Une discussion en ligne répugnante n'est pas une intention criminelle


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  • L’Etat français devrait s’inspirer de cette décision de justice. Un tribunal a estimé que même si une discussion en ligne peut être répugnante avec des relents criminels, elle reste un fantasme et donc, ce n’est pas une intention criminelle.


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    Un tribunal fédéral estime qu'un fantasme n'est jamais une intention criminelle

    Un tribunal fédéral a statué que des fantasmes en ligne concernant le kidnapping, le viol et le cannibalisme de femmes ne sont pas une conduite illégale ou une intention criminelle. L’affaire concerne Gilberto Valle qu’on a surnommé comme le policier cannibale. Cet officier de police a été arrêté parce qu’il avait publié des discussions en ligne sur ses fantasmes de kidnapping, d’abus et de cannibalisme sur de jeunes femmes. Il postait ses discussions avec des membres du Dark Fetish Network (DFN). Les juges fédéraux ont déclaré : Nous répugnons à l’idée de donner le pouvoir aux gouvernements de nous punir pour nos pensées et non pour nos actions. On ne peut pas condamner quelqu’un pour ses fantasmes sexuels même si ces derniers sont très déviants.

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    Un fantasme, même répugnant, reste un fantasme

    Gilberto Valle surnommé comme le policier cannibale

    Gilberto Valle surnommé comme le policier cannibale

    Giberlto Valle a déjà été condamné par un jury à cause de ses discussions en ligne, mais les juges ont annulé la condamnation en estimant que le jury avait foncièrement tort. Gilberto Valle publiait des images de femmes sur Facebook qu’il offrait de kidnapper et de les vendre pour du cash. Dans chaque discussion, le fantasme concernait l’enlèvement, l’abus et le fait de manger ces femmes. Dans les groupes Facebook, Valle a prétendu qu’il surveillait certaines femmes et décrivait ses intentions de les endormir avec du chloroforme et les attacher avec des cordes. Il est intéressant de voir qu’on ne pouvait pas distinguer l’aspect réel ou celui du fantasme dans les 2 groupes. Mais on peut penser que c’est la base même du fantasme et de l’exprimer en ligne.

    Le tribunal ajoute que cela ne signifie pas ces fantasmes sont inoffensifs. Au contraire, ces fantasmes montrent une violence contre les femmes. Ces fantasmes sont le reflet de notre société dominée par les hommes qui prône la culture de l’exploitation. Mais nous ne devons pas oublier que nous vivons dans une société libre et que chaque tort ne peut pas être sanctionné par une loi fédérale.

    L’absence d’intentions criminelles

    Les juges ont surtout mis l’emphase sur l’absence d’intentions criminelles. Un fantasme n’est pas une intention. Une intention criminelle est quelque chose de tangible et la première condamnation n’a pas pu prouver que cet officier de police avait eu des intentions réelles. De plus, Gilberto Valle a été arrêté dans le cadre du Computer Fraud and Abuse Act parce qu’il avait utilisé l’Omnixx Force Mobile (OFM) sans aucune autorisation. L’OFM est un programme informatique qui permet aux officiers de chercher dans plusieurs bases de données limitées, notamment la base de données criminelle des États-Unis. Et il a été condamné pour avoir cherché des informations sur une certaine Maureen Hartigan.

    Le gouvernement a déclaré que Valle avait dépassé ses droits puisqu’il n’avait pas été autorisé à chercher des informations sur Hartigan sur cette base de données. Valle s’est défendu sur l’utilisation personnelle. Oui, il a utilisé la base de données sans autorisation, mais ce n’était pas dans une intention criminelle puisqu’il l’a fait pour des intensions personnelles. Le fantasme étant considéré comme faisant partie de la vie privée. Et les juges fédéraux lui ont donné raison d’une très belle manière. Les juges ont déclaré que si on devait condamner Valle pour un accès non autorisé, alors il faudrait aussi condamner des milliers d’employés fédéraux qui utilisent les ordinateurs de leurs bureaux pour faire des tâches personnelles. Et de plus, Valle connaissait cette femme appelée Hartigan avant de faire ses recherches et donc, il n’y a pas d’abus exagéré sur l’utilisation de la base de données.

    Une pensée n’est jamais un crime

    La décision peut sembler injuste à certains, notamment pour ceux qui estiment que ces femmes auraient pu être en danger. Mais les juges fédéraux ont montré leur application stricte de la loi et ils ont prouvé que la loi est la même pour tout le monde indépendamment de leurs pensées. L’affaire nous montre également le risque de créer des logiciels qui permettent facilement d’accéder à des bases de données centralisées et ce type d’abus se répétera à l’avenir. Mais le point important de l’affaire est qu’on ne doit jamais condamner pour une pensée même si elle semble criminelle. Une pensée est une pensée et si on commence à sanctionner pour le seul fait de penser, alors on n’est même pas dans une dictature ou un régime fasciste, mais quelque chose de bien pire.

    Source : Ars Technica

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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