L’Égypte émet 3,5 milliards de RMB en “obligations Panda”
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La monnaie chinoise entame une adoption mondiale en tant qu’alternative au dollar américain.
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L’Égypte, à court de liquidités, a émis des obligations Panda à 3 ans d’une valeur de 3,5 milliards de RMB (479 millions de dollars américains), a annoncé lundi 16 octobre son ministère des Finances, le dernier d’une série d’emprunts moins conventionnels alors qu’elle se débat avec un calendrier de remboursement de la dette extérieure qui se multiplie.
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Les obligations Panda, la première émission égyptienne de ce type, étaient évaluées à 3,5 pour cent par an pendant trois ans, a déclaré le ministre des Finances Mohamed Maait, précisant qu’il s’agissait d’un taux d’intérêt inférieur à celui des obligations libellées en dollars américains.
Les obligations Panda sont des obligations libellées en yuan RMB chinois mais émises par des emprunteurs étrangers.
Le Caire cherche à faire appel à des sources de financement moins conventionnelles depuis qu’une frénésie d’emprunts étrangers a fait gonfler son calendrier de remboursement et a inquiété de nombreux investisseurs traditionnels. La dette extérieure de l’Égypte a quadruplé au cours des huit dernières années.
Fin mars 2023, le gouvernement disposait d’une dette à moyen et long terme de 11,76 milliards de dollars américains arrivant à échéance au second semestre 2023, dont une euro-obligation de 500 millions de dollars arrivant à échéance le 20 novembre, en plus des 14,6 milliards de dollars américains dus au cours du deuxième semestre 2024 selon la Banque centrale égyptienne.
Le mois dernier, l’Égypte a organisé un échange de devises avec les Émirats arabes unis d’une valeur de 1,3 milliard de dollars et, en août, le cabinet a accepté d’émettre des obligations samouraï japonaises sur cinq ans d’une valeur de 500 millions de dollars, libellées en yens japonais.
En février, elle a levé 1,5 milliard de dollars en obligations islamiques à trois ans, connues sous le nom de sukuk, à un rendement de 11 pour cent.
La hausse des taux d’intérêt mondiaux et l’escalade des tensions géopolitiques, y compris les sanctions imposées par les États-Unis, ont poussé les pays à s’éloigner du dollar américain, tandis qu’une partie de la stratégie de l’initiative « la Ceinture et la Route » de Pékin consiste à mettre davantage l’accent sur les accords d’investissement chinois libellés en yuans.
L’accent sera probablement mis davantage sur les investissements et le financement libellés en RMB, les parties prenantes cherchant des moyens d’atténuer le risque politique. La hausse des coûts de financement en dollars américains entraînera probablement une contraction de l’utilisation du dollar américain à l’échelle mondiale, car les sponsors et les investisseurs mettent du temps à s’adapter aux nouvelles réalités géopolitiques.
La Chine entretient des relations diplomatiques et commerciales saines avec l’Égypte, l’initiative chinoise la Ceinture et la Route étant alignée sur le plan de développement national égyptien à l’horizon 2030. La Chine et l’Égypte ont également approfondi leurs relations commerciales avec des accords de change, des échanges de devises locales, une aide financière et des prêts auprès d’institutions chinoises. L’Égypte est sur le point de rejoindre le groupe des BRICS à partir de janvier 2024 et est membre de la nouvelle banque de développement des BRICS.
Les investissements chinois en Égypte ont augmenté au cours des dix dernières années et plus de 140 entreprises chinoises jouent désormais un rôle important en Égypte, notamment dans de grands projets d’infrastructure.
En 2021, la Chine a exporté 18,1 milliards de dollars de marchandises vers l’Égypte, tandis que l’Égypte a exporté 1,17 milliard de dollars vers la Chine. Les investissements totaux de la Chine en Égypte au cours de l’exercice 2021-2022 se sont élevés à 563,4 millions de dollars.
Selon des indicateurs récents, en juin 2023, la Chine a exporté 1,34 milliard de dollars vers l’Égypte et en a importé 91 millions de dollars en retour. Ce mois-là, les principales exportations chinoises vers l’Égypte étaient les téléphones, les fils de filaments synthétiques et les tissus tissés, les modules d’affichage à écran plat, les voitures et les luminaires. Les principales importations égyptiennes vers la Chine étaient le pétrole raffiné, le pétrole brut, les résidus d’amidon, le marbre, l’albâtre et le coton brut.
Par Middle-East Briefing.
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