

    Si on regarde les rapports de l’European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction, on remarque que le Portugal possède la plus faible mortalité en Europe liée à la drogue. On en comptait 3 par millions en 2012 alors que les autres pays européens possèdent une moyenne de 17,2 morts.

    Réduction des dommages collatéraux

    La légalisation ne provoque pas une augmentation dans la consommation ou les dommages collatéraux selon Stevens. Malgré les déclarations des politiciens, les preuves suggèrent que les jeunes ne regardent pas la légalisation d’une drogue avant de la prendre. Le modèle portugais doit inciter tout le monde à décriminaliser les drogues pour réduire les couts et sauver des vies.

    De plus, la décriminalisation permet à la police de se concentrer sur les crimes graves selon Stevens. En 2001 en Angleterre, des personnes, arrêtées avec du cannabis, ont été libérées avec un simple avertissement. Cela permet à la police de se focaliser sur d’autres formes de crime. Mais si les scientifiques, les policiers et les experts juridiques sont tous d’accord sur une légalisation des drogues, c’est une autre histoire pour les politiciens qui doivent rassurer le peuple avec des déclarations solennelles, mais qui sont totalement inutiles. De ce fait, même si l’UNODC publie cette déclaration, il y a des risques que les pays n’adoptent jamais cette recommandation, car l’agenda politique est bien plus important que la guerre contre la drogue.

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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