Deux frégates britanniques au chômage technique : la faute aux marins fantômes


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  • Le HMS Argyll et le HMS Westminster, deux frégates de classe Type 23 récemment rénovées, vont être mises hors service par la marine royale britannique, qui n’a plus assez de marins pour les faire naviguer. Un coup dur pour la flotte britannique, qui peine à tenir la cadence face aux marines étrangères.


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    Une frégate de classe 23 de l'armée britannique
    Une frégate de classe 23 de l'armée britannique

    La marine royale britannique va mettre hors service deux frégates de classe Type 23, le HMS Argyll et le HMS Westminster, en raison d’une grave pénurie de personnel, selon plusieurs rapports des médias locaux. “Nous devrons prendre du personnel dans un domaine de la marine pour le mettre dans un nouveau domaine de la force“, a rapporté le Telegraph, citant un responsable anonyme du ministère de la défense, avec les économies de personnel des deux navires de guerre qui doivent faciliter l’équipage de deux nouvelles frégates de classe Type 26.

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    Il était initialement prévu que l’Argyll et le Westminster continuent à servir aux côtés des nouveaux navires, et de ce fait, des investissements importants ont été faits ces dernières années pour moderniser leurs capacités. La réduction du nombre de frégates en service est l’une des tares qui affectent la flotte de surface britannique ces dernières années, qui lui a laissé un rang très nettement inférieur par rapport aux marines rivales.

    Auparavant, le ministère de la défense avait l’intention de construire 13 frégates de type 26, mais ce nombre a déjà été réduit de 38 % à seulement huit navires. Le nombre de navires de classe Type 23 a quant à lui été réduit de 16 à 11, et maintenant à neuf avec le dernier retrait. La flotte de destroyers de classe Type 45 a également été réduite de 12 navires de guerre initialement prévus à seulement six, mais des problèmes sérieux avec la conception et les taux de disponibilité très faibles qui en résultent ont signifié que la réduction des capacités de combat en adoptant la classe a été nettement plus importante.

    Avec la flotte de surface de la marine royale considérée bien en dehors du top cinq mondial en termes de capacités, malgré des dépenses très élevées par rapport aux normes internationales, l’avenir de son rang dépendra fortement de savoir si les frégates de type 26 s’avèrent aussi problématiques que les destroyers de type 45, ou si elles peuvent fournir une capacité plus fiable et robuste.

    Le ministère de la défense envisagerait depuis longtemps de retirer le type 45 sans remplacement en raison de la rentabilité douteuse du développement d’un successeur de nouvelle génération. Avec la moitié ou moins de la puissance de feu des destroyers rivaux déployés par les États-Unis, la Chine, le Japon et la Corée du Sud, et avec une polyvalence et des problèmes de fiabilité nettement inférieurs, le type 45 est néanmoins nettement plus coûteux que presque toute autre classe de destroyers, reflétant de graves problèmes d’efficacité dans l’industrie britannique.

    Soulignant la gravité du problème, en 2021, 83 % des destroyers étaient parfois hors service, avec seulement un des six navires capables de contribuer aux opérations. Les porte-avions de la marine royale, confrontés à une pénurie croissante de navires d’escorte, se sont révélés presque aussi problématiques que les destroyers, avec des inondations, des accidents d’avions et une série d’autres problèmes entravant sérieusement leur disponibilité opérationnelle.

    Reflétant l’état général de la flotte de porte-avions, l’un des deux navires, le HMS Prince of Wales, a été cannibalisé en 2023 pour des pièces afin de maintenir l’autre, le HMS Queen Elizabeth, à flot. Les rapports de la marine ont fréquemment souligné des problèmes tels qu’une formation insuffisante pour les opérations de porte-avions, mettant le personnel en danger.

    Parallèlement aux problèmes d’équipement, la marine a également souffert de graves pénuries de personnel, en partie en raison des coupes budgétaires du début des années 2010, mais aussi en raison d’une crise de recrutement persistante. Un indicateur notable de cela a été que l’entrée pour la marine et les Royal Marines a chuté de 22,1 % entre mars 2022 et mars 2023, une baisse de recrutement encore plus forte par rapport à l’armée de l’air (16,6 %) et à l’armée de terre (14,6 %). Sur l’année à partir de juillet 2022, les effectifs de la marine royale ont diminué de 4,1 %, laissant la force combinée de la marine à seulement 37 960 personnes.

    Ce problème de recrutement frappe toutes les armées occidentales. Aux Etats-Unis, le problème devient gravissime, car avec un objectif de recrutement annuel de 15 000 militaires, l’armée américaine n’en a recruté que 3 000. La paye ne convient plus, les avantages fondent comme neige au soleil et de moins en moins d’américains sont prêts à payer l’impot du sang au drapeau. De plus, les rares volontaires sont freiné par la guerre culturelle au sein des forces armées, le wokisme pour ne pas le nommer, a plombé le niveau de l’armée américaine, notamment des forces aériennes.

    La même tare est visible chez les consommateurs de gigot à la menthe. Ainsi, un rapport de l’armée britannique avait révélé que pendant des années qu’elle avait pratiqué une discrimination positive systématique pour interdire les blancs et favoriser les autres “groupes ethniques”. Le manque de motivation chez la population native a également incité à recruter sans trop regarder le niveau. Le résultat est que dans certains corps de l’armée britannique, l’illettrisme frôle les 40 %.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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