L’Inde délaisse le dollar et le yuan pour le dirham
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L’Inde préfère le dirham des Émirats arabes unis pour les règlements commerciaux internationaux au dollar américain et au renminbi chinois.
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Les responsables de la politique indienne ainsi que deux sources bancaires ont rapporté que l’Inde a demandé aux banques et aux traders d’éviter d’utiliser le yuan chinois pour payer les importations russes. Cette décision s’inscrit dans le cadre des différends politiques de longue date entre l’Inde et la Chine.
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L’Inde, qui est devenue l’un des principaux acheteurs de pétrole russe ainsi que de charbon à prix réduit, préfère utiliser le dirham des Émirats arabes unis pour régler ses transactions. New Delhi a déclaré qu’elle n’était “pas à l’aise” avec le règlement des transactions commerciales étrangères en yuan chinois, mais qu’un règlement en “dirham est acceptable”.
La position non officielle de l’Inde est qu’elle ne peut pas permettre le règlement en yuan chinois tant que les relations entre l’Inde et la Chine ne s’améliorent pas. Les raffineurs indiens de pétrole ont également commencé à régler certains achats de pétrole russe en roubles russes, les paiements étant traