Madagascar : Entre trains urbains et gloire sportive

Pendant que le président Andry Rajoelina prend des vacances à Nosy Be en chemise hawaienne, le pays fait la une des médias sur de bonnes nouvelles ce qui est contraire à la tendance habituelle où on fait la une pour des candidats au BACC dans le noir et la famine dans le sud. La première bonne nouvelle est les trains urbains qui sont prévus d’entrer en activité le 15 aout. Un projet de longue date, mais quasi secondaire, car la priorité était ce téléphérique stupide qui avance aussi à grande vitesse.

Je serais toujours contre ce projet de téléphérique vu le prix d’entrée de 4000 ariary qui a été annoncé. Quand vous avez des gens qui vont à pied au travail parce que le billet de taxi-be de 600 ariary est trop cher pour eux, alors 4 000 ariary, c’est vraiment du foutage de gueule. Et même avec un taux de remplissage à 100 %, il ne sera pas possible de rembourser le cout faramineux de 152 millions d’euros du projet.

Mais les trains urbains, c’est une bonne nouvelle. D’une part, il a été annoncé que le tarif sera le même que celui des Taxi-be, à savoir 600 ariary et qu’il desservira le centre-ville dans un premier temps. La seule chose qu’on peut dire est qu’on espère que les tracés ne vont pas s’arrêter là et que ces trains pourront remplacer tous les trajets à la fois dans le centre-ville et la zone périphérique dans le futur.

Car les taxi-be peuvent devenir de véritables crevards dès qu’on sort de la ville, surtout quand ils ont le monopole du trajet. Le prix peut grimper jusqu’à 1500 ariary sans aucune raison et on peut vous débarquer en plein milieu de nul part si le chauffeur pique une crise, car il a bu quelques verres de trop.

Le chemin de fer est un moyen efficace et abordable pour désenclaver un pays. On peut aussi tirer son chapeau à des entreprises comme Madarail qui n’ont jamais abandonné la voie ferrée et qui ont survécu tant bien que mal face à des gouvernements qui n’ont jamais cru en eux et qui se foutaient ouvertement de leur gueule. On peut toujours rêver, mais il faut maintenant développer des trains pour les routes nationales et relier les principales grandes villes, que ce soit pour les personnes ou les marchandises. Donc, c’est une bonne concrétisation pour le gouvernement Andry Rajoelina.

La deuxième bonne nouvelle est la performance de nos athlètes malgaches aux Jeux de la Francophonie en République Démocratique du Congo. Et ils ont apporté quelques médailles ce qui fait toujours plaisir. Même si au début de la compétition, on a les athlètes qui étaient traité comme de la merde vu les quelques publications sur les réseaux sociaux. Problèmes d’hébergement, retards dans les repas, bref la routine dans les pays pauvres. La faute revient au pays organisateur, la RDC, mais comme on va bientôt organiser les Jeux des Îles, je ne voudrais pas être celui qui tire la première pierre sur les congolais s’il y a un patacaisse chez nous.

Donc bravo aux athlètes malgaches ! Mais je suis toujours un peu dégouté de la récupération politique par les différents partis que ce soit celui du pouvoir et de l’opposition. Le soutien du gouvernement aux sportifs est rachitique. La plupart des athlètes sont abandonnés à leur sort pendant une grande partie de leur carrière et malgré un environnement très pauvre que ce soit en termes de financements et d’infrastructures, les athlètes malgaches arrivent à se distinguer.

En fait, on a régulièrement des participations au tennis, au judo, à l’haltérophilie, au rugby féminin dans plein de compétitions sportives internationales. Le football prend 90 % de la place et souvent, pour des résultats très mitigés. La performance sportive est un Soft Power comme un autre et il faut vraiment détecter les talents, les accompagner financièrement pour qu’ils brillent dans les sommets mondiaux.

Donc, des bonnes nouvelles qui embellissent un peu le paysage morose de la crise économique du pays. L’inflation ne s’arrête pas et on a un chomage qui continue d’augmenter. On prend les vaches grasses où on peut les trouver.