Se déconnecter d’une société de plus en plus vomitive


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  • Face à une société moderne de plus en plus impitoyable, de plus en plus de personnes la quittent définitivement. Un retour aux sources ou à l’animalité, car la norme humaine est devenue inhumaine.


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    Face à une société moderne de plus en plus impitoyable, de plus en plus de personnes la quittent définitivement. Un retour aux sources ou à l'animalité, car la norme humaine est devenue inhumaine.

    En France, on estime qu’il y a 100 000 personnes qui quittent la société chaque année. Aux Etats-Unis, ce chiffre pourrait atteindre des millions et quitter la société se fait par nuances. Certains estiment que cette définition leur concerne s’ils quittent la ville pour aller vivre à la campagne, quitter une vie fiévreuse et se contenter de peu. D’autres sont plus radicaux, ils quittent absolument tout, achètent un lopin de terre et tentent de devenir autonome.

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    Ils n’ont pas d’électricité, ils n’ont pas d’eau courante, ils vont laver leur linge et leur vaisselle dans un point d’eau aux alentours. Ils vont cultiver ce qui leur est nécessaire dans leur terre et ils vont vivre comme ça, totalement déconnecté de la société. Certains vont jusqu’à supprimer leur pièce d’identité et demandent la révocation de toute trace dans le système. Ainsi pour les pays où ils habitent, ils n’existent plus. Quand l’ouragan Katrina a frappé la Louisiane, on a vu ainsi plus de 100 000 personnes qui sont sortis du bayou et ils n’avaient jamais existé dans le système auparavant.

    Depuis 10 000 ans, la société humaine se concentre pour batir des civilisations. On était d’abord dans des arbres, ensuite, on a commencé à marcher, ensuite, on est resté en famille, ensuite en tribu, en village, en ville et enfin en cités gigantesques. Qu’est-ce qui s’est passé pour que nous ayons besoin de régresser à ce point et retourner à l’état de famille ou de tribu. Même si ces déconnectés modernes sont souvent seuls.

    Les nuances vont aller du campagnard jusqu’au survivaliste. Je n’ai jamais apprécié ce dernier, car c’est un héritage des sectes millénaristes et apocalyptiques qui attendent la fin du monde et qui se préparent pour un horizon fondamentalement inconnu et indépassable. On peut penser que le ravissement de la société moderne va commencer à palir à l’apogée de l’ère industrielle ce qui est paradoxal. La philosophie des Lumières nous donnera un “âge de raison”, un âge où “l’obscurantisme religieux” devait être relégué au placard et où les machines, les engrenages et les boulons deviendront nos tapis de prière et nos chapelets.

    Les romantiques ont vomis cette ère industrielle, constatant que cela déconnecte l’homme de sa raison d’être, de sa nature, de sa structure familiale et d’une autre volonté de vivre. Des auteurs comme Bernanos ou Péguy seront tout aussi virulents. Un livre comme la France contre les robots n’a jamais été d’aussi de bonne ou de mauvaise augure selon l’endroit où on se place. Le paroxysme de l’ère industrielle sera la Première guerre mondiale, puis la Seconde. Si on pouvait tuer 1 000 hommes à coups de lances et d’épées, alors l’industrie va en faire une fabrication en chaine de cadavres. 10 000, 100 000, 1000 000, après tout, pour les hommes en costard qui appuient sur les boutons de mort, ce ne sont que des décimales.

    L’environnement post Seconde guerre mondiale va créer deux bifurcations diamétralement opposées. D’un coté, les partisans de la science dominante qui considéreront que l’industrie peut amener le bien de l’humanité, preuve que les antibiotiques ont davantage sauvé les soldats de la Seconde guerre mondiale que leurs protections contre les balles ennemies. L’autre mouvement qui sera le New Age va commencer à dégueuler sur cette ère industrielle, arguant qu’il faut tout abandonner, qu’on doit s’asseoir sur de l’herbe et jouer du banjo en fumant des plantes pour atteindre le monde des esprits.

