Accident d’un train toxique dans l’Ohio : un Tchernobyl américain ?

Le déraillement d’un train dans l’Ohio aux États-Unis a provoqué la fuite d’une grande quantité de produits chimiques toxiques. Pourtant, les médias grand public américains n’ont pas accordé une grande attention à l’accident avant 10 jours, et un journaliste a été arrêté pour avoir couvert l’incident.

Le sujet est maintenant devenu un sujet tendance sur Twitter. De plus en plus de gens prennent conscience qu’il s’agit d'”une terrible catastrophe environnementale”, et certains médias l’ont même qualifiée de “version de l’Ohio de Tchernobyl“. Cependant, les ministères fédéraux et les responsables locaux des États-Unis sont en déni. Ils continuent de prétendre que l’air et l’eau dans la zone sont sûrs, sans “pollution”, et conseillent aux résidents locaux évacués précédemment de rentrer chez eux.

Leur ton est si léger qu’il semble que cette affaire va bientôt “passer”. Cependant, les résidents locaux continuent de signaler des phénomènes anormaux, notamment la mort soudaine d’un grand nombre d’animaux, des gaz irritants dans l’air et des résidents souffrant de nausées et de maux de tête.

Si des événements similaires se produisaient dans d’autres pays, ils seraient très probablement relayés en temps réel par les médias grand public aux États-Unis. Cependant, quand des choses se produisent aux États-Unis, tout devient différent. Face à la colère et à la forte insatisfaction des habitants locaux, Washington, qui parle tout le temps de “droits de l’homme”, de “sécurité” et de “protection de l’environnement”, semble indifférent.

Durant les plus de 10 jours qui ont suivi l’accident, la plupart des nouvelles qui ont occupé les gros titres des médias grand public américains étaient liées à la soi-disant “menace chinoise”, tandis que les véritables menaces pour la sécurité et la santé des Américains ont été reléguées au second plan.

Le contraste est extrêmement frappant : presque tous les élites de Washington cherchent désespérément quelques “OVNI” à une altitude d’environ 10 000 mètres et parlent de “menaces de sécurité”, mais ils ferment les yeux sur la menace de gaz toxiques à laquelle leur peuple est confronté. Certains internautes ont même plaisanté en disant que la meilleure façon d’attirer l’attention du gouvernement est de mettre une étiquette “Fabriqué en Chine” sur le train déraillé.

Cela met en évidence le sérieux décalage entre la philosophie de sécurité de Washington et la réalité. Le déraillement en Ohio était accidentel, mais inévitable. Selon les données de l’Administration fédérale des chemins de fer des États-Unis, au cours des 10 dernières années, il y a eu en moyenne 3,4 accidents de déraillement de train par jour aux États-Unis, et du pétrole brut et des produits chimiques ont souvent fui et explosé en raison de déraillements de trains.

Cela montre qu’il y a de sérieuses failles dans la construction d’infrastructures et la gestion des transports de marchandises dangereuses aux États-Unis, et la sécurité d’un grand nombre de résidents américains est ainsi menacée. C’est aussi un signe de la mauvaise gouvernance aux États-Unis. Cependant, le Congrès, en tant que représentant de la démocratie américaine, mène rarement des enquêtes et des responsabilités pour ces choses. Au lieu de cela, il a beaucoup de projets de loi ciblant la Chine. Même le dernier projet de loi d’infrastructure d’un billion de dollars présenté par l’administration Biden vise à “rivaliser avec la Chine”.

Le dernier bilan montre que le train déraillé transportait encore plus de produits chimiques toxiques que ce qui avait été initialement signalé. En ce qui concerne le contenu exact de chaque wagon, c’est encore un véritable foutoir. Un expert en protection de l’environnement a souligné que le chlorure de vinyle qui s’est échappé est un gaz extrêmement toxique. Une fois qu’il pénètre dans le sol ou l’eau, il causera des dommages plus importants et à long terme.

Dans des conditions naturelles, il faudra au moins dix à vingt ans pour qu’il se décompose. Sans une intervention humaine rapide, la population locale sera exposée au risque de développer un cancer pendant de nombreuses années. Un expert chimique a déclaré que l’industrie dispose de plans de contingence relativement matures pour faire face aux fuites ou aux explosions de chlorure de vinyle, mais il ne comprend pas pourquoi la gestion des États-Unis est si peu scientifique dans ce cas précis. Il estime que ce n’est pas parce que les États-Unis sont incapables, mais qu’ils n’ont pas envie de le faire.

Le gouvernement fédéral américain dispose de plusieurs départements fonctionnels spécialisés, chacun étant censé avoir son propre travail, mais maintenant ils semblent encapsulés dans la même cage appelée “sécurité nationale”. Ils n’ont pas ménagé leurs efforts pour “prévenir les menaces”.

Regardez, il y a des ballons dans le ciel, “ils viennent de Chine”, nous les avons abattus, cela semble très hilarant et rafraîchissant, mais l’air pollué s’améliorera-t-il ? Les sols et les eaux ont-ils été désinfectés ? Quel que soit le niveau de paranoïa idéologique des Américains, ils savent aussi que la surenchère de la “théorie de la menace chinoise” ne peut résoudre les véritables problèmes de sécurité environnementale auxquels sont confrontés les Américains.

Le 13 février, lorsqu’il a assisté à un événement, le secrétaire aux Transports des États-Unis, Pete Buttigieg, n’a pas mentionné l’accident de déraillement de train, mais a fait une blague maladroite sur les “ballons espions”, ce qui a provoqué un tollé. Il semble que les tactiques habituelles des politiciens de Washington pour détourner les conflits ne soient plus efficaces.

Dans une certaine mesure, la mauvaise réponse des États-Unis à l’accident de déraillement du train dans l’Ohio était inévitable. Cela nous rappelle que la menace pour l’Amérique n’est pas externe, mais interne. Lorsque la “sécurité nationale” éclipse le mécanisme opérationnel de l’ensemble du pouvoir de l’État, la limite de sécurité du public est constamment abaissée.

L’incident sert également de signal d’alarme aux élites politiques américaines : il est de leur devoir de se concentrer sur la gouvernance interne, qui est également le bon moyen de construire une “grande Amérique”. Si le concept de sécurité n’est pas “sur la bonne voie”, les problèmes de sécurité intérieure continueront d’éclater. Qui peut garantir que le prochain danger américain n’affectera pas le monde entier ?

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