Twitter : 50 % des Tweets misogynes proviennent de femmes


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  • Les femmes peuvent être aussi abjectes que les hommes. Une étude montre que 50 % des Tweets misogynes ont été publiés par les femmes. Ce type d’étude est nécessaire pour que Twitter civilise son réseau et prenne des mesures conséquentes contre les propagateurs de haine quel que soit leur sexe.


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    Une étude montre que 50 % des Tweets misogynes ont été publiés par les femmes. Ce type d'étude est nécessaire pour que Twitter civilise son réseau et prenne des mesures conséquentes contre les propagateurs de haine quel que soit leur sexe.

    La firme Demos a publié un rapport sur des Tweets à caractère misogyne entre fin 2013 et début 2014. Les Tweets étaient en anglais et ils ont été extraits via l’API public de Twitter. La première étude a analysé le mot viol dans les Tweets tandis que la seconde s’est concentrée sur l’aspect misogyne. Pour avoir un résultat pertinent, l’analyse a été faite avec des outils automatiques de traitement du langage ainsi que des exemples analysés par les chercheurs.

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    De femmes misogynes envers d’autres femmes sur Twitter

    Dans l’étude, 6 500 Tweets faisaient référence au viol et 12 % étaient menaçants selon les chercheurs. Les mots pute et salope sont apparus dans 131 000 tweets et 18 % étaient misogynes. Mais la surprise est que 50 % des tweets à caractère misogyne provenaient des femmes. Les femmes ont tendance à publier ce type de contenu dans un caractère casuel, mais également offensant. Les chercheurs estiment que 20 à 30 % des Tweets concernaient une interprétation métaphorique sur les mots pute, salope et viol. Toutefois, cela n’empêche pas que la totalité des termes soit dirigée contre d’autres femmes.

    L’analyse montre également la culpabilité des médias de masse. Si des médias parlent d’un viol, alors les gens vont aussi en parler, mais surtout, ils considéreront que l’utilisation des termes n’est plus offensante ou misogyne puisque les médias en parlent. Même si les Tweets offensants sont minoritaires à hauteur de 12 %, les médias sociaux amplifient et généralisent ce type de terme. La tendance est qu’on utilise ces mots dans une conversation normale en ignorant ou en feignant d’ignorer que les personnes en face peuvent le prendre très mal. Mais cette analyse montre également la confusion des utilisateurs et leur ignorance sur le concept d’espace public et privé. Dans un espace privé où on est uniquement avec ses amis proches, on peut traiter ses amies de pute ou de salope et ces amies ne le prendront pas mal puisque cela vient de l’entourage et qu’il peut revêtir un caractère convivial. Mais en extrapolant ce comportement dans un espace public, tout le monde peut être touché.

    Les critères des personnalités et des données fiables

    Quand on lit cette étude, on aurait tendance à dédouaner les hommes qui publient des tweets misogynes et menaçants puisque même les femmes le font. Mais on oublie 2 principaux critères. La première est que les cibles des femmes misogynes sont des personnalités ou que l’utilisation des termes de pute et de salope est encouragée inconsciemment par les médias. Quand une personnalité est poursuivie par la justice pour un viol, alors l’utilisation de ces termes crève le plafond. De ce fait, on peut dire que les femmes misogynes sont d’abord intéressées par le bucher des vanités parce que cela permet de taper sur une personnalité qu’elle soit une femme ou un homme et on peut le considérer comme le syndrome de Nabila. Et l’aspect de la personnalité et de l’image publiques est renforcé par une seconde étude. Cette dernière a été menée par la firme cosmétique Dove et elle a analysé des millions de Tweets négatifs envers la beauté et l’image du corps. Elle a trouvé que 4 tweets négatifs sur 5 étaient l’oeuvre des femmes prouvant que les femmes critiquent énormément l’image des femmes véhiculée par les magazines de mode et les entreprises de cosmétique. On retrouve les mêmes termes salissants pour les femmes, mais la motivation est différente.

    De plus, les chercheurs ont utilisé les données de l’API publique de Twitter et ce réseau ne permet pas d’identifier si c’est vraiment une femme qui est derrière le compte. En effet, de nombreux hommes créent des profils féminins pour attirer l’audience ou pour créer des disputes en les imputant aux femmes. Les chercheurs connaissent ce biais et ils ont déclaré qu’ils ont utilisé une analyse comparative en étudiant les profils et en cherchant d’autres occurrences sur le réseau. En gros, si le compte Twitter Michelle la Femme possède un compte équivalent sur Linkedin, Facebook ou Google, alors il y a des chances que ce soit une vraie femme.

    Malgré certaines lacunes de l’étude, elle montre clairement que Twitter est l’endroit le plus toxique pour les femmes. Et si elles sont des personnalités alors c’est encore pire. Cette étude a lancé des initiatives comme Reclaim The Internet qui veut supprimer le harcèlement en ligne. Toutefois, cette initiative est biaisée dès le départ avec son nom. ReclaimTheInternet pourrait être traduit par se réapproprier internet et cela suggère que les femmes harcelées doivent avoir leur propre internet, une sorte d’espace interdit à la mixité. Et cela va mener à des jardins numériques protégés par des barbelés alors que la solution la plus simple est que les géants du web prennent leur foutue responsabilité pour sanctionner sévèrement leur comportement. Un meilleur processus de vérification et des modérateurs humains, et non des logiciels automatiques, peuvent considérablement purifier l’air foncièrement vicié de Twitter pour les femmes.

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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