    Ce second courant commence à prendre le dessus sur le premier. Cela va donner toute l’écologie politique, devenant délirante, mais qui commence à comprendre que la haine de l’industrie est aussi une machine à pognon. Ils vont délaisser leurs idéaux et lancer le Green Business dont on a aujourd’hui tous les appendices avec des organisations, sortant tout droit de terre, protégeant cette dernière, mais pour la préservation de leurs comptes bancaires. Que ce soit des personnalités comme Rachel Carson qui nous avertira que les printemps sont de plus en plus silencieux à cause de la disparition des oiseaux ou plus brutaux comme Una Bomber qui montrera la tyrannie progressiste et progressant des gouvernements centraux et l’avidité sans fin des manufactures.

    Il y avait de bonnes choses à prendre dans le mouvement New Age, en fait, la totalité des tendances qui combattent contre l’industrialisation à outrance sont issus de ce mouvement. Et on aurait pu créer un “monde en harmonie avec la nature”, en tout cas, à peu de choses près, mais le capitalisme et sa nature intrinsèquement prédatrice étaient bien trop juteux et on a fermé les usines pour les mettre dans d’autres pays où on pensait que les populations se contenteront de produire des T-shirts et des chaussures. Mais l’industrie étant le poumon d’un pays, on s’est retrouvé avec une civilisation sous perfusion et pour cacher cette maladie en phase terminale, on a inventé la financiarisation démesurée pour créer de la richesse à l’infini basée sur le néant avec sa volée de métiers inutiles.

    Par dessus cette financiarisation, on a eu une technologisation extrême. Le monde virtuel devait supplanter le monde réel, car c’est la meilleure manière d’effacer les traces de ses péchés originels. Les peuples ne devraient jamais apprendre ce que leurs élites leur ont fait, allant de la délocalisation, de l’ouverture totale des frontières pour laisser entrer toute la misère, mais également toute puanteur du monde. Il fallait constamment inventer de nouveaux moyens de divertissement et le monde occidental est devenu un immense parc Disney ou l’île aux Plaisirs de Pinocchio où tout le monde danse, chante et gambade joyeusement, avec des neurones ravagés par le bruit ambiant d’un monde qui meurt.

    La tyrannie covidiste avait donné le meilleur prétexte pour raser entièrement la table remplie de déchets occidentaux. On pouvait effacer toutes les traces de saleté, s’accaparer toutes les propriétés, toute la richesse disponible, pour la donner aux mains de quelques-uns, car le temps arrive où les maitres de l’Occident ne sont plus que des coquilles vides. Ce sont d’autres qui ont maintenant l’avantage et ils veulent également leur part du gateau. Dans un monde qui meurt, la survie est obligatoire et les puissants s’accaparent tout ce qui peut l’être pour rester des porcs bien gras face aux immenses périodes de vaches maigres qui s’annoncent.

    Pour ceux qui ne comprennent plus ce grand plan qui se déroule sous leurs yeux, la déconnexion avec la société est devenue une nécessité, il faut quitter cette société malade, mécanique, broyeuse des âmes et des corps. Il ne faut rien laisser sur son passage sinon elle vous mordra de toutes les manières possibles. Le problème quand on crée des monstres est qu’ils finissent toujours par vous échapper.

    Quand on crée des machines, alors il est dans l’ordre des choses que les machines créent d’autres machines pour remplacer l’humain qui dégouline de sang, de pisse et de tous les fluides corporels imaginables. La machine est parfaite dans sa logique, dans son impitoyabilité, dans son essence, elle est faite pour dévorer les humains sans aucune méchanceté, mais avec une logique qui lui est propre. Les idiots diront que les machines sont nécessaires et que si on est contre, alors il faut supprimer aussi tous les outils rudimentaires comme le marteau. Et je dirais la réponse de Bernanos, le marteau est le prolongement de l’habileté de l’artisan. Il a d’abord pris une pierre pour taper avec, ensuite, il attaché un manche à cette pierre, à aucun moment et aucun marteau aussi sophistiqué que soit-il, aussi dur que soit, n’a pensé à remplacer la main de l’homme qui le tient.

