Comment repérer les prochaines recrues de l'Etat Islamique sur le web


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    Talha-Asmal

    Le plus jeune kamikaze britannique. C’est l’un des titres que les médias ont utilisés pour présenter Talha Asmal. Asmal, âgé de 17 ans, s’est tué dans un attentat suicide perpétré par le groupe Etat Islamique dans une raffinerie de pétrole en Irak. L’attaque a tué 11 personnes, mais désormais, des logiciels d’analyse criminelle tentent de repérer ces jeunes selon leur comportement en ligne avant qu’il ne soit trop tard. Asmal habitait dans le Dewsbury au West Yorkshire et il est parti de l’Angleterre vers la Syrie en mars 2015 pour rejoindre l’Etat Islamique. On estime que près de 20 000 combattants étrangers ont rejoint cette organisation depuis sa création ce qui est supérieur à ceux qui ont rejoint la guerre en Afghanistan dans les années 1980. Désormais, les agences de cybercrime et de renseignement ont enclenché une course contre la montre pour détecter les personnes qui veulent rejoindre ce groupe avant qu’ils soient recrutés par les terroristes.

    La propagation sur le web

    Wynyard est l’une de ces firmes qui ont développé un moyen pour détecter ces jeunes. Wynyard développe des logiciels pour les forces de l’ordre et les agences de renseignement de nombreux pays. Et cette firme prétend que son logiciel Advanced Crime Analytics peut détecter les combattants étrangers avant qu’ils ne quittent leurs pays. Wynyard a présenté son logiciel lors d’un événement à Londres qui s’est tenu ce mois. Ce logiciel est conçu pour exposer et neutraliser les connexions entre les combattants étrangers, les recruteurs et leurs cibles. Le logiciel analyse des millions de données en ligne tels que des comptes Twitter, des articles de blog et du contenu partagé et les enquêteurs peuvent aussi inclure les mails, les données téléphoniques et ceux des ordinateurs qu’ils ont obtenus par une voie légale.

    Les phrases et les noms sont analysés par un algorithme qui traite le langage naturel. Le traitement produit une représentation graphique d’un réseau de personnes radicalisé et de leurs cibles. La priorité est les comptes d’utilisateur associés avec des contenus ou des matériaux radicaux. Les officiers de renseignement peuvent zoomer sur un noeud de ce réseau pour examiner les personnes que ce soit pour d’éventuels terroristes, des recruteurs et les cibles visées par les attaques. Selon Mike O’Keeffe, directeur de produit chez Wynyard : Si vous avez un terroriste ou un utilisateur qui radicalise des gens, alors vous pouvez avertir la police en vous basant sur un ensemble d’activités précédentes.

    Les plans de voyage

    Wynyard a déclaré qu’il ne peut pas révéler les agences qui utilisent son logiciel et le GCHQ, le MI5 et le FBI ont refusé de commenter si elles utilisaient ce logiciel. Adam French, un porte-parole de la police de Londres a déclaré qu’ils utilisent de nombreuses technologies pour enquêter sur les réseaux de terroristes. Ces derniers 12 mois, il y a eu 157 arrestations en Angleterre pour des voyages liés à la Syrie. Adam a également ajouté que la police utilise aussi des officiers de liaison dans les communautés pour intervenir si c’est nécessaire. Le processus de radicalisation est très rapide et ces officiers de liaison peuvent avertir la police dès les premiers signes.

    Selon Jonathan Russell, officier de liaison politique au Thin Tank de la Quilliam Foundation dédié au contre-terrorisme : Le logiciel peut accélérer ce type d’intervention, mais ce n’est pas une solution parfaite. En effet, ce logiciel ne nous explique pas les raisons de ces gens à s’engager avec l’Etat Islamique, mais je reste positif sur ces solutions. Toutefois, je reste prudent et on ne peut pas exclure d’autres stratégies pour contrer la radicalisation de ces jeunes.

    Supprimer le contenu radical sur le web

    Une autre approche pour contrer la radicalisation est de supprimer le contenu web qui promeut les messages du groupe État Islamique. Le département du ministère de l’Intérieur en Angleterre a déclaré qu’il a supprimé près de 90 000 contenus liés au terrorisme depuis 2011, mais Russel est sceptique sur cette approche. Il y a un combattant en particulier que nous suivons sur Twitter et il en est déjà à son 140e compte Twitter. Il semble que la suppression de contenu est inefficace, car le contenu réapparait d’une façon ou d’une autre. Selon Raffaello Pantucci qui est membre du Think Tank Royal United Services Institute : La radicalisation se produit rarement exclusivement sur le web. Mais ces canaux peuvent révéler les changements dans les comportements.

    Il a déclaré qu’il y a beaucoup de personnes radicalisées qui combattent en Irak et en Syrie et qui utilisent internet de manière intensive. Ils sont présents sur tous les fronts et c’est un sacré défi d’analyser toutes ces données et les informations ne sont pas toujours précises ou pertinentes. Il ajoute : Il y a beaucoup de gens qui disent des choses sur le web, mais ils n’ont aucune intention de les faire. Et le problème est qu’actuellement, on ne connait aucun moyen pour différencier ces paroles en l’air avec les vraies menaces.

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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