Actualités scientifiques de la semaine #30


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  • Les actualités scientifiques de la semaine du 20 au 25 mars 2017. Toutes les sources sont en anglais.


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    Les actualités scientifiques de la semaine du 20 au 25 mars 2017. Toutes les sources sont en anglais.

    Des scientifiques citoyens pour restaurer 150 ans d’images astronomiques

    Au cours de l’histoire, les astronomes ont pris des millions d’images du ciel. Certaines d’entre elles sont encore dans des revues astronomiques au format papier qui n’ont pas encore été numérisées. Ce projet permettra aux scientifiques citoyens de découvrir des images intéressantes potentielles tout en permettant de mieux comprendre la littérature scientifique du passé. Le projet est disponible sur Zooniverse qui propose de nombreuses initiatives permettant aux scientifiques et aux citoyens de collaborer.

    Des chercheurs proposent une refonte complète de la classification des dinosaures

    La classification des dinosaures n’a pas changé depuis des décennies et des chercheurs estiment qu’une refonte complète est nécessaire grâce à la découverte de nouveaux fossiles, mais également à la similarité de certaines caractéristiques anatomiques pour des espèces qui sont dans des branches différentes pour le moment. Mais c’est surtout un appel de quelques chercheurs et il serait étonnant qu’on ébranle l’arbre actuel des familles de dinosaures.

    Les revues prédatrices recrutent un faux rédacteur scientifique

    Nature publie un dossier afin de montrer qu’il est très facile de se faire recruter comme un rédacteur scientifique auprès de ce qu’on appelle des Predatory Publishers. Les chercheurs ont créé un faux profil de rédacteur scientifique et ils ont envoyé le CV à plusieurs revues scientifiques douteuses et la plupart l’ont accepté sans lui poser la moindre question. L’initiative est louable, mais elle est inutile dans la mesure où une grande partie de la communauté scientifique connait les pratiques des Predatory Publishers. Mais le plus dommageable est que Nature commence son dossier en citant les lacunes du mouvement Open Access… Une façon de décrédibiliser le mouvement. Alors que même The Economist, connu pour sa ligne éditoriale très néo-libérale, reconnait que la publication scientifique traditionnelle doit être remplacée par l’Open Access.

    La fondation Gates lance sa propre Venture sur l’Open Access

    Toujours dans la même optique, la fondation Gates lance son propre service pour des papiers en Open Access. En bref, les chercheurs qui reçoivent des financements de la Fondation pourront publier directement leurs papiers dans cette Venture avec une évaluation par les pairs des papiers. Les papiers et les données seront en Open Access. L’Union européenne veut également lancer un projet similaire pour son programme de recherche intitulé Horizon 2020 qui recevra un financement global de 80 milliards d’euros. Les revues traditionnelles peuvent critiquer l’Open Access, mais ce dernier continue son bonhomme de chemin et ce n’est pas trop tôt. Mais dans le même temps, il faut également combattre le Predatory Publishing en étant très strict sur les opérateurs et les auteurs qui publient dans ces revues douteuses.

    Monsieur Singularité

    De temps en temps, Nature publie un récit fictif dans un monde futuriste. Cette fois, il s’agit d’une discussion entre une singularité technologique et un être humain. La singularité argue qu’elle peut passer tous les tests de Turing imaginables tandis que l’être humain estime que non puisqu’elle ne fait que simuler l’intelligence. On a également une bonne distinction entre la conscience et l’intelligence. Cependant, l’être humain estime que les capacités mentales et cognitives de l’humain sont supérieures, car les interactions dans son organisme sont si complexes qu’on doit faire appel à la biologie quantique. Mais l’être humain se trompe. Les mécanismes quantiques potentiels dans la biologie se concentrent surtout sur la collecte et la transformation de l’énergie, par exemple, dans la photosynthèse. Et une vraie singularité technologique n’aura aucun problème à les simuler également. Vous pouvez prendre le problème par tous les bouts, mais s’il y a une vraie singularité technologique qui pointe le bout de son nez, alors on sera foutu… en tant qu’espèce dominante, mais ça ira pour le reste.

    Les pires villes au monde sur la qualité de l’air

    Lagos au Nigeria, Delhi en Inde, Pékin, Karachi et Los Angeles sont les pires villes au monde sur la qualité de l’air. Mais cela dépend également des types de substances nocives. Par exemple à Karachi, c’est l’ozone qui est très élevé et cela crée des brouillards de pollution tandis que l’ammoniaque, qui produit des particules pouvant provoquer des maladies des poumons, est prédominante à Calcutta en Inde ou à Dhaka en Bangladesh. La déforestation, la culture sur brulis et les incendies sont responsables des gaz nocifs à Mexico City ou à Lagos. Mais c’est l’image d’ensemble qui est inquiétante, car la qualité de l’air baisse de manière globale dans tous les pays. Je pense qu’il faut réfléchir à délaisser progressivement les grandes villes et à récréer des petites agglomérations. Notons que depuis quelques années, on assiste à un exode des grandes villes vers les campagnes, notamment chez les jeunes. Peut-être une indication pour l’avenir ?

    Les mathématiques pour modéliser les piétons

    Des chercheurs ont créé une loi mathématique qui permet de créer un modèle pour les piétons. L’expérience est limitée puisqu’ils ont filmé un seul endroit géographique, mais ils ont pu enregistrer près de 72 000 piétons en utilisant les capteurs de Microsoft Kinect. Cela permettra de comprendre la congestion et d’éviter les ruées des gens qui provoquent des morts et des blessés dans les grandes manifestations.

    Utilisez la Realpolitik dans le Green Washing

    Le Green Washing est une tactique utilisée par les entreprises pour faire croire qu’elles protègent l’environnement. Mais la littérature scientifique démontre des faits surprenants. Si une entreprise fait du Green Washing, mais propose des explications économiques, alors les gens lui feront davantage confiance que si elle dit qu’elle protège l’environnement. L’explication est que la protection de l’environnement ne passe pas chez les consommateurs, mais des motivations plus pragmatiques seront plus dignes de confiance. L’article parle de BP qui a subi une perte massive avec l’explosion de Deepwater Horizon, mais qui a pu remonter la pente en l’espace de quelques mois grâce à une campagne efficace de Green Washing. La protection de l’environnement, tout le monde s’en fout, mais si vous dites que c’est pour créer des emplois, alors ça fonctionnera. Le pragmatisme et le cynisme des Homo Sapiens dans toute sa splendeur.

    Une petite victoire européenne pour le brevet sur le CRISPR

    L’Office européen des brevets vient donner la paternité du brevet sur la technologie CRISPR à l’université de Californie, l’université de Vienne et le Helmholtz Centre for Infection Research en Allemagne. Il y a quelques semaines, l’Office américain des brevets avait donné le brevet au Broad Institut du MIT et à Harvard. Donc, des institutions européennes ont obtenu une petite victoire dans ce litige qui dure depuis plusieurs mois. On risque de se retrouver avec deux applications du brevet. L’université de Californie et les instituts européens pourront breveter le CRISPR pour les procaryotes tandis que le MIT et Harvard vont se concentrer sur les eucaryotes. Dans un monde idéal, cette technologie devrait être dans le domaine public. On dit ça, on dit rien…

    Les Américains sont prêts à dépenser pour la science

    Un sondage montre que les Américains sont prêts à proposer plus de budgets pour la science s’ils connaissent le chiffre réel. Actuellement, la recherche scientifique aux USA représente 1,6 % du budget global. Et quand les sondés connaissent ce chiffre, ils sont prêts à donner plus. Mais ce n’est pas les citoyens qui décident, mais des politiciens.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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