    La machine qui, dans sa conception, est pensé pour remplacer l’humain, ne doit pas être saisi d’étonnement béat et de cris de panique de donzelle quand on apprend qu’il va remplacer 70 ou 80 % de la main d’oeuvre humaine. Il y a des idiots qui diront que cette ère de machines va créer plus d’emplois et plus de richesses. Voyons donc ! Quels emplois ! Les mêmes qui ont été créé par la technologisation et la financiarisation extrême, les mêmes métiers aliénants où on fait semblant de faire quelque chose dans son bureau de verre, traversé par des fantomes. Donc, on va créer davantage de souffrances humaines et de mal-être.

    La machine n’a pas de limite dans sa taille, vous avez des machines qui sont aussi invisibles que les molécules et d’autres qui font la taille d’un immeuble. Donc, vos guerres et vos génocides seront proportionnelles à ces tailles. Pourquoi s’étonner que les mêmes maitres créent des machines virales pour tuer des populations entières ou d’autres qui créent des bombes gigantesques, vous l’avez voulu, vous l’avez souhaité, vous avez prié votre Dieu des engrenages pour ça. Mais ils pleurnichent devant la montagne de cadavres, dans des costumes lissés, des jupes affriolantes, mangeant des oignons en cachette pour faire tomber les larmes de crocodile.

    Pas étonnant que des milliers de personnes s’enfuient à toute jambe devant cette folie, cette trainée sanglante teintée de rouille, comme si le sang humain était infecté par la machine. La technologie a créé des névrosés par millions, des déracinés par essence, tout est relatif, tout est identique, des donzelles avec des taoutages maori jusqu’au banquier aux cheveux bleus puisqu’ils suivent la même religion de clones. De la névrose par du divertissement à outrancier, grossier, vulgaire et pornographique. Si le sexe auparavant était dans les recoins de l’esprit, comme une pensée malsaine qu’on a dû mal à dicter à haute voix, aujourd’hui, c’est la norme, la pornographie, batarde de l’industrie du divertissement et du fétichisme de la marchandise a tout dévoré sur son passage et ils se gaussent de cette victoire qui ne laisse que des squelettes séchés sous le soleil capitaliste. N’avons-nous pas vu des mannequins s’affamer comme les africains de l’extrême, les yeux tirés par la famine et le ventre boursouflé par les ténias, la laideur la plus repoussante est devenu le canon de la beauté parfaite.

    La technologie des réseaux, qui devait créer une véritable conscience collective, a créé des molécules éclatées. Tik Tok en est un bon exemple, image miroir de la finance à haute fréquence. Mais plutôt que des milliards de signaux financiers par seconde, on envoie des milliards d’images dansantes et chantantes par seconde, créant un torrent de micro-récompenses neuronales perpétuel, court-circuitant la pensée, la réflexion ou le silence, vertu parmi les vertus. Nous avons des gens qui ne peuvent pas dormir sans du bruit ambiant, il faut casser des timbales, vous avez ceux qui ne peuvent pas dormir sans le bruit d’un documentaire sanglant, racontant les affres délicieuses d’un tueur en série. Voilà ce que l’industrie et la technologie ont fait, des fous furieux, des aliénés qui ne peuvent trouver la paix que sur le son de l’agonie et des cadavres qui éructent leur dernier râle.

    Mais est-ce qu’aller dans la forêt la plus dense et la plus sombre, pour aller batifoler avec les écureuils, est une solution ? N’est-ce pas de la lâcheté, une fuite en avant, mais dans cette guerre, car c’est une guerre à mort que les puissances machinales et du veau d’or, vous livre, chaque terrain cédé à l’ennemi lui appartient de facto. Et puis, est-ce que vous serez protégé éternellement dans votre forêt, laverez-vous votre linge dans cette même rivière dans 10 ans, comment vont vivre vos enfants. Là encore, le péché originel parmi tous, une haine de l’enfant qui suintent par tous les pores de l’Occident. Vous avez les putréfiés parmi les plus dégénérés qui se glorifient et qui se filment en train de subir des vasectomies, pensant protégeant la planète. Comme si cette bonne vieille planète, dont il est certain qu’elle nous enterra tous, que nous soyons 10 ou 100 milliards, en a quelque chose à foutre.

