Google veut imposer des DRM sur le web avec son API d’intégrité (Web Environment Integrity)


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  • Google a présenté son projet d’intégrité de l’environnement web (Web Environment Integrity), une API qui permettrait aux sites de vérifier l’environnement des utilisateurs. Mais cette fonctionnalité équivaut à des DRM sur l’intégralité du web imposés par Google.


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    Google a présenté son projet d’intégrité de l’environnement web (Web Environment Integrity), une API qui permettrait aux sites de vérifier l’environnement des utilisateurs. Mais cette fonctionnalité équivaut à des DRM sur l'intégralité du web imposés par Google.

    Google a récemment dévoilé son projet d’intégrité de l’environnement web (Web Environment Integrity), une API qui permettrait aux sites web de demander un jeton attestant des caractéristiques de l’environnement dans lequel s’exécute leur code client. Par exemple, cette API pourrait montrer qu’un utilisateur utilise un navigateur web sur un appareil Android sécurisé. La falsification du jeton serait empêchée par une signature cryptographique.

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    Sous couvert de renforcer la confiance entre les sites web et les clients, Google cherche en réalité à imposer sa vision du web, basée sur la collecte et l’interprétation d’informations hautement ré-identifiables. Cette fonctionnalité servirait à protéger les intérêts des sites financés par la publicité, dont Google est le principal acteur, en vérifiant que les utilisateurs sont bien des humains et non des robots, que les interactions sociales sont authentiques et non manipulées, que les joueurs respectent les règles du jeu, ou que les requêtes proviennent bien d’un logiciel fiable.

    En termes clairs, cela permettrait d’imposer des DRM sur l’intégralité du web. De la même manière qu’à une époque, Firefox ne fonctionnait pas sur un site optimisé pour Internet Explorer 6, cette API va “optimiser” les sites web pour fonctionner uniquement avec Chrome. C’est une vieille technique utilisé par Microsoft, mais ressuscité par Google sous le couvert de la sécurité. Et l’arnaque est toujours simple, vous demander de sacrifier votre liberté au détriment de la liberté.

    Mais cette proposition pose aussi de graves problèmes quant à son impact sur la vie privée et la diversité du web. En effet, cette API pourrait servir à pister les utilisateurs à travers les sites sans leur consentement ni leur contrôle, en utilisant des jetons quasi-uniques qui serviraient d’empreintes digitales.

    De plus, cette API pourrait exclure les navigateurs ou les systèmes d’exploitation qui ne seraient pas reconnus ou approuvés par Google, créant ainsi une situation de monopole et de discrimination. Enfin, cette API pourrait empêcher les utilisateurs de modifier ou de personnaliser leur environnement web, en les enfermant dans des dispositifs verrouillés ou en les obligeant à prouver leur authenticité aux sites pour accéder à leur contenu.

    Cette proposition n’est pas nouvelle pour Google, qui a déjà tenté d’imposer ses standards au web avec des initiatives controversées comme FLoC, qui visait à remplacer les cookies par un système de regroupement des utilisateurs en fonction de leurs centres d’intérêt. Malgré l’opposition de nombreux acteurs du web, Google a persisté dans sa démarche, en dépréciant FLoC et en le relançant sous un autre nom.

    Face à cette menace pour le web ouvert et respectueux de la vie privée, il est urgent de réagir et de s’opposer à ce projet. Google ne peut pas décider seul de l’avenir du web, ni imposer ses intérêts au détriment de ceux des utilisateurs. Il est temps de soutenir les alternatives qui respectent la diversité et la liberté du web, comme Firefox, qui a déjà annoncé qu’il ne mettrait pas en œuvre cette proposition.

    Le problème est que demander aux gens de “passer sous Firefox” est un vœu pieux.  Car même aujourd’hui, alors que Firefox, Brave, Librewolf fonctionnent sur tous les sites, ils ne représentent même pas 1 % des parts de marché des navigateurs. Les gens utilisent toujours tout par facilité et ils s’en foutent du choix de leur liberté. Et même si on incitait certains à passer, si ses sites préférés comme Netflix ou des médias ne fonctionnent plus à cause de cette API, il va se dépêcher de repasser sous Chrome, car cela l’affecte personnellement.

    Google est aux abois. Son modèle basé sur la publicité massive arrive à saturation. Ses revenus sont en baisse constante depuis des années. Et donc, il cherche le moindre centime sous le canapé. Plutôt de proposer de nouveaux modes de monétisation aux créations, il préfère encore ratisser encore plus de données personnelles. Sa mentalité et toute son infrastructure se base sur le capitalisme de surveillance.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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