La Russie en pénurie de munitions ?


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  • Après un an de guerre continue sans aucun allié, il serait logique que la Russie subisse une pénurie de munitions. Mais le brouillard de guerre peut brouiller bien des conclusions.


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    Après un an de guerre continue sans aucun allié, il serait logique que la Russie subisse une pénurie de munitions. Mais le brouillard de guerre peut brouiller bien des conclusions.

    Dans son dernier discours, le président Poutine a insisté sur la nécessité d’en finir avec les guéguerre entre la bureaucratie de l’Etat Russe. Et c’était sans doute lié à ce qui se passe dans l’offensive contre Artyomovsk qui est principalement mené par Wagner. Et son patron, Prigozhin, se plaint publiquement que ses hommes n’aient pas assez de munitions. Et le chef d’Etat major russe l’a rappelé à l’ordre en estimant que dans le passé, Wagner avait bien plus de moyens que les unités normales de l’armée russe et que maintenant, il doit attendre comme tout le monde.

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    Prigozhin n’est pas le genre à courber l’échine et il a publié plusieurs documents indiquant que sa pénurie de munition est bien réelle. Dans le tableau ci-dessous, la première colonne indique la quantité de munitions nécessaire par jour, la seconde colonne indique les prévisions pour 10 jours et la troisième indique ce que Wagner a effectivement reçu du QG russe.

    Après un an de guerre continue sans aucun allié, il serait logique que la Russie subisse une pénurie de munitions. Mais le brouillard de guerre peut brouiller bien des conclusions.

    Si c’était un autre pays qui était en guerre, le public n’aurait jamais ce genre d’informations. Par exemple, très peu de gens savent que l’armée américaine était épuisée après trois mois de guerre en Irak et que le reste était composé de migrants (tu verse ton sang pour la patrie en échange d’une carte verte).

    Une baisse des munitions serait logique pour la Russie, car cela fait maintenant 12 mois que la guerre dure et que l’armée russe tire entre 40 000 à 60 000 obus par jour. Les usines d’armement travaillent à pleine régime, mais dans les phases de grande offensive ou pour prendre des places particulièrement fortifiée, la moyenne peut ne pas suffire.

    Cela peut aussi justifier les déclarations de la pire saloperie à jupon devant l’Éternel avec Victoria Nuland qui estimait que la conquête de la Crimée était possible face à l’offensive printanière à venir de l’Ukraine. Si l’armée russe a des problèmes d’approvisionnement, alors cela va affaiblir ses lignes de défense.

    Cette transparence dans la guerre ukrainienne est possible, nous dit-on parce que les journalistes russes ne laissent rien passer et que si c’est la merde, alors il faut le dire. Cependant, on peut aussi avancer deux autres raisons. D’une part, ce serait étonnant que la Russie soit en panne sèche de munitions, car elle dispose de stocks quasi infinis provenant de sa période soviétique.

    La première raison est une énième guerre bureaucratique où des hauts gradés, sans aucune expérience de combat, commencent à donner des leçons à droite et à gauche et c’est une plaie qui plombe également de nombreuses armées occidentales. La preuve est que de nombreux commandants très expérimentés de la RPL et de la RPD ont été remplacés par des équivalents de l’armée russe. On peut aussi penser que les grosses huiles de l’armée russe sont un peu énervés face au succès médiatique de Prigozhin.

    Car depuis le mois de janvier 2023, on n’entend parler que de Wagner. Son impact a été décisif pour prendre Soledar et Prigozhin ne cesse de répéter à qui veut l’entendre qu’il n’y a personne d’autre que Wagner à Artyomovsk. Même si c’est un doux mensonge, car son offensive est constamment soutenue par l’artillerie et l’aviation russe. Cela peut énerver en haut lieu et après la fin de la guerre, Prigozhin et Wagner pourrait récupérer pas mal de lauriers.

    Sans oublier que si le groupe prend effectivement Artyomovsk, les retombées médiatiques et donc politiques seraient énormes pour le bouillant commandant qui ne serait pas contre un poste de ministre dans le futur de la Russie.

    L’autre raison serait un brouillard de guerre savamment orchestré. Une comédie où on a exagéré les problèmes réels de pénurie de munitions pour faire croire à l’armée ukrainienne qu’elle peut lancer sa grande offensive pour se faire hacher menu par l’artillerie russe du coté de la Crimée.

    Malgré la propagande des deux cotés, cette guerre ukrainienne est unique à plus d’un titre. Si pendant la guerre de Sarajevo, on se contentait d’images à la télé, si pendant la guerre du Golf, on avait une foi aveugle sur les reporters de CNN accroupis sur le sable du désert, montrant les “frappes chirurgicales” des bombardiers furtifs, l’Ukraine nous plonge dans une guerre qui est diffusé comme une télé-réalité. On a des opinions de première main, des images du front et comme le disait Travolta dans Opération Espadon, “désormais, on a le gout de la cervelle et du sang dans la bouche“.

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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