La moitié des sujets populaires sur Twitter ne sont pas couverts par les médias de masse


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    Une recherche révèle que la moitié des sujets sur les Trends Topics sur Twitter sont totalement négligés par les médias de masse.

    L’étude, qui a été menée par les chercheurs de l’Universidad Carlos III de Madrid (UC3M) en collaboration avec la Swiss Federal Institute of Technology, l’IMDEA Networks Institute et les NEC Laboratories, vient d’être publiée dans la revue PLOS ONE. L’analyse se concentre sur les Trends Topics puisqu’ils partagent les mêmes caractéristiques que les actualités des médias de masse. Les Trends Topics attirent l’attention d’un grand nombre de personnes. Les chercheurs expliquent que ces Trends Topics sont des tendances qui intéressent une grande partie des utilisateurs et on peut les considérer comme des actualités pour chaque pays.

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    Pour mener leur étude, les chercheurs ont compilé les Trends Topics de Twitter de 35 pays pendant 3 mois en 2013 et de 62 pays pendant la même période en 2014. Au total, on a eu près de 300 000 Trends Topics qui ont été généré pour les différents pays et périodes. Cela permet d’analyser la dissémination de contenu entre chaque pays et culture. Notre conclusion est que la dissémination géographique de l’actualité sur les réseaux sociaux préserve la même partialité que celle des médias de masse (les réseaux sociaux appliquent le même filtre de censure). De plus, il y a aussi une partialité très importante qui est celle de la culture. En termes clairs, la richesse financière des utilisateurs détermine directement la dissémination des actualités dans les différentes langues. Et si on a plusieurs pays qui parlent la même langue, alors la similarité culturelle sera le principal facteur.

    Les actualités sur les médias de masse et les réseaux sociaux

    Une nouvelle méthode a été utilisée dans la seconde partie de l’étude. En utilisant le service Google News, on a pu détecter quels sont les Trends Topics qui sont couverts par les médias de masse. Dans ce cas précis, l’analyse s’est concentrée sur 4 pays (le Canada, l’Espagne, les États-Unis et l’Angleterre) puisqu’ils représentent la majorité des utilisateurs sur Twitter. La moitié des évènements dans les Trends Topics ont été rapportés par les médias de masse tandis que l’autre moitié, qui génère une attention phénoménale des utilisateurs, n’a pas droit à la moindre ligne dans les médias de masse selon les chercheurs. Les chercheurs ont utilisé la version en ligne du média pour avoir ce résultat qui prouve une couverture médiatique totalement biaisée. Cela implique que les médias de masse possèdent leurs propres agendas et qu’ils sont très loin de relayer l’information qui intéresse les utilisateurs (qui est leur rôle à la base).

    L’étude analyse également ceux qui sont les premiers sur l’actualité. Ils ont comparé la date des Trends Topics sur Twitter avec la couverture des médias de masse sur le même sujet. Si on compare l’actualité qui est rapportée par les 2 sources, on voit que 60 % apparait en premier sur Twitter tandis que cela concerne uniquement 10 % sur les médias de masse. Les chercheurs ne se contentent pas d’un Tweet, mais d’un Trend Topics en entier. Cela implique que même si le sujet est activement discuté sur Twitter, les médias de masse sont à la traine.

    Sur les 4 pays étudiés, les médias espagnols sont les meilleurs pour être les premiers sur une actualité. En Espagne, 60 % des nouveaux sujets apparaissent d’abord sur Twitter, 10 % sont les premiers sur les médias de masse et les 30 % restants apparaissent sur les 2 sources. Mais dans les autres pays, c’est 70 % des nouveaux sujets qui apparaissent en premier sur Twitter alors que les médias de masse sont premiers sur seulement 5 à 7 % des sujets.

    En conclusion

    Cette étude prouve que les médias traditionnels sont surpassés sur tous les fronts. À force d’imposer leur propre contenu, ils sont totalement déconnectés des sujets qui intéressent les citoyens. Ils manquent 50 % des sujets populaires qui se produisent chaque jour, mais c’est encore pire, car cela signifie que les personnes qui consomment uniquement les médias de masse passent à côté de 50 % des sujets qui font l’actualité. Twitter reste aussi le maitre incontesté sur la prieure de l’information puisque les médias de masse ne couvrent que 10 % en premier dans le meilleur des cas.

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    Pas de réponses

    1. Enikao dit :

      La conclusion me semble un peu rapide :
      – Sur Twitter, il y a des sujets qui font l’objet de conversation mais n’ont aucune réelle importance (phénomènes people comme Justin Bieber, One Direction et autres). Il y a de micro-polémiques et des guerres picrocholines qui n’intéressent que de petits milieux, par exemple quand @EnjoyMarie sort un livre ou va à un événement : elle est populaire mais son importance est modérée dans l’actualité.
      – Les médias traitent de sujets dont on n’entendrait jamais parler par ailleurs en n’ayant comme source que Twitter, en particulier l’actualité internationale.

      C’est pourquoi “À force d’imposer leur propre contenu, ils sont totalement déconnectés des sujets qui intéressent les citoyens” est un peu rapide. Si on ne parlait que des sujets qui intéressent les citoyens, on arriverait vite à ne traiter que la météo, l’information micro-locale, les spectacles (j’inclus le sport là-dedans). Entre médias élitistes et Twitter qui sert de chambre d’écho égotique, il faut trouver un juste milieu 😉

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