Jeux olympiques : Une protection abracadabrante du droit d’auteur


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  • Les Jeux olympiques vont commencer cette semaine. Les JO symbolisent le rassemblement des peuples indépendamment de leur différence. Mais si vous ajoutez la débilité de la marque déposée et des pratiques abusives du droit d’auteur, alors vous vous retrouvez dans une situation où vous n’avez pas le droit de prononcer les mots olympiques ou olympiens si vous n’êtes une entreprise qui est un partenaire officiel des Jeux.


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    La protection de la marque déposée des Jeux Olympiques provoquent des situations abracadabrantes pour les athlètes.

    Les Jeux olympiques 2016 sont à des années-lumières du symbole de paix et de fraternité. On a de nombreuses controverses sur les couts des jeux pour un pays comme le Brésil, mais à chaque édition des Jeux olympiques, on a également l’occasion de voir tout l’aspect ridicule de la marque déposée. La protection de la marque déposée est devenue un sport bien plus intense que ce soit pour la Coupe du Monde ou l’Euro, mais le comité des Jeux olympiques mérite une palme de diamant quand il s’agit de protéger leur marque.

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    Cette année, le comité des JO a envoyé des lettres à des entreprises qui aident et sponsorisent les athlètes. Si ces entreprises ne sont pas des partenaires officiels des JO, alors ces entreprises et leurs athlètes n’ont pas le droit d’utiliser le mot olympique dans leurs tweets. Et si ces entreprises ont publié, des Hashtags exploitent les JO, alors elles doivent les supprimer ou les modifier.

    Emily White gère le site de financement participatif Dreamfuel. Le site est destiné spécialement pour les sportifs olympiques afin qu’ils puissent générer un financement supplémentaire. Aux États-Unis, le salaire d’un athlète olympien est d’environ 15 000 dollars par an et les sponsors officieux permettent de mettre du beurre dans les épinards. Dreamfuel propose aussi des financements participatifs afin que les familles des athlètes puissent partir au Brésil. Emily White rapporte qu’elle a reçu une lettre du comité olympique disant que l’entreprise ne peut pas célébrer ses propres athlètes s’ils ont réussi une campagne de financement participatif. En gros, si une famille peut aller jusqu’au Brésil grâce au site, alors Dreamfuel ne peut pas le dire sur les réseaux sociaux en mentionnant les Jeux olympiques. À la rigueur, l’entreprise peut dire qu’il y a des athlètes qui partent pour le Brésil (même la mention de Rio est interdite).

    Mais le comité olympique n’a peur de rien, car la semaine dernière, elle a émis une nouvelle directive appelée Rule 40. Cette dernière implique que les athlètes doivent couper tous leurs liens avec les sponsors non officiels 3 jours avant les JO. C’est pour éviter que les Marketeurs utilisent les Jeux olympiques pour gagner de l’argent sur le dos des athlètes, car il est évident que seul le comité a le droit de le faire. Et la sanction est délicieuse. Un athlète, qui violerait la règle 40, pourrait perdre sa médaille. Ouais, le comité est prêt à retirer la médaille d’un sportif si celui-ci a mentionné son sponsor non officiel pendant la période de quarantaine.

    Mais on peut jouer l’avocat du diable (même si le diable supporte plutôt les licences libres). Le comité olympique impose ces restrictions pour éviter que des entreprises exploitent les JO à outrance. C’est compréhensible, mais je ne vois pas d’utilisation outrancière pour un financement participatif qui veut aider les proches d’un athlète à le soutenir pendant les jeux. L’attaque est principalement visée contre les entreprises qui ne sont pas des partenaires officielles, mais la portée est bien plus grande, car cela sous-entend que les athlètes n’ont pas le droit de gagner de l’argent alors qu’ils sont les seuls à symboliser le concept même des Jeux Olymiques. Dans la Règle 40, les entreprises officieuses qui soutiennent les athlètes n’ont pas le droit de dire les mots suivants (selon le contexte) : 2016, 2016
    Rio/Rio de Janeiro, Gold, Silver, Bronze, Medal, Effort, Performance, Challenge, Summer, Games, Sponsors, Victory, Olympian. De plus, ces expressions sont également bannies : Olympic, Olympics, Olympic Games, Olympiad, Olympiads et ma préférée, car il est aussi interdit de dire la phrase emblématique des JO : Citius – Altius – Fortius (plus vite, plus haut, plus fort) et c’est aussi valable pour les traductions. Les Jeux Olymiques sont totalement infectés par le dopage. De nombreux athlètes russes ont été exclus, mais certains ont été repêchés par le comité.

    On peut donc conclure que les Jeux Olymiques autorisent plus ou moins le dopage selon le faciès des athlètes, mais ils sanctionnent plus sévèrement ceux qui violent les marques déposées. L’esprit olympique a été massacré par des avocats et des entités qui sont plus des parasites que les gardiens d’une tradition sportive datant de plusieurs siècles.

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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