L’Inde accueille le pétrole russe à bras ouvert


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  • Quand vous êtes un éléphant, il est difficile pour des nains de jardin économiques de vous mettre la pression. L’Inde continuera à acheter le pétrole russe comme avant et le partenariat russo-indien ne fait que se renforcer avec l’arrivée de pétroliers indiens.


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    Quand vous êtes un éléphant, il est difficile pour des nains de jardin économiques de vous mettre la pression. L'Inde continuera à acheter le pétrole russe comme avant et le partenariat russo-indien ne fait que se renforcer avec l'arrivée de pétroliers indiens.

    Certains analystes estiment que la Chine est la grande gagnante de la guerre en Ukraine, car la Russie, aigle à deux têtes, vient de les tourner en direction de l’Asie. Même si la Chine est contente d’avoir du pétrole russe bon marché, c’était déjà le cas avec le pétrole iranien puisque le dragon obtient une remise de 30 % sur un accord qui s’étale sur 25 ans. Donc, la Chine a déjà toute l’énergie pas chère dont elle a besoin.

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    Cependant, il y a deux pays qui sont les grands gagnants de cette guerre et c’est l’Inde et l’Iran. Le bonus démographique de l’Inde est encore intact, car 80 % de ses 1,3 milliards d’habitants ont moins de 40 ans. Ca en fait de la main d’oeuvre qualifiée et bon marché. Et grâce à la Russie, l’Inde a boosté son bonus énergétique. Elle croule tellement sous le gaz et le pétrole russe qu’elle peut le revendre, avec une grosse marge, sous une forme raffinée à ces débiles d’européens.

    Et dans la dernière sanction du G7 de mettre un plafond au pétrole russe à 60 dollars le baril, eh bien, l’Inde a dit diplomatiquement au G7 d’aller se faire foutre. Elle ne respectera pas ce plafond pour préserver ses intérêts et sa souveraineté énergétique. En sachant que le plafond s’applique aux opérateurs de services et non les pays importateurs. Les opérateurs incluent les transporteurs et les services d’assurance. Et puis, ce plafond possède plein d’exonérations avec des dates d’activation qui peuvent aller jusqu’au 19 janvier 2023 si le pétrole a été acheté avant le 5 décembre 2022.

    Donc, l’Inde s’en fout des micmacs des occidentaux afin de se mettre une balle dans la tête. Et la Russie sait remercier ses partenaires les plus fidèles, car elle a annoncé plusieurs partenariats pour que l’Inde se dote de sa propre flotte de pétroliers. Notons que l’Inde n’avait pas attendu la Russie pour avoir des navires pétroliers et gaziers, car en septembre 2021, Zvezda, un fabricant russe de navires et Mazagon Dock Limited, un fabricant indien de navires du secteur public, ont signé un accord pour construire des navires civils. Zvezda est connu pour son Aframax, un tanker d’environ 120 000 tonnes, soit l’un des plus gros dans ce domaine.

    Si l’Inde possède sa propre flotte de pétroliers, alors elle peut s’en foutre des sanctions qui concernent les transporteurs et les assureurs occidentaux. De la même façon que la Russie peut livrer le pétrole avec ses propres navires, l’Inde pourra faire la même chose dans quelques années.

    En aout 2022, United Shipbuilding Corporation (USC), le plus grand consortium russe de fabricants de navires, a annoncé de grands projets pour construire un hub de construction de navires sous l’étiquette Made in India. Vu que l’Europe veut se passer du pétrole russe pour démocratiser l’éclairage à la bougie et la conduite à cheval, le pétrole russe permettra à l’Inde de doper son secteur industriel aux stéroides et pourquoi pas de devenir un exportateur de produits pétroliers raffinés.

    Mais le partenariat entre l’Inde et la Russie ne s’arrête pas aux navires. La Russie est le plus grand fournisseur d’armes à l’Inde, représentant 66 % des importations d’armes indiennes. Les Etats-Unis et la France sont loin derrière avec seulement 7 % des importations. En novembre 2021, la Russie a commencé à livrer les systèmes S-400 Triumph pour un contrat de 5 milliards de dollars. Et on a d’autres contrats en route avec les fusils d’assaut AK203 et des Igla-S, un système portable de missiles sol-air.

    Les armes russes sont moins chères et tout aussi efficaces que leurs équivalents occidentaux. Et la Russie n’a pas non plus de problèmes pour transférer des technologies ce qui fait que l’Inde peut fabriquer ses propres armes avec les nouvelles technologies.

    Pendant les 8 premiers mois de 2022, la Russie a livré 16,35 millions de tonnes de pétrole à l’Inde et les rachats sont encore en hausse pour cette fin d’année. Si l’Inde reste aussi gourmande du pétrole russe, alors la Russie pourrait devenir son principal fournisseur devant tous les autres.

    Cependant, le dollar américain bénéficie de ces ventes, car la majorité des transactions se font encore en billets verts. L’Inde ne veut pas utiliser l’euro (on la comprend) ou le dirham des Emirats Arabes Unis (qui est privilégié par Moscou). Cependant, l’intrication de leurs monnaies nationales, le rouble et la roupie, est effective dans d’autres secteurs du commerce bilatéral. Les entreprises russes acceptent de plus en plus les paiements en roupie et vice-versa pour les entreprises indiennes pour des paiements en rouble.

    De plus, certaines banques indiennes acceptent des comptes Vostro qui permettent à une banque d’ouvrir un compte au nom d’une autre banque. Par exemple, Gazprom a ouvert un compte Vostro dans une banque indienne et donc, la banque indienne peut gérer toutes les transactions au nom de Gazprom et vous l’avez deviné qu’avec cette technique, les sanctions sont aussi efficaces qu’un pansement sur une jambe de bois. Comparez le compte Vostro à un pont entre deux rivières, qui vous permet de transférer des fonds d’une banque à l’autre en toute sécurité.

    On le voit, l’Inde n’en a rien foutre de l’hystérie collective du G7, elle continue de vaquer à ses petites affaires, la Russie se tourne définitivement vers l’Eurasie, mais que les européens se rassurent, les entreprises indiennes fabriquent aussi d’excellentes bougies…

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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