Les débilités du New York Times sur le chiffrement pendant les attaques de Paris


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  • Les attaques sur Paris ont été l’occasion de diaboliser le chiffrement à outrance. Maintenant qu’on a arrêté le dernier assaillant, une occasion de revenir sur le traitement médiatique sur le chiffrement utilisé par les terroristes.


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    L'idiotie des médias comme le New York Times pour parler du chiffrement pendant les attaques de Paris

    Le New York Time publie un grand dossier qui retrace les attaques de Paris. C’est dans l’ère du temps, car on a arrêté Salah Abdeslam, le dernier assaillant. Dans sa globalité, le NYT fait de bons dossiers, mais quand il s’agit de chiffrement, on se rend compte que les journalistes ont une perception de la technologie similaire à celle d’Hollywood. Le NYT a basé son histoire sur un rapport de 55 pages émanant du ministère de l’intérieur et du contre-terrorisme français. Dans ce rapport, on apprend que les assaillants ont principalement utilisé des téléphones jetables pour communiquer. Rien d’étonnant, car ce type de téléphone est utilisé depuis des lustres par des criminels, mais également par ceux qui veulent protéger leur vie privée et ceux qui évitent les contrats d’abonnement des fournisseurs.

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    Chiffrer n’est pas cacher

    Donc, des téléphones jetables à la pelle, mais aucune trace de chiffrement. Mais les journalistes de New York Times insistent que les assaillants ont utilisé le chiffrement parce qu’on n’avait aucune trace de mails ou d’autres communications électroniques sur les appareils saisis sur leurs cadavres. Pour le journaliste du NYT, cette absence de mails suggère qu’ils ont utilisé le chiffrement. Comment prouver la présence de chiffrement sans des messages ? C’est impossible. Cela montre l’ignorance caractéristique des journalistes qui pensent que le chiffrement permet de cacher des messages et non de les chiffrer comme son nom l’indique.

    Mais après les attaques de Paris, les médias de masse se sont focalisés sur le chiffrement. Le sénateur John McCain s’en est servi pour envisager une législation qui interdisait le chiffrement. Et le sénateur républicain Michael McCaul avait accusé l’application Telegram d’être utilisée par les terroristes, alors qu’il n’y en a aucune preuve jusqu’à ce jour. Qu’on se le dise, peut-être que les terroristes ont utilisé un moyen caché pour communiquer, mais ils n’ont surement pas utilisé le chiffrement. Il est possible qu’ils aient utilisé la stéganographie, une technique qui permet de cacher un message dans un contenu totalement différent, par exemple, du texte dans une image. Ou peut-être qu’il n’y avait aucun mail dans les appareils des assaillants parce qu’ils se parlaient face à face. De plus, les enquêtes, qui ont suivi, ont montré l’utilisation du SMS totalement en clair.

    De plus, même s’ils utilisaient le chiffrement, cela concerne les messages et non les métadonnées. Les métadonnées peuvent informer sur le destinataire, l’heure et la date d’envoi, etc. Donc même en utilisant le chiffrement, on peut en apprendre beaucoup sur les assaillants du moment qu’on met la main sur leurs appareils. Et puis, si on a leur appareil, alors on peut les lire directement. Pas besoin de casser le chiffrement.

    Des lignes de codes bizarres qui défilent à l’écran !

    Ensuite, on a cette débilité monstrueuse. Le NYT rapporte le témoignage d’un otage, une femme de 40 ans, quand un des assaillants a sorti un laptop. Selon cette femme, le laptop s’est allumé et elle a vu une ligne de charabia sur l’écran. L’assaillant regardait des lignes de code qui défilaient, pas d’images, pas d’internet ! Selon le NYT, le témoignage brillant de cette femme faisait penser à une sorte de logiciel de chiffrement.

    Wouah ! Des lignes de codes bizarres qui défilent à l’écran. Peut-être que c’est simplement le démarrage d’un système Linux, bande d’abrutis ! En même temps, ce n’est pas très intelligent pour des journalistes de demander à une femme de type Mme Michu pour qu’elle décrive un système informatique à distance. On ne dit pas que les terroristes n’utilisent pas le chiffrement. Ils doivent l’utiliser et ils l’utiliseront certainement dans le futur. Mais ce type d’article, qui vient d’un journal réputé, nous montre l’ignorance patentée des journalistes et des politiciens sur le concept même de chiffrement. Est-ce qu’il faut aussi interdire à des personnes de se parler entre eux parce que c’est un mode de communication utilisée par les terroristes ?

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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    Pas de réponses

    1. T Merlot dit :

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      Très élégant, on sent le respect et la tolérance, avec peut être même une touche d’humilité. En arrière plan.
      ”Pas très intelligent pour des journaliste de demander…” !
      Il y aurait donc des journalistes intelligents? On nous les cache ?
      Pour ma part j’en suis à me demander depuis l’ère de l’info poubelle s’il existe encore des journalistes.

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