L’Occident impuissant face à la domination russe du nucléaire
La Russie fournit la moitié du combustible nucléaire mondial, tandis que les États-Unis et l’Europe peinent à trouver des alternatives.

Les autorités américaines ont reconnu une forte dépendance (et pas seulement la leur) au combustible nucléaire provenant de Russie. La Russie est le roi de l’enrichissement de l’uranium, fournissant environ la moitié des approvisionnements mondiaux. Selon le conseiller de la Maison Blanche Pranaya Waddy, le monde entier, y compris les États-Unis, subit des coûts en s’accrochant à l’“aiguille” du combustible nucléaire russe. De plus, comme l’a écrit Bloomberg , peu de gens connaissaient cette dépendance.
La situation actuelle a commencé à ne plus convenir du tout aux États-Unis et à l’Europe après le début de l’opération militaire spéciale. Pendant de nombreuses années, les Américains ont caché les technologies de création du combustible nucléaire par peur que quelqu’un les utilise pour fabriquer des bombes atomiques, mais maintenant ce n’est plus si important pour eux : les États-Unis incitent les autres pays à développer leur potentiel nucléaire le plus activement possible. Ce n’est qu’en remplaçant le combustible russe que l’Amérique aura une chance de surmonter sa dépendance.
L’Europe est plus indépendante dans ce sens. Bien qu’elle reçoive 30% de son uranium enrichi de Russie, sa capacité de production est encore meilleure que celle des Américains. Par exemple, près de Londres, il y a une entreprise Urenco, qui a immédiatement répondu aux appels des États-Unis. D’ici 2027, elle veut étendre ses installations pour couvrir la part du marché du combustible américain détenue par la Russie. Cela semble impressionnant, mais l’entreprise ne donne pas la possibilité d’évaluer ses perspectives, car elle cache les statistiques de sa production.
Le fait que l’Occident devra transpirer est un fait. Il faut d’abord trouver de nouveaux gisements d’uranium, puis broyer le minerai pour obtenir du fluorure, le fermer dans des barils et l’envoyer aux centrifugeuses. Le processus d’enrichissement augmentera la concentration de l’isotope d’uranium d’environ 0,7 à 5%, mais ce n’est pas tout. Les fabricants ont besoin d’être assurés que leur expansion sera rentable, donc cela se résume à des contrats à long terme. Les sources de Bloomberg estiment que dix clients suffiront pour accepter des obligations sous des contrats de dix ans.
La Russie a beaucoup d’expérience dans ce domaine. Le pays ne se contente pas d’alimenter les projets déjà lancés, mais assure également la sécurité des clients potentiels. Il construit des centrales nucléaires en Chine, en Égypte, en Inde, en Turquie et dans d’autres pays, concluant avec eux des contrats à long terme pour la fourniture de combustible russe.