    Comment défini-t-on un être humain ou l’humanité ? Aristote vous dirait que c’est un animal politique, Avicenne vous dirait que c’est un animal biologique, mais si on regarde la plus ancienne oeuvre de littérature de l’humanité, l’Epopée de Gilgamesh, l’être humain est cette créature qui vit en société. Pour les idiots pornographiques, ce poème millénaire est juste une histoire de fesses ou un géant a couché avec une femme, conseillère d’un roi, pendant sept jours et sept nuits. Je ne crois pas que Dieu nous ait fait parvenir cette oeuvre, à travers le temps, pour que nous nous gaussions en nous paluchant un appendice que bien des névrosées voudrait nous castrer.

    Le géant vivait dans la forêt et il se considérait comme la plus forte des créatures sur terre. Il va défier le roi de la Mésopotamie pour prendre sa place. Celui-ci va envoyer sa conseillère pour le raisonner. Et elle va utiliser ses charmes, non pas pendant sept jours et sept nuits, mais deux fois cette période. La première fois, le géant refuse toujours d’entendre raison et c’est la seconde fois qu’il acceptera d’écouter ce que lui dit cette femme : “Tu va venir avec moi à la Cité, sans haine et animosité, tu va trouver un travail et tu vas trouver ta place comme tous les autres habitants”. Par ce poème, les mésopotamiens, réduits à l’état de poussière dans leurs tombes antiques, nous disent que l’être humain est celui qui passe par la structure familiale, il se marie, a des enfants, laisse sa trace sur terre, ensuite, habite dans la société où il a sa place comme tous les autres.

    D’où la bêtise crasse de se déguiser en animaux bien puants et en se mettant des étiquettes de “mâle alpha” pour contrer une faiblesse dégénérescente chez l’autre partie de la population. Ainsi, ils renient leur statut d’humain, car il n’y a ni mâle, ni alpha dans l’humanité, il y a des hommes et des grands hommes. Il est clair que si les hommes quittent la société, ne vivent plus ensemble, alors ils ne peuvent que régresser. La stagnation n’existe pas dans la nature, soit vous avancez, soit, vous reculez. L’entre-deux n’est pas possible. D’où des mouvements comme le survivalisme qui veut accélérer le retour vers la forêt. Car je respecte ceux qui se déconnectent de la société de leur plein gré, ils ont vu cette société broyeuse d’âmes, impitoyable, dégoulinant du sang d’innocents, ils l’ont regardé droit dans ses orbites mécaniques et ils ont tourné les talons.

    Ils semblent heureux, plus sereins, plus en harmonie avec la nature et son Créateur. Quand on les écoute, qu’on les observe, alors on se rend compte qu’ils ont compris quelque chose d’infiniment profond et de simple avec l’univers. Ils ont trouvé la paix puisqu’ils se sont débarrassé de leur trace de rouille et que leur oreille ne sont plus assourdis par les crissements des engrenages et ceux des craies qui dessinent mille et une façons d’agoniser de l’humanité.

    Les autres veulent une destruction accélérée de cette société inhumaine et par conséquent, ils sont complices de sa valse des morts, ils appellent au génocide, chantant à tue-tête : “Nous vous l’avions bien dit !”. Considérés comme des sous-hommes, des perdants et des laissés pour compte, ils veulent être les John Connor qui vont mener l’humanité dans la béatitude heureuse, mais ils sont tout aussi névrosés et hallucinés que ceux qu’ils haissent. Car ils ont plaqué un film apocalyptique dans leur réalité et tout tourne autour d’un fantasme qui ne se réalisera jamais.

    L’humanité n’a jamais eu de fin brutale, elle en a connu plusieurs, mais jamais, nous avons eu la chance de mourir vite fait bien fait. Le déluge nous a fait comprendre le supplice de la noyade, les épidémies nous ont putréfiés sur place. Nous nous sommes détournés de Dieu et l’agonie est notre seule porte. Mais Dieu est malicieux, car après le déluge, il nous entraine dans la même roue. Les merveilles, les progénitures de l’esprit humain, les délices de la terre et on repart pour un cycle effréné de progrès jusqu’à la prochaine agonie pour raser la table une fois encore.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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