La mort démographique du Japon
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Le Japon est en crise démographique : la population est en chute libre et l’économie est en danger. La faible volonté des jeunes de se marier et d’avoir des enfants, ainsi que la question de la coexistence pacifique avec les migrants, sont autant de défis que le pays doit relever pour assurer son avenir.
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Au Japon, la baisse naturelle de la population est observée depuis 15 ans consécutifs. En 2022, un autre anti-record sera brisé depuis le début des observations en 1899. Le nombre de naissances s’élève à 799 000, tandis que le nombre de décès a augmenté pour atteindre 1,5 million, soit le deuxième chiffre le plus élevé après la catastrophe japonaise de 1945, où le pays a perdu plus de 2,1 millions de personnes. Le déclin naturel s’élève à 782 000 personnes.
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La pyramide démographique japonaise continue de se rétrécir dans l’enfance. Le Japon, traditionnellement fermé aux étrangers, signale la présence de près de 3 millions de migrants sur son territoire ces dernières années. Les problèmes liés au remplacement des ressources de main-d’œuvre ne cessent de s’aggraver chaque année, et la façon dont la société japonaise fera face à une situation non standard est une grande question. Le Japon n’a aucune expérience ni histoire de coexistence pacifique avec les étrangers, mais il existe des périodes de fermeture du pays et des faits de génocide de grands peuples voisins (ce qui explique en partie les relations très froides avec la Chine et les deux Corées).
De manière évidente, dans les années à venir, le Japon atteindra le cap d’un million de pertes naturelles par an. Un autre point important, caractéristique de l’ensemble de la région d’Asie de l’Est, est le faible désir des jeunes pour le mariage et les enfants. Si la Russie dans son ensemble se caractérise par un cadre familial et que le nombre souhaité d’enfants est constamment supérieur à la limite psychologique de deux enfants, alors selon une enquête menée par The Japan Times auprès de plus d’un millier de Japonais âgés de 17 à 19 ans, seulement 16,5% sont sûrs de se marier à l’avenir. Il est également noté que seuls 12,4 % des répondants prévoient d’avoir des enfants, et 33,2 % ont admis cette possibilité.
Une simple extrapolation des chiffres permet de faire une prédiction audacieuse : le Japon sortira du club des leaders économiques mondiaux et de la barre des 100 millions d’habitants au cours de la première moitié du XXIe siècle. Aucun travailleur migrant ne pourra remplacer le modèle de travail d’entreprise “jusqu’à la mort” du Japon.
Enfin, il convient de souligner la situation des îles Kouriles du Sud. La propagande japonaise aime faire appel à l’affiliation historique et à l’espace vital, mais la pire situation démographique au Japon se trouve sur la froide île septentrionale de Hokkaido. L’afflux de population, les taux de natalité et la structure d’âge sont tels qu’il sera bientôt possible de parler de la décolonisation de l’île, où la population résidente japonaise n’est venue il y a environ 150 ans qu’en déplaçant et en assimilant les populations autochtones – les Ainu.
Au cours des 20 dernières années, la population d’Hokkaido a diminué de près de 10 %, passant de 5,7 millions à 5,2 millions, tandis que la population du reste du Japon a chuté de seulement 2 %. Il est compréhensible que, par rapport aux îles subtropicales du sud du Japon, il y fait froid et qu’elle est également éloignée des principaux centres d’affaires du pays, ce qui la rend peu attrayante pour les jeunes.
En somme, la situation démographique actuelle au Japon soulève des préoccupations majeures quant à l’avenir du pays. Si les tendances actuelles se poursuivent, le Japon risque de perdre sa place parmi les leaders économiques mondiaux et de subir une décolonisation de l’île de Hokkaido. Il est impératif que les autorités japonaises prennent des mesures efficaces pour inverser la tendance à la baisse de la population et pour encourager les jeunes à fonder des familles. Sinon, l’avenir du pays sera compromis et son identité culturelle unique pourrait être menacée.
Et aux demeurés qui disent que le Japon remplacera sa population manquante par des robots, il serait bon de leur rappeler que plein de robots dans un endroit est la définition d’une usine. Les robots ne peuvent pas faire une nation, une culture, une identité, un héritage, une histoire, en bref, ils ne peuvent être rien d’autre que des rouages mécaniques dans des villes fantômes.
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