Libération d’Artiomovsk (Bakhmout), et maintenant ?


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  • Le groupe Wagner a annoncé la libération de Bakhmout le 20 mai 2023. Noeud essentiel de la défense ukrainienne, la chute de la ville montre que les réalités du terrain sont à l’opposé de ce que raconte la propagande des deux cotés.


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    Le groupe Wagner a annoncé la libération de Bakhmout le 20 mai 2023. Noeud essentiel de la défense ukrainienne, la chute de la ville montre que les réalités du terrain sont à l'opposé de ce que raconte la propagande des deux cotés.

    Le 20 mai 2023, le groupe Wagner, par l’intermédiaire d’Evgueni Prigojine, a annoncé la prise d’Artiomovsk (Bakhmout) après plus de 7 mois et demi de combats acharnés où les deux camps se sont affronté pour conquérir chaque centimètre de terrain. La date n’a pas été choisie au hasard puisque Marioupol était également tombé le 20 mai 2022. Un an d’intervalle entre la prise de l’une des principales villes portuaires et celle qui était le principal nœud de résistance de la ligne Maginot ukrainienne.

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    Pour comprendre l’intensité des combats, Artiomovsk, mais également Avdeïevka ont été renforcé par l’armée ukrainienne depuis 2014. C’était des kilomètres de fortifications, de forterresses et de lignes de défense qui ont été construites pour piéger l’armée russe. Wagner avait commencé l’assaut d’Artiomovsk en novembre 2022, fin décembre 2022, Prigojine avait annoncé qu’il l’avait transformé en un hachoir à viande.

    Combien de morts de part et d’autre ? Etant donné qu’on est en plein brouillard de guerre, chacun sous-estime les pertes. Au début de la bataille, il y avait entre 10 000 et 15 000 soldats stationnés dans la ville, mais à mesure que Wagner gagnait du terrain, Kiev a envoyé des renforts considérables. Les chiffres qu’on annonce aujourd’hui est autour de 30 000 morts et plus de 100 000 blessés.

    Par des gueulantes dignes des plus grands talk shows, Wagner a fait une intoxication massive sur l’ennemi. Que ce soit pour le manque de munitions, mais aussi en faisant croire à plusieurs reprises qu’il quittait la ville, car la “résistance était trop forte”. Cette intoxication a marché au début puisque Kiev a pensé qu’il pouvait gagner la bataille.

    La prise d’Artiomovsk n’est qu’une victoire de plus dans une guerre qui s’annonce très longue. Même si la ligne Maginot a été percée, il reste d’autres villes fortifiées comme Avdeïevka où l’armée russe a également fait des progrès lents, mais constants. On attend de voir la réaction de Kiev.

    Leur grande contre-offensive se fait toujours attendre, mais vu la quantité de matériels livré par les Occidentaux, il est évident que Kiev va regagner un peu de territoire, mais ce ne sera jamais décisif pour faire reculer considérablement l’armée russe. Cette dernière pourrait continuer son avance, car après Artiomovsk, vous avez des grands espaces avant d’arriver à Kramatorsk et Slaviansk. En revanche, l’armée russe pourrait aussi camper sur ses positions, échelonner une défense en profondeur et attendre les kiéviens.

    Artiomovsk est actuellement un champ de ruines tellement les combats ont été intenses, on peut espérer que la ville sera reconstruite comme ça a été le cas à Marioupol. En sachant que c’est une énorme victoire politique pour Prigojine qui se verrait bien avoir une place de choix parmi l’élite russe.

    Une élite russe qui est divisé en trois camps, le premier qui plaide pour la victoire totale qui comprend Medvedev, Lavrov ou encore Choigu, le second qui plaide pour la paix avec des entrepreneurs comme Pavel Durov, fondateur de Telegram ou Dimitri Peskov, porte-parole du Kremlin et enfin, le second qui reste neutre et où on retrouve des gens comme Sobianine, le maire de Moscou et Alexey Gromov, magnat des médias.

    C’est le camp neutre qui est majoritaire pour le moment et qui dicte donc sa politique sur la guerre en cours. La victoire à Artiomovsk va galvaniser l’armée et le peuple russe. Les ukrainiens n’ont que leurs larmes pour pleurer et il leur faut rapidement une victoire décisive, car le soutien occidental commence à se carapater avec un Occident qui coule économiquement de tous les cotés.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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