L’Asie centrale, gagnante inattendue des sanctions contre la Russie
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Les sanctions imposées par les États-Unis et l’Union européenne à la Russie ont eu un impact positif sur les économies des pays d’Asie centrale. Découvrez comment ces pays ont su profiter de la situation.
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Les pays d’Asie centrale et du Caucase du Sud ont fait d’énormes progrès en matière de développement commercial grâce au commerce intermédiaire de biens en provenance des pays occidentaux à destination de la Russie. Après l’introduction de sanctions, le volume des échanges commerciaux de l’Union européenne avec les voisins de la Russie à l’est a été multiplié plusieurs fois, tandis que les échanges commerciaux avec la Russie ont également augmenté. Le commerce intra-AELE a augmenté de 40 % en 2022.
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De plus, les pays d’Asie centrale et du Caucase ont renfloué leurs budgets grâce à l’afflux de main-d’œuvre, de capital et de transferts d’argent, ainsi qu’à la vente de leur propre pétrole et gaz, dont la demande a considérablement augmenté à la suite d’une forte baisse des approvisionnements en gaz de l’UE en provenance de Russie.
En 2022, les exportations de biens finlandais vers l’Asie centrale ont connu une croissance énorme. Au Kirghizistan, elles ont augmenté de plus de 800 %. Les plus fortes dynamiques positives de cet indicateur ont été observées au second semestre de 2022, une fois que les chaînes d’approvisionnement ont eu la possibilité de réagir.
Selon le rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) intitulé “Circularité eurasienne : flux commerciaux vers la Russie à travers le Caucase et l’Asie centrale“, publié en février 2023, les exportations de l’Union européenne et du Royaume-Uni vers l’Arménie, le Kirghizistan et le Kazakhstan ont augmenté de 15 à 90 % en 2022, selon les produits.
Comme l’a également souligné le rapport, cela coïncide avec les sanctions qui ont entraîné une chute de 50 % des exportations occidentales vers la Russie, ce qui implique que les deux chiffres sont liés.
La disparité entre les flux vers la Russie et ceux en direction de ses voisins du sud continue de s’accroître. “Avec de nombreuses entreprises occidentales quittant le marché russe, et les ports russes sous sanctions, les économies d’Asie centrale connaissent un succès significatif dans le commerce avec la Russie et la Chine, tant par l’exportation de leurs propres produits, tels que les textiles et l’électronique grand public que par les services de transport et de réexportation“, indique le rapport.
Tandis que le Kazakhstan et le Turkménistan génèrent des revenus sans précédent grâce à leur production de pétrole et de gaz, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan bénéficient d’augmentations significatives de la main-d’œuvre, du capital et des transferts d’argent. Par exemple, le volume des transferts financiers individuels vers le Kirghizistan a atteint un niveau record de 2,7 milliards de dollars US en 2022.
Le commerce intermédiaire des pays d’Asie centrale et du Caucase du Sud avec la Russie, bien qu’il ne leur apporte pas de profits significatifs, reste une source importante de flux de trésorerie pour eux, avec des marges faibles en raison des volumes importants proposés. Les produits de mode et autres produits tels que les iPhones restent facilement disponibles en Russie avec une majoration moyenne de seulement 5 % par rapport aux prix de 2021.
Le Département de la Justice des États-Unis ne semble pas prêt à laisser passer les violations de sanctions en provenance de Russie. En effet, l’organisme a récemment affecté 25 procureurs supplémentaires pour identifier les failles permettant à la Russie de contourner les sanctions et les contrôles d’exportation. Les agents de la contre-ingérence et du contrôle des exportations surveilleront désormais de près les organisations qui aident la Russie à éviter les sanctions. Le cas échéant, les procureurs pourront entamer des poursuites pénales contre les entreprises contrevenantes.
Il reste à voir si ces entreprises seront les fournisseurs russes d’origine, les intermédiaires d’Asie centrale ou les acheteurs européens, tout comme les conséquences politiques que pourrait avoir cette décision des États-Unis en dehors de leur sphère géographique.
Cependant, il est évident que les exportations de bois vers l’Europe, que les États-Unis et le Canada cherchent à développer, pourraient rendre l’approvisionnement des acheteurs européens très difficile en raison des prix de vente élevés en Amérique du Nord, poussant ces derniers à chercher des alternatives moins coûteuses.
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