Pourquoi si peu de femmes en informatique ?


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    La discrimination et une culture qui a évolué uniquement sur l’axe masculin ont créé l’un des environnements les plus hostiles pour les femmes en informatique, notamment dans le développement.

    La situation n’était pas aussi catastrophique. L’informatique n’était pas une culture dédiée aux hommes et les femmes n’étaient pas considérées comme des licornes dans ce secteur. Actuellement, il y a 11 % de femmes qui sont des ingénieures au niveau mondial. A New York, les hommes représentent 80 % des ingénieurs. Le monde a beaucoup évolué, la science propose des découvertes hallucinantes chaque jour, mais la technologie et l’informatique ont totalement régressé. En 1984, les femmes représentaient 40 % des majors de promotion dans les différentes disciplines de l’informatique dans les universités américaines. Il y a 50 ans, on avait 50 % de développeuses dans les principales entreprises technologiques. Aujourd’hui, seuls 18 % de femmes ont un diplôme en informatique et dans les entreprises, il n’y a que 8 à 10 % de femmes dans des postes d’informatique.

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    Une discrimination qui est cultivée joyeusement par la culture Pop

    Certains diront qu’on répète une rengaine vieille de plusieurs années et c’est vrai. Le problème est que les choses ne changent pas. Même dans la culture Pop, les informaticiennes sont dépeintes comme une caste à part. Prenez par exemple le personnage de Lisbeth Salander dans Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes (première trilogie de Millénium). Que ce soit dans les livres ou les adaptations de film, Lisbeth est dépeinte comme une forme très masculine. Elle est dure, colérique et anti-féminine (donc, une féministe féroce).

    On a également le personnage de Pénélope Garcia de la série Esprits Criminels. Ce personnage est l’informaticienne du groupe. Mais remarquez à quel point son personnage est dépeint comme la bouffonne de service. Elle est la clown dans une série dramatique et par ce fait, elle est moins sérieuse que les autres personnages.

    Mais comment on en est arrivé à ce point ? Où sont passé toutes les femmes en informatique et comment, nous, les hommes, avons crée une culture de Brogrammers dont le seul objectif est d’empêcher les femmes d’accéder à l’informatique. Quand on a créé l’ENIAC, le premier ordinateur totalement électronique, on disait que seules les femmes pourraient l’utiliser. Une expression qui a disparu des métiers de l’informatique. Aujourd’hui, ce serait une hérésie de voir un magazine de mode comme Cosmpolitan de promouvoir les femmes comme des informaticiennes, mais en 1967, ce magazine écrivait : Maintenant, nous avons de grands ordinateurs et un nouveau métier dédié aux femmes : la programmation. Que ce soit pour prédire la météo ou envoyer des factures, ces grosses machines sont l’avenir des femmes dans le domaine professionnel. C’était une étape logique pour Cosmopolitan, mais qu’est-ce qui s’est passé ?

    Des jouets pour les garçons

    Le péché originel de la discrimination en informatique est que les premiers PC commerciaux ont été promus et vendus comme des jouets pour garçons. Les garçons avaient de petits PC et les filles avaient leurs Barbies. Et c’est à ce moment précis que les femmes se sont éloignées de l’informatique, car on les avait conditionnés pour le faire dès l’enfance. Et l’informatique est bloquée dans cet engrenage discriminatoire et cela s’est même empiré. 56 % des femmes qui ont un métier technologique quittent leur entreprise à la moitié de leur carrière. Le péché originel est celui d’un conditionnement sur le fait que les femmes doivent jouer avec des poupées. Mais le véritable problème est que même si l’éducation tente de pousser les femmes dans l’informatique, les entreprises les rejettent quelques années plus tard.

    En 2014, Kieran Snyder a interviewé 716 femmes qui avaient quitté leur travail dans le secteur technologique après une période moyenne de 7 ans. La majorité des femmes ont déclaré que leur décision a été motivée à cause d’un environnement très hostile et d’une discrimination systématique à leur égard. Ces femmes ont déclaré qu’elles adoraient leur travail, mais cela ne suffisait pas pour compenser la toxicité nauséabonde qui prévalait dans leur entreprise.

