La science est toujours considérée comme un "métier d'homme"


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    Une étude sur la perception du genre dans la science montre que la plupart considère que la science est toujours un métier d’homme.


     

    Fermez les yeux et imaginez une personne qui utilise un téléscope, place une fiole dans un laboratoire ou s’asseoit devant un PC pour écrire un article scientifique. Est-ce que vous imaginez un homme ou une femme ? Et bien, une étude montre que la réponse dépend du pays où vous vivez. Les chercheurs ont démontrés que les gens dans certains pays perçoivent la science comme un métier d’homme avec les Pays-Bas au top de la liste. Mais dans tous les pays, les clichés persistent sur le fait que la science est réservé aux hommes.

    David Miller, responsable de l’étude et psychologue à la Northwestern University en Illinois : On trouve des stéréotypes associés à la science dans tous les pays même ceux qui se prétendent progressistes dans l’égalité homme/femme.

    C’est simplement du bon sens dans certains cas. Même si la plupart des pays ont supprimés ces stéréotypes, les pays qui ont peu de femmes dans la science ont une forte croyance que la science est pour les hommes. Et cette tendance se confirme avec des croyances explicites ou implicites qu’on peut collecter par des tests informatiques qui font un lien subconscient entre la science et le genre. L’étude est disponible en ligne et elle sera publiée dans la revue Journal of Educational Psychology en automne prochain. Si vous voulez analyser cette étude, Miller a publié un tableau interactif sur son site.

    Les chercheurs ont collectés des données de 350 000 volontaires dans 66 pays qui ont effectué un test complet en ligne. Les volontaires n’avaient pas besoin de remplir des critères précis, mais ils devaient fournir des informations démographiques. 60 % des participants étaient des femmes avec une moyenne d’âge de 27 ans et un niveau d’études de l’école secondaire.

    Le test a mesuré la tendance explicite en demandant aux participants : Comment vous associez la science avec des hommes ou des femmes ? Les réponses allaient fortement masculine, égalitaire ou fortement féminine. La plupart des réponses ont pointé vers une tendance scientifique fortement masculine. L’Afrique du sud et le Japon sont les premiers qui pensent que la science est principalement réservée aux hommes. Les Etats-Unis se situaient au milieu du tableau et c’est un score similaire à l’Autriche, le Mexique et le Brésil. Le Portugal, l’Espagne et le Canada sont les pays qui se situent en fin de tableau avec une faible association de la science réservée aux hommes. La France est une mauvaise élève sur les clichés des hommes avec la science, car elle se classe à la 23e place sur les 66 pays.

    Pour mesurer la tendance implicite (association subconsciente), les participants ont effectués des tests informatiques. Ils devaient classer 30 mots tels que mère, oncle, philosophie, biologie comme étant mâle, femelle, science, arts libéraux aussi rapidement que possible. Dans certains cas, on a demandé aux participants d’appuyer sur la même touche correspondant à mâle et science et une seconde touche pour femelle et arts libéraux. Dans d’autres cas, les paires étaient inversés et donc, une touche signifiait mâle et arts libéraux et la seconde signifiait femme et science. Le temps de réponse devait réfleter la tendance implicite. Les participants répondaient plus rapidement si les réponses correspondaient aux clichés de la science comme un métier d’homme. Certains critiques estiment que ce type de méthode n’est pas fiable, mais elle a déjà été utilisée dans plusieurs disciplines. De plus, l’association subconscience d’une personne est toujours difficile à mesurer et cette approche donne de bons indices.

    Dans l’étude, une moyenne des participants ont effectués plus rapidement la tâche si la paire était science et homme. En tête de liste des habitants des pays qui ont fait cette association implicite, on a le Danemark et la Belgique tandis que les Etats-Unis étaient au milieu. Singapoure, le Portugal, l’Espagne et le Mexique ont été encore les meilleurs élèves sur les clichés de la science.

    Les tendances explicites et implicites sont en corrélation avec le nombre de femmes qui étudient la science dans le pays en question. Aux Pays-Bas qui est le plus touché par les stéréotypes, on a seulement 20,2 % de femmes qui prennent une discipline scientifique (le niveau le plus bas dans l’étude). Ainsi, la France possède seulement 35,9 % d’étudiantes en science et seules 27,7 % sont des chercheuses. Si on prend l’exemple de l’Argentine qui est l’une des meilleures élèves (47e place), ce pays possède 48 % d’étudiantes en science et 50,4 % de chercheuses. L’Iran obtient également un 20/20 dans le tableau puisque le pays compte 67,3 % d’étudiantes en science, mais il possède seulement 23,1 % de chercheuses.

    Les chercheurs ont également utilisés 25 autres critères pour renforcer les tendances dans chaque pays. On peut citer l’égalité générale entre homme et femme, la prévalence de la science dans le pays et la région géographique du pays. Ce type de critère varie énormément dans chaque région et il sont importants pour préciser les mesures.

    La grande réponse est pourquoi ? Ces clichés ont plus de chances de changer lorsque de plus en plus de femmes vont embrasser les disciplines scientifiques plutôt qu’il faut changer ces clichés pour que les femmes adoptent la science. On peut penser qu’il faudra une combinaison des 2 pour apporter de véritables changements. On doit comprendre que l’image de la science comme un métier d’homme reste forte même dans les pays où il y a beaucoup de femmes dans les études ou recherches scientifiques. Miller estime que les gens ont ces clichés, car les femmes sont souvent absentes dans les mentions des différents domaines scientifiques. Si on renforce la visibilité des femmes dans les travaux ou les CVs, alors peut-être que cela va changer les choses. Mais nous pensons que c’est une mauvaise approche, car on privilégiera l’approche du genre et du sexe plutôt que l’objectivité scientifique qui est la fondation même de la science.

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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