Blé et céréales : Le vrai problème est les sanctions débiles contre la Russie


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  • Les pénuries avec le blé et les céréales sont uniquement le résultat de sanctions débiles contre l’Occident. Ou comment se tirer une balle dans chaque pied et s’étonner ensuite qu’on n’arrive plus à marcher.


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    Les pénuries avec le blé et les céréales sont uniquement le résultat de sanctions débiles contre l'Occident. Ou comment se tirer une balle dans chaque pied et s'étonner ensuite qu'on n'arrive plus à marcher.

    Tout le monde crie sur la Russie en estimant qu’elle crée des pénuries de céréales et de blé. Mais la Russie est toujours prête à vendre son blé, mais c’est l’Occident qui se tire une balle dans le pied avec ses sanctions débiles. On a également un tir nourri sur le fait que l’Ukraine ne peut plus livrer son blé. Mais cela n’a pas beaucoup d’impact en soi.

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    Il est vrai que l’Europe importe 35 % de ses céréales de l’Ukraine, mais c’était en flux tendu. En moyenne, l’Ukraine produit 85 millions de tonnes de blé par an dont la moitié est exporté. Quand la guerre a éclaté, alors les voies ferrées et les ponts ont été bloqué et ni l’Ukraine, ni l’Europe n’ont les capacités de stockage pour tout le blé. Il faut que ça soit importé aussi rapidement que possible. En sachant qu’on parle ici des récoltes de 2021, car en 2022, on n’aura quasiment pas de production.

    L’Europe préfère le blé ukrainien, uniquement pour un but politique, car Kiev peut rapidement le livrer vers des pays comme la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie ou la Roumanie. A cause des blocus, il y a peu de blé pour beaucoup de pays demandeurs. Car le gros des exportations ukrainiennes vont en Afrique et en Asie. Ainsi, les plus gros clients de l’Ukraine sont l’Indonésie, l’Egypte, le Pakistan ou le Bangladesh. Cela fait monter les prix de manière artificielle. Et comme l’Europe peut offrir un prix plus élevé, alors elle provoque indirectement la famine dans les pays émergents.

    Les pénuries avec le blé et les céréales sont uniquement le résultat de sanctions débiles contre l'Occident. Ou comment se tirer une balle dans chaque pied et s'étonner ensuite qu'on n'arrive plus à marcher.

    Mais ce sont de faux problèmes, car la Russie est assise sur des montagnes de blé. Les années précédentes, elle a eu des récoltes qui ont pulvérisé tous les records. Sauf qu’il y a un petit problème. Pour acheter le blé russe, il faut passer par la banque agricole de Russie… qui a été déconnecté du SWIFT. Ce qui fait que les européens sont dans une situation débile où il y a du blé, mais ils ne peuvent pas l’acheter par pure idéologie.

    La Russie est le plus gros producteur de blé avec 17 % des stocks mondiaux alors que l’Ukraine est à seulement 6 %. Et donc, les européens font tout un tintouin et se battent comme des chiens affamés en dévalisant le petit producteur plutôt que ravaler leur fierté, qui n’a aucune raison d’être par ailleurs, et d’acheter ce qui leur fait défaut à la Russie.

    La Chine, le Kazakstan et l’Inde sont aussi des gros producteurs. Mais en plus du fait que les céréales chinoises subissent une taxation massive par les Etats-Unis, les productions de ces pays s’adressent avant tout pour leur consommation et leurs pays voisins. Dans le cas de l’Europe, la réponse est évidente comme avec le gaz… Les européens ne peuvent pas se passer du blé russe à moins de provoquer délibérément des famines au Moyen-Orient et en Afrique.

    Et le pire est que l’hystérie occidentale est sphérique dans le sens où quel que soit l’angle où on la prend, on trouve toujours la même débilité. Par exemple, on peut contourner le système SWIFT en passant par Dubaï avec quelques magouilles ici et là. La Russie le fait avec les pays asiatiques et c’est la même chose pour certains pays européens qui le font sous le manteau. Donc, imaginons que devant des foules russophobes, les européistes clament qu’ils n’achèteront jamais le blé russe, mais que dans l’arrière-boutique, ils se débrouillent pour l’obtenir par des intermédiaires.

    Mais là, se pose le problème du transport. Le blé passe par des ports russes et devinez ce qui se passe, les Européens ont aussi sanctionnés les ports russes et ils ne peuvent plus livrer à l’Europe. Donc, même si les européens pourraient acheter le blé russe, les russes ne pourraient pas leur livrer sans une levée des sanctions.

    Cependant, l’économie et le monde actuel trouvent toujours des solutions, mais la soumission européenne aux Etats-Unis est un autre problème majeur. Ainsi, ces derniers temps, l’Iran profite énormément des sanctions contre la Russie. D’une part, l’INSTC, qui est une alternative moins chère au Canal de Suez, se développe à toute vitesse. Cette route, qui connecte l’Asie à la Russie, devient un enjeu crucial et l’Iran est au coeur de ce circuit.

    Ce qui fait que si les européens achètent le blé russe par des moyens détournés, la Russie pourrait livrer le blé à l’Iran qui pourrait ensuite le dispatcher à de nombreux pays, incluant l’Europe. L’Iran estime qu’il pourrait livrer de 7 à 12 millions de tonnes de blé en 2022 ce qui nous donne environ 25 % du blé ukrainien. C’est sûr que ce n’est pas suffisant, mais cela permettrait à l’Europe d’avoir une partie de son blé en évitant d’affamer les pays pauvres.

    Et donc, il faut acheter le blé russe aux Iraniens, mais il y a un petit problème… L’Iran est déconnecté du SWIFT depuis 2018 ! C’était sous l’administration Trump, mais comme les européistes, dans leur servilité et soumission sans pareil aux Américains, n’a rien fait pour protester, alors les européens ne peuvent pas acheter le blé aux iraniens même s’ils le voulaient.

    Le résultat est que la Russie n’a aucune responsabilité dans les pénuries de céréales actuelles. Il y a suffisamment de blé pour nourrir toute la planète. Car il faudrait ajouter la production américaine, canadienne et australienne. Mais ces dernières ne veulent pas changer leurs exportations pour satisfaire l’Europe.

    Le problème des pénuries est qu’il faut passer d’une stratégie de flux tendus vers un modèle de planification. Le manque de stockage en Ukraine et en Europe, des sanctions stupides contre la Russie et un suivisme aveugle aux Américains fait que l’Europe est en train de perturber les chaines d’approvisionnement mondiales en surenchérissant sur des pays pauvres qui ne peuvent pas rivaliser.

    Et on aura d’autres ondes de choc à partir de septembre 2022. Parce que vous avez les récoltes de mai et de juin qui sont destinés pour la consommation humaine, mais les récoltes d’automne sont destinés pour le bétail pendant l’hiver. Si l’Europe reste aussi hystérique vis à vis de sa position avec la Russie, alors cela implique qu’on devra tuer des millions d’animaux parce qu’ils mourront de faim. Et il faut donc trouver des solutions dans les 4 à 5 prochains mois.

    Donc, on pourrait se retrouver avec des pénuries et des famines pour les humains et les animaux parce que vous sanctionnez vos chaines d’approvisionnement par votre bêtise et que vous empêchez vos importateurs de payer les produits dont ont besoin cruellement vos populations.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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