Euthanasie : quand l’exception devient la règle


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  • Présentée comme un choix, l’euthanasie est devenue dans les faits une solution de facilité qui banalise la mort au Canada et en Australie.


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    Un patient à l'hopital à qui on montre un sachet de sérum pour illustrer la banalisation dangereuse de l'euthanasie dans des pays comme le Canada et l'Australie

    Une autre grande avancée en faveur de la légalisation de « l’aide à mourir » (suicide assisté, euthanasie, de nombreux termes pour désigner la même pratique) au Royaume-Uni a été renforcée par le soutien de célébrités, des cas difficiles et les témoignages d’anciens et de militaires en exercice qui ont changé d’avis et réalisent désormais que les patients devraient avoir le « choix » à la fin de leurs vies.

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    Euthanasie, aide à la mort, suicide assisté, tous synonymes de mort en toute impunité

    Cette décision est largement motivée par Gary Jones, passionné de suicide assisté, rédacteur en chef de l’Express et ancien journaliste du Daily Mirror et de News of the World, qui s’est fait connaître du public l’année dernière lorsque le prince Harry a porté ses allégations de piratage téléphonique devant la Haute Cour.

    L’« aide à mourir » est toujours présentée comme un choix libérateur. Pour ceux qui ne sont pas informés, cela ressemble souvent à un choix entre le meilleur de la médecine compatissante et la souffrance d’une mort inutilement longue et douloureuse. S’il est vrai qu’environ 120 000 patients reçoivent chaque année un traitement de qualité inférieure pour soulager leurs symptômes en fin de vie, le type d’« aide à mourir » envisagé par les militants ne concerne pas les soins palliatifs, ni d’ailleurs aucun soin médical.

    Il s’agit de donner aux médecins les moyens de tuer ou d’aider leurs patients à se suicider en toute impunité. Le terme « aide à mourir » est un euphémisme, à la fois pour le suicide assisté, par lequel une personne ingère un cocktail mortel prescrit par un médecin, et pour l’euthanasie, où un médecin administre directement une injection mortelle. Aucun des cas difficiles, des soutiens de célébrités et des campagnes médiatiques astucieuses et bien financées ne peuvent cacher cette réalité.

    Un lobby pro-mort qui parasite les débats

    Les militants de l’aide médicale à mourir auraient été ravis et enhardis par l’intervention d’Esther Rantzen avant Noël et par le soutien qu’elle a reçu de la BBC, mais ils ont toujours eu des alliés dans les grands médias. Le Sunday Times a mené en 2022 une campagne pour modifier les lois et, sous Jones, l’Express a lancé une pétition exigeant un débat parlementaire sur « l’aide à mourir », suivi d’un vote libre.

    Au moment de la rédaction de cet article, sa « croisade » avait recueilli plus de 77 000 signatures, soit six fois plus de noms qu’il n’en faut pour une réponse gouvernementale. Si ce pays veut avoir un tel débat, il devrait sûrement se concentrer sur les faits plutôt que sur la propagande. Ne vous attendez pas à ça. La vérité est un obstacle au lobby pro-mort, car chaque fois qu’elle est soulignée, le public et le Parlement ont tendance à réagir viscéralement contre leurs propositions, les projets de loi perdent rapidement leur soutien et les partisans autrefois convaincus hésitent face aux horribles preuves d’abus.

    Les défenseurs nuancent généralement leurs arguments en appelant à des « sauvegardes » robustes qui résoudront d’une manière ou d’une autre tous les problèmes, « juste un peu d’aide à mourir, mais pas trop ». Mais regardez comment les garanties ont fonctionné avec la loi sur l’avortement de 1967.

    Il s’agissait là aussi au départ de cas difficiles, mais il s’agit désormais incontestablement d’avortements de facto. Ceux qui osent affronter la vérité peuvent voir très clairement que, indépendamment de ce que leur disent les humanistes en campagne, toutes les juridictions qui ont assoupli leurs lois pour permettre « l’aide à mourir » au cours de la dernière décennie ont vu ces restrictions affaiblies ou balayées pour élargir les critères pour ceux qui ont le droit de mourir.

    L’exemple dramatique du Canada en matière d’euthanasie

    L’exemple le plus flagrant est celui du Canada, qui a autorisé l’euthanasie en 2016 alors que la mort était « raisonnablement prévisible » chez les patients en phase terminale. Cette garantie a été supprimée quatre ans plus tard. L’euthanasie a depuis été étendue aux personnes handicapées et, depuis mars, celles souffrant de maladie mentale peuvent également y prétendre. L’année dernière, un comité parlementaire canadien a également recommandé que l’euthanasie soit accessible aux « mineurs matures » sans le consentement de leurs parents.

    Dans le cadre de l’aide médicale à mourir (AMM), les patients se sentent régulièrement comme des fardeaux pour l’État, et pas seulement s’ils bénéficient de soins de santé ou de soins palliatifs coûteux. Tout coûte plus cher que la mort et lorsque cette logique est suivie jusqu’à une conclusion macabre, il est plus facile d’obtenir une injection mortelle qu’un fauteuil roulant ou un monte-escalier. Certains prestataires de soins de santé et assureurs cupides promeuvent activement l’euthanasie, même parmi les personnes âgées en bonne santé.

    L’euthanasie parce qu’on est isolé ou pauvre

    Ceux qui sont en mauvaise santé peuvent également se retrouver rapidement en difficulté. Dans un cas, une femme âgée a reçu une injection mortelle alors qu’elle se plaignait d’être isolée pendant un confinement dû au Covid et dans un autre cas, un retraité s’est vu accorder une demande d’euthanasie simplement parce qu’il disait craindre de se retrouver sans abri. L’euthanasie a également été proposée aux anciens combattants souffrant de traumatismes.

    Les décès par euthanasie au Canada ont grimpé en flèche et l’année dernière, près de 14 000 personnes sont mortes aux mains de leur médecin. Un médecin s’est vanté d’avoir mis fin à la vie d’environ 400 patients en une seule année, affirmant que c’était le « travail le plus gratifiant » qu’elle ait jamais accompli.

    6 % de tous les décès au Québec à cause de l’euthanasie

    Sur une population d’environ 38 millions d’habitants, l’euthanasie représente désormais 4,1 pour cent de tous les décès, mais dans certaines régions du pays, les taux sont supérieurs à la moyenne nationale. Au Québec, par exemple, 6,1 pour cent des décès sont dus à l’euthanasie, ce qui fait des injections mortelles la troisième cause de mortalité après le cancer et les maladies cardiaques et plus courante que tous les décès accidentels réunis.

    Une proportion similaire est tuée par sédation terminale, une méthode d’euthanasie par omission qui n’est pas officiellement enregistrée comme telle, même si l’intention claire est de provoquer la mort en refusant de manger et de boire.

    Boulevard pour l’euthanasie en Australie

    L’Australie suit une trajectoire similaire avec la légalisation fragmentaire de l’euthanasie dans presque tous ses États au cours des sept dernières années. Le Territoire de la capitale australienne rejoindra cette année le club mais avec une législation extrêmement permissive dès le départ. L’euthanasie sera largement proposée, y compris les enfants et les déments, et il serait raisonnable de supposer que d’autres États suivront bientôt.

    L’aide à mourir à fait exploser les taux de suicide

    L’expérience australienne a débuté modestement, seulement un an après celle du Canada, lorsque des militants ont persuadé la législature de Victoria que « l’aide volontaire à mourir » réduirait les taux de suicide chez les malades et les personnes âgées.

    Une recherche menée par le professeur David Albert Jones du Anscombe Bioethics Centre, basé à Oxford, et publiée dans le Journal of Ethics in Mental Health, a toutefois révélé que cette affirmation était fallacieuse, car le nombre de suicides réels a augmenté de plus de 50 pour cent à Victoria depuis l’entrée en vigueur de la loi. Mais cela n’a pas d’importance puisque la prévention du suicide n’a jamais été le véritable objectif.

    Il est probable que lorsque les députés de Westminster débattront à nouveau de cette question, ils seront confrontés à des absurdités similaires. Quand les militants disent aux Communes que de tels abus ne peuvent pas se produire ici, qu’ils peuvent être contenus par des garanties qui fonctionnent, il ne faut pas les croire.

    Se débarrasser des “inutiles” à peu de frais ?

    Les preuves doivent éclairer le débat et non les fausses assurances et les mensonges purs et simples. Si le taux de mortalité par euthanasie au Québec devait être reproduit au Royaume-Uni et augmenté pour correspondre à la taille de sa population, les injections mortelles seraient responsables d’environ 44 000 des 668 000 décès annuels de ce pays.

    Les députés pourraient se demander qui sera exactement visé : les personnes âgées, les handicapés, les malades, les malades mentaux, les déments ? Cela sera-t-il ensuite étendu aux personnes socialement et économiquement indésirables ? Ils pourraient se demander si la création d’une classe de « médecins » qui considèrent le meurtre de patients comme leur « travail le plus gratifiant » est vraiment une sage décision.

    Par Simon Caldwell sur Catholic Herald

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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