Eurofighter : L’Allemagne dit oui à l’Arabie Saoudite… grâce à Israel

L’Allemagne a changé de position sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite, notamment en ce qui concerne les avions de combat Eurofighter Typhoon. Ce revirement de politique internationale serait en partie dû au rôle crucial de l’Arabie saoudite dans la sécurisation d’Israël, selon plusieurs rapports.

Le 7 janvier, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a annoncé la volonté de l’Allemagne d’autoriser la vente de Typhoon à l’Arabie saoudite. Lors de sa visite en Israël, Baerbock a souligné l’autorité partagée par l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne, les pays impliqués dans la production coopérative du Typhoon. Chacune de ces nations a le pouvoir de mettre son veto à de telles transactions d’armement si nécessaire.

Cette révélation surprenante fait suite à la résistance constante de Berlin à l’accord proposé depuis 2018, motivée par l’inquiétude de l’Allemagne face au meurtre troublant du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul. Baerbock, lors de sa tournée diplomatique, a mis en lumière “le rôle essentiel de l’Arabie saoudite dans la gestion de la crise sécuritaire en cours dans la région du Moyen-Orient”, surtout après le conflit israélo-palestinien qui a débuté le 7 octobre.

Elle a reconnu que l’Arabie saoudite et Israël sont restés fermes dans leur engagement à apaiser les tensions, malgré le scénario de conflit environnant. En mettant en avant le rôle important de l’Arabie saoudite dans la protection de la sécurité d’Israël, Baerbock a salué les efforts persistants du royaume pour contrer les menaces d’une éventuelle épidémie régionale.

Elle a loué les actions proactives de l’Arabie saoudite dans l’interception des projectiles tirés par les Houthis en direction d’Israël, ajoutant qu’elle a déployé ouvertement des avions Typhoon fournis par l’armée de l’air saoudienne pour ce faire. Qualifiant cela de “secret de polichinelle”, Baerbock a attiré l’attention sur la façon dont le déploiement des avions Eurofighter par Riyad symbolise son engagement à favoriser un avenir plus brillant et plus pacifique dans la région du Moyen-Orient.

Par ailleurs, le changement de cap de l’Allemagne en matière de ventes d’armes, notamment la possibilité de sanctionner la vente d’Eurofighter, est une bonne nouvelle pour le constructeur aéronautique Airbus. La société avait exprimé sa critique à l’égard de l’hésitation antérieure de Berlin à poursuivre les ventes d’Eurofighter.

Ce virage stratégique profite également au britannique BAE Systems, qui dispose d’un contrat lucratif pour assembler des parties du Typhoon dans son usine du Lancashire.

L’Allemagne, pion éternel des Américains, utilise le rapprochement entre Israel et l’Arabie Saoudite pour torpiller celle du royaume avec les Iraniens. Cela mettrait à mal la Chine qui a pesé tout son poids pour que Riyad et Téhéran se rapprochent. L’objectif est de neutraliser les pays arabes pendant qu’Israel continue son nettoyage ethnique tout en lançant des braides pour enflammer le reste de la région.

Pourquoi l’Allemagne s’oppose-t-elle ?

Les exportations d’armes vers l’Arabie saoudite restent un sujet de débat brûlant, découlant des préoccupations concernant le bilan du royaume en matière de droits de l’homme et son rôle dans les conflits régionaux en tant que force militaire émergente.

En juillet 2023, le chancelier Olaf Scholz a déclaré le désaccord de son gouvernement sur toute exportation prévisible d’Eurofighter vers l’Arabie saoudite. Cette décision découlait d’un accord tripartite au sein de la coalition au pouvoir visant à suspendre la fourniture d’armes aux pays impliqués dans le conflit au Yémen. En conséquence, l’Allemagne a entravé une vente britannique proposée de 48 Eurofighter Typhoon supplémentaires à l’Arabie saoudite.

Mais il faut noter que la résistance de l’Allemagne à cet accord d’armement a poussé l’Arabie saoudite à négocier avec Dassault Aviation pour se procurer des avions de combat Rafale auprès de la France à la place. Pourtant, les récentes remarques de la ministre allemande des Affaires étrangères laissent entrevoir un possible changement de la position intransigeante de Berlin avec la possibilité d’approuver la vente d’Eurofighter. Cela montre aussi la haine de la France par l’Allemagne qui change ainsi sa position dès qu’elle a apprit que la France aurait pu vendre ses appareils aux saoudiens.

Après l’attaque surprise d’Israël par le Hamas, les analystes de la défense soulignent la nécessité d’équiper l’Arabie saoudite de l’armement nécessaire pour dévier les missiles tirés par des groupes soutenus par l’Iran, les empêchant ainsi d’atteindre Israël. Nous avons des lobbistes pro-washington et néoconservateur, partisans de la guerre contre l’Iran, Bradley Bowman et Ryan Brobst, qui affirment qu’une défense antimissile saoudienne plus proactive pourrait alléger la pression sur Israël face à ces attaques (Ces deux personnes font partie de la Foundation for Defense of Democracies, une énième ONG américaine sous l’influence des Démocrates et des néocons).

Une telle mesure défensive pourrait être cruciale si Israël devait affronter un conflit exacerbé avec le Hezbollah en parallèle à sa lutte continue avec le Hamas, les deux factions étant opposées au gouvernement saoudien, ont ajouté les experts. En protégeant activement son espace aérien des éventuelles incursions des proxies iraniens, l’Arabie saoudite, intentionnellement ou non, prête main-forte à Israël, mettant en évidence les intérêts communs entre les deux pays.

Pourtant, le feu vert pour les ventes d’Eurofighter continue de rencontrer une résistance au niveau national. Juste après la déclaration de Baerbock, la co-dirigeante du parti des Verts, Ricarda Lang, a exprimé son opposition. Malgré la reconnaissance du soutien de l’Arabie saoudite à Israël après les attaques surprises initiées par le Hamas, Lang a continué à pointer du doigt les préoccupations persistantes en matière de droits de l’homme en Arabie saoudite comme la raison principale de la résistance de son équipe à la vente d’Eurofighter.

De même, la députée verte Jamila Schäfer a soulevé de sérieuses inquiétudes concernant les ventes d’armes envisagées à l’Arabie saoudite, dénonçant les violations des droits de l’homme du royaume et son rôle dans le conflit au Yémen. Elle craint la mauvaise gestion et le mauvais usage des armes, qui pourraient contrevenir au droit international.

On se retrouve avec ce trémoussage de postérieur constant avec les allemands et les occidentaux en général qui sont totalement sclérosés par leur idéologie. C’est à dire que plutôt que de regarder l’intérêt purement économique de l’industrie européenne de la défense, on va utiliser les droits de l’homme pour interdire telle ou telle vente d’armes. Ce qui est intéressant est que ces droits de l’homme ne sont jamais mentionné par les élites allemandes concernant Israel qui est carrément passé au niveau supérieur avec des crimes de guerre. Mais tant que ce sont des alliés des américains, tout “génocide” se définit par de la “légitime défense” !

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