eBay supporte la défense de Google contre l'Union Européenne


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    L’un des responsables d’eBay apporte son soutien à la défense de Google contre l’Union Européenne.


     

    John Donahue, le responsable en chef d’Ebay, est devenu un allié de poids de Google pour son affaire de position dominante contre l’Union Européenne. John Donahue a déclaré que Google a raison lorsqu’il dit qu’eBay et Amazon sont des concurrents directs de Google et de ce fait, on ne peut pas l’accuser de monopole sur les résultats liés aux produits.

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    Le principal argument de la plainte contre Google est qu’il a utilisé son moteur de recherche pour détruire la concurrence et favoriser ses propres services, notamment Google Shopping. La défense de Google est que l’Union Européenne refuse de reconnaitre l’importance de sites marchands tels qu’Amazon ou eBay et que leur succès dans l’e-Commerce prouve que Google n’a pas du tout manipulé les résultats.

    eBay a déclaré que Google est l’un de ses concurrents directs et cela implique que tous les géants du web jouent avec les mêmes règles et qu’il n’y a pas de manipulation. Et c’est totalement vrai, mais ce n’est pas le sujet abordé par la plainte de l’Union Européenne. Cette dernière ne s’attaque pas aux sites marchands vs Google, mais elle s’attaque à Google Shopping qui n’est pas un site marchand.

    Comprendre la différence entre un site marchand et Google Shopping

    L’Union Européenne a lancé son enquête sur Google depuis 5 ans. A cette époque, une requête de recherche sur un produit amenait des résultats qui étaient calculés par des algorithmes. Aujourd’hui, la même requête amène des publicités Google en plus des résultats organiques. Brian Wieser, analyste chez Pivotal Research Group, a déclaré que ce secteur est de plus en plus flou et les frontières se mélangent entre un site marchand et des services comme Google Shopping. Le résultat est qu’on a un secteur qui est beaucoup plus fluide que la législation en vigueur.

    Mais la Commission Européenne maintient ses arguments en estimant que Google a utilisé son moteur de recherche pour s’infiltrer et monopoliser le secteur de l’achat en ligne. Margrethe Vestager, la responsable de la commission, a déclaré que Google contrôle 90 % des recherches en Europe et cela lui donne un avantage certain. Google se défend en disant qu’Amazon et eBay surpassent Google en Allemagne, mais d’un point de vue historique, eBay et Amazon ont commencés à partir de la vente aux enchères pour devenir des sites marchands à part entière.

    Yousseff Squali, analyste au Cantor Fitzgerald, estime que les gens vont sur Amazon pour faire leurs achats en ligne et c’est ensuite seulement qu’ils vont sur Google s’ils ne sont pas satisfaits. Et les chiffres de ComScore confirment ces dires puisque Google Shopping génère environ 13 millions de visiteurs mensuels en Europe tandis qu’on approche des 100 millions pour Amazon et eBay

    Google n’est pas un concurrent d’Amazon et d’ebay

    Et on se retrouve une fois de plus dans une guerre de sémantique et de définition d’une plateforme d’e-commerce. Qu’est-ce qui définit un site marchand ? Techniquement, un site marchand possède ses propres stocks et les vend directement au public comme c’est le cas d’Amazon et d’Ebay. Mais Google Shopping n’est pas un site marchand, car c’est un comparateur de prix.

    Shivaun Raff, co-fondateur de Foundem qui est un comparateur de prix en Angleterre, estime que Google n’est pas un concurrent d’Amazon et d’eBay puisqu’il ne possède pas ses propres stocks et qu’il n’a pas d’infrastructure dédiée dans l’e-Commerce. En revanche, Google Shopping est le principal concurrent des autres comparateurs de prix. Et ces comparateurs de prix ont été pénalisés non seulement avec l’algorithme Google Panda, mais également Google Shopping. Foundem est l’un des premiers à avoir porté plainte contre Google dans l’Union Européenne.

    La différence entre un site marchand et un comparateur est très simple. Un comparateur va prendre uniquement une commission s’il redirige les acheteurs potentiels vers les vrais sites marchands. Le rôle du comparateur est de faciliter la recherche du produit par les consommateurs puisqu’on peut trouver le moins cher du premier coup. Google Shopping ne peut pas prétendre être un site marchand.

    Une autre différence entre un comparateur et un site marchand et que ce dernier peut proposer des produits provenant d’autres catégories comme c’est le cas sur Amazon. Mais ce type de lien n’existe pas sur les comparateurs puisqu’il se concentre sur le produit et non ses relations possibles avec d’autres catégories. Et ce type de frontière floue entre les différents services d’e-Commerce est un cauchemar pour la Commission qui ignore l’accusation précise qui peut concerner Google. Même les plaignants contre Google ne sont pas d’accord entre eux sur le motif exact de la plainte.

    La promotion de contenu sur Google Shopping

    Et pour compliquer les choses, Google Shopping propose le concept d’index payant. Cela signifie que Google Shopping permet aux vendeurs de mettre une enchère pour que leurs produits soient mis en avant sur les résultats. C’est la même chose avec Google Adwords ou celui qui met l’enchère la plus élevée sera favorisé dans les résultats payants. Et Google ne fait payer les marchands que lorsqu’un visiteur clique sur le produit ce qui permet d’équillibrer ce favoritisme payant.

    Et selon Gary Reback, un avocat qui représente plusieurs comparateurs de prix aux Etats-Unis, cela change totalement la donne. En effet, un vendeur peut être mis en avant uniquement parce qu’il paie plus que les autres vendeurs alors qu’autrefois, la position dans les résultats se basait uniquement sur les algorithmes. Et l’accusation de l’Union Européenne se base sur la préférence de l’algorithme ce qui permettra à Google d’arguer que non, Google Shopping est un programme de publicité comme Adwords.

    Une solution est de forcer à Google à afficher ses concurrents dans ses résultats payants. Mais cela reviendrait à supprimer la notion même de vente aux enchères puisque Google serait obligé d’utiliser des mécanismes biaisés pour respecter les décisions de l’Union Européenne.

    Avec ces sanctions, l’Union Européenne pourrait supprimer le concept de libre marché dans Google Shopping et cela va créer d’autres problèmes bien plus graves puisque cela devient un dangereux précédent pour tous les géants qui sont présents dans ce secteur.

    C’est pour éviter cet imbroglio juridique que l’ancien chef de la Commission, Joaquín Almunia, a passé des années à obtenir un accord à l’amiable avec Google. Au final, on voit que le travail de la Commission Européenne sera très difficile, car il veut légiférer sur le secteur de l’e-Commerce alors qu’on n’arrive même pas à le définir de manière précise.

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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