Routes de la Soie : Une Chine prudente et une Turquie prête à prendre la relève


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  • Un projet ferroviaire en Ouganda, dans le cadre de la BRI, ne sera pas finalement financé par la Chine. Le dragon devient prudent, mais la Turquie pourrait prendre la relève. Et l’Union Européenne, avec son Global Gateway, est toujours aussi minable.


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    Un projet ferroviaire en Ouganda, dans le cadre de la BRI, ne sera pas finalement financé par la Chine. Le dragon devient prudent, mais la Turquie pourrait prendre la relève. Et l'Union Européenne, avec son Global Gateway, est toujours aussi minable.

    Selon des informations récentes, le projet ferroviaire de 2,2 milliards de dollars en Ouganda financé par la Chine a finalement échoué, les investisseurs chinois doutant de la viabilité du projet.

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    Le projet, qui devait initialement relier la capitale ougandaise de Kampala à la frontière avec le Kenya, devait être lié à un autre projet ferroviaire construit par les Chinois en cours de construction au Kenya, dans le but d’améliorer les échanges commerciaux et l’accès entre les deux pays. L’Ouganda aurait bénéficié de manière particulière de ce projet, étant donné que le pays est enclavé, tandis que le Kenya dispose de ports maritimes importants.

    L’Ouganda a signé un contrat de développement avec la China Harbor Engineering Company (CHEC), cependant, il semblerait que la CHEC ait eu des difficultés à convaincre Pékin de participer au financement. Selon les termes de l’accord, CHEC devait fournir 85 % des coûts du projet, qui devaient être récupérés plus tard contre les revenus de trésorerie provenant de l’utilisation.

    Il y a également eu des problèmes entre l’Ouganda et le Kenya concernant les liens ferroviaires et les questions juridiques liées à l’utilisation des trains transfrontaliers. Le Kenya n’a construit sa section que de Mombasa à Naivasha et n’a pas encore engagé la route vers la frontière ougandaise. Il n’est pas encore clair quand la troisième phase de liaison entre le Kenya et l’Ouganda débutera, ce qui laisse penser que Pékin s’est également lassé des retards dans la planification des itinéraires en Afrique.

    L’annulation n’est pas surprenante étant donné les doutes sur la réalisation du projet et le fait que la Chine doit également renégocier de nombreux prêts liés aux Nouvelles routes de la soie (BRI) qui ont été sujets à des retards, principalement causés par la Covid et la répercussion sur les revenus de trésorerie pour rembourser les dépenses de capital de développement.

    Pékin, un peu plus prudent, attend de voir certains de ces prêts retardés être sécurisés avant de continuer à accorder des prêts pour des projets plus importants, ce qui est une attitude normale et responsable en matière bancaire.

    Pendant ce temps, la Turquie pourrait combler le vide, ce qui serait la première fois qu’elle apparaît comme un prêteur de remplacement pour ce qui était à l’origine un projet des Nouvelles routes de la soie. La Turquie est également membre du BRI et sa société de construction, Yapi Merkezi, a signé un mémorandum d’entente avec le gouvernement ougandais pour évaluer, mais pas s’engager à construire le projet.

    C’est également une source d’embarras pour l’Union Européenne, car son projet “Global Gateway” était spécifiquement censé fournir une alternative au financement de la BRI chinoise, avec un engagement solide en faveur de l’Afrique en termes de 150 milliards d’euros promis. Il semble que l’UE n’est pas prête à prêter de l’argent à l’Ouganda et que ce soit surtout un effet d’annonce pour faire semblant de contrer la Chine sur le papier.

    Il est possible de déduire trois principales problématiques de cette situation :

    • La Chine examine de plus en plus la viabilité des projets avant de les financer dans le cadre des Nouvelles routes de la soie, conformément à une gestion financière prudente.
    • Le bras de financement “Global Gateway” de l’UE n’est pas capable de financer quoi que ce soit pour des projets d’envergure.
    • Les autres prêteurs régionaux sont prêts à prendre en charge ce qui était précédemment financé par la BRI.

    Il est possible que deux autres possibilités se présentent : le constructeur turc pourrait éventuellement s’associer avec des constructeurs russes pour apporter une aide au projet ferroviaire ougandais si les problèmes de viabilité sont résolus. La Russie a une grande expérience dans le développement ferroviaire, est déjà impliquée dans des projets de développement ferroviaire en Afrique et a récemment remporté des contrats de développement ferroviaire en Arabie Saoudite.

    Ils pourraient également s’associer avec des sous-traitants et des fournisseurs chinois pour les pièces composantes requises et même pour une partie de la construction, ce qui signifie qu’un refus total du projet par la Chine ne serait pas nécessairement le résultat final, Pékin préférant peut-être des morceaux plus petits du projet ougandais plutôt que de prendre toute la responsabilité.

    La réalité est que l’on peut s’attendre à une combinaison des deux, avec l’expérience de la Chine dans les projets de la BRI et le succès de son financement de prêts ayant maintenant des retours sur investissement encourageant, ce qui incite les autres partenaires de la BRI tels que la Turquie à en faire de même dans leurs propres régions.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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