    Les femmes sont hystériques et trop émotives

    Et qu’on ne vienne pas nous dire que c’est une question de sensibilité. Rachel Thomas, une formatrice de Hackbright (un camp de codage dédié aux femmes), une doctorante en mathématique et un développeuse a déclaré : Les investisseurs préfèrent que les Pitchs de Venture soient faits par des hommes. En fait, le ratio de préférence des investisseurs va de 68 % pour les hommes et 32 % pour les femmes selon Harvard Business School. Les investisseurs estiment que les Pitchs faits par des hommes sont plus persuasifs, plus logiques et qu’ils sont basés sur des faits. Même si une femme fait exactement le même discours de présentation, les investisseurs sont plus réceptifs à une voix masculine. On a aussi fait des tests sur la perception du genre. On a proposé à des participants des demandes d’emploi aléatoires par des noms de femmes et d’hommes. Les participants ont noté les demandes faites par des noms d’homme comme étant toujours plus compétentes même si les réponses étaient identiques.

    Un autre test concernait la performance des meilleurs employés dans le secteur technologique. Les traits négatifs tels que l’hystérie, l’irrationnel ou le fait de pousser des cris pour n’importe quoi a concerné 85 % des femmes. Les mêmes traits négatifs concernaient seulement 2 % des hommes. Et c’est complètement débile, car cela signifierait que 85 % des femmes possèdent des problèmes de personnalité comparée à 2 % pour les hommes. Les participants ont simplement noté le test selon leur conditionnement mental sur les hommes et les femmes.

    L’inégalité hommes/femmes risque de durer pendant un bon bout de temps en informatique. Il faut commencer à changer les choses dès le plus jeune âge et on doit également sanctionner sévèrement les entreprises qui créent un environnement hostile pour les femmes. On doit également leur fournir des outils appropriés pour combattre les stéréotypes.

    Le cancer de la discrimination dans les jeux vidéos

    Et si c’est déjà dégueulasse dans l’informatique, c’est encore pire dans les jeux vidéos. La discrimination technologique est comme un développement inattendu de cellules. Et dans le jeu vidéo, ce développement discriminatoire s’est transformé en un véritable cancer qui a infecté les joueurs, les éditeurs, les magazines, les médias et j’en passe. On n’a même plus un environnement hostile, mais des attaques en règle contre les joueuses et les développeuses de jeux vidéos. Une fois, j’ai regardé une vidéo d’une Youtubeuse qui se débrouillait dans les jeux de combat (Call of Duty, Battlefield, Halo, etc). La totalité des commentaires disait que c’était impossible et que c’était un homme qui était déguisé en une femme. Certains joueurs (pour ne pas dire tous) ne supportent pas l’idée qu’une femme puisse laminer un mec dans un jeu vidéo qui a été conçu pour flatter la virilité d’un mec dans le sens du poil.

    Et si ce n’était que les commentaires. J’ai même vu des vidéos par des joueurs qui décortiquaient cette youtubeuse comme si elle était une sorte d’animal bizarre qu’il fallait titiller avec des tiges pour comprendre son comportement. On ne peut pas dire que le chemin est long et difficile pour les femmes, car il n’y a même plus de chemin pour les femmes pour qu’elles soient considérées comme des égales des hommes dans la technologie. L’anecdote sur cet article est que la source originale en anglais m’a été envoyée par Jacqueline Charpentier qui est notre rédactrice qui couvre principalement l’actualité scientifique. Je lui ai dit de l’écrire et de l’adapter selon ses besoins, mais elle m’a répondu : Ce sera mieux s’il est écrit par un des rédacteurs, car les lecteurs ne risquent pas de le prendre au sérieux. Et ouais, on en est arrivé là.

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    3 réponses

    1. mOJANG dit :

      Bah les femmes le disent elle même : Elle déteste l’informatique , pourquoi les forcer à tout prix ? je pense pas que le conditionnement explique tout . D’ailleurs aujourd’hui les jeunes sont bien plus équipés qu’avant et on observe que les filles ont toujours plus de nouveautés technologiques que les garçons et les choses n’ont toujours pas changé . Il s’agit d’un choix de genre . Tout comme on assiste a peu de carrière envisagées dans les métier de la santé et du social ou de la mode chez les garçons .

    1. 5 septembre 2017

      […] le pionnier de la programmation informatique était une femme nommé Ada Lovelace. D’après cet article, les femmes sont trop émotives et très hystériques par rapport aux hommes, ce qui expliquerait […]

    2. 24 juillet 2022

      […] d’homme. J’y ai personnellement rencontré peu de femmes lors de ma formation. D’après cet article, les femmes sont trop émotives et très hystériques par rapport aux hommes, ce qui […]

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