Google offre 150 millions d'euros aux médias européens


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    Google offrira près de 150 millions d’euros aux médias européens sur les 3 prochaines années. Une tentative pour amadouer les instances européennes sur fond d’accusation de monopole ?


     

    Google va offrir près de 150 millions d’euros à des groupes de médias en ligne sur les 3 prochaines années. Les fonds en liquide font partie d’une large initiative pour aider les médias européens à monétiser leur contenu en ligne. Parmi les grands gagnants de cette loterie pas si aléatoire que ça, on a le Financial Times, The Guardian, l’Espagnol El Pais et l’allemand Die Zeit. Mais les médias qui ont attaqué Google ne sont pas inclus dans le deal. Ainsi, les médias appartenant au groupe Murdoch et le groupe Axel Springer ne recevront pas un centime de Google. Ces 2 groupes font partie des plaignants qui ont demandés à l’Union Européenne d’enquêter sur Google.

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    Google avait déjà donné de l’argent aux médias français en 2013 lorsque ces derniers l’accusaient de voler son contenu dans Google Actualités. Ce précédent avait incité des groupes de média basés dans d’autres pays à faire valoir leur droit auprès de Google en demandant quelques piécettes si c’était possible. L’information nous provient de la BBC qui ne semble pas être inclut dans le deal et le média anglais se demande sur la pertinence de ces fonds. Elle ajoute que des médias qui acceptent des fonds d’une partie tierce doivent s’assurer qu’il n’y a pas un conflit d’intérêt par rapport à la ligne éditoriale de leur journal.

    On a Google qui donne de l’argent aux médias européens, mais l’Union Européenne :

    • A récemment accusé Google de monopole sur le secteur de la recherche en ligne.
    • A lancé une enquête pour déterminer si Google abuse de sa position pour imposer ses applications sur Android.
    • Va lancer une vaste enquête en 2016 pour déterminer comment les entreprises technologiques gèrent les données de leurs utilisateurs.

    En plus de l’argent aux médias européens, Google va également :

    • Travailler avec les médias européens pour augmenter leurs revenus via l’utilisation de la publicité, d’applications, de Paywall et des statistiques de leurs sites.
    • Proposer gratuitement 3 de ses employés (ceux de Google donc) pour former les journalistes aux nouveaux métiers du numérique.
    • Financer la recherche pour déterminer comment les utilisateurs s’informent et trouver de nouvelles techniques pour faire du Crowdsourcing d’information.

     

    Carlo D’Asaro Biondo, président des relations stratégiques de Google a déclaré : Avec cette initiative Digital News, Google va travailler main dans la main avec les médias et les organisations de journalisme pour développer des modèles plus fiables pour couvrir l’actualité. Et il a ajouté que ce n’était que le début et que d’autres rejoindraient l’initiative. Mais l’un des médias qui sera financé par Google estime que le deal pourrait offrir bien plus que l’annonce officielle, mais cela dépendra de l’évolution de la situation. Tony Danker, directeur international au Guardian, explique que cette initiative a été développée par Google Europe, mais maintenant, il faut déterminer si ce sera accepté et adopté par les patrons de Google à Mountain view. La réussite ou non de cette initiative permettra de déterminer si le journalisme peut prospérer dans l’ère numérique.

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    L’une des personnes qui a développé la Digital News Initiative a déclaré : On est conscient que cela peut s’apparenter à une opération de relation publique particulièrement cynique. Les médias européens qui seront financés par Google doivent comprendre que le géant américain a besoin d’améliorer son image en Europe et quel est le meilleur moyen de le faire que de passer par les médias anglais et allemands qui sont les plus réputés dans leurs domaines ?

    Ces médias européens arguent qu’ils sont parfaitement conscient de l’aspect douteux de ce financement, mais ils ne vont pas juste prendre l’argent, car ils vont également inciter Google à changer concernant son traitement de l’actualité. Par exemple, les journaux qui sont sous abonnement payant sont obligés de passer par ce qu’on appelle le First Click Free. Cela signifie qu’ils doivent donner un accès gratuit à 5 articles par jour s’ils veulent que leurs sources soient indexés par Google Actualités.

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    Et ces médias estiment que c’est à eux de déterminer ce qu’ils veulent donner aux visiteurs et non à Google. Les journaux qui proposent des abonnements payants investissent beaucoup pour créer des reportages de qualité, mais la politique du First Click Free permet à d’autres sites de les copier/coller en quelques secondes. Ces médias veulent que les ingénieurs de Google favorisent les contenus originaux dans les résultats de recherche.

    Cette initiative de Google montre que le géant américain et les médias ont décidés de s’asseoir pour discuter des possibilités de collaboration, mais on peut penser que si ça se passe mal, alors on verra une guerre ouverte entre les 2 parties. Pour les observateurs, Google a fait une erreur en finançant uniquement les médias qui ne le critiquent pas ouvertement. Il aurait été mieux que Google finance tous les principaux médias européens pour convaincre qu’il veut vraiment développer le secteur de l’information en ligne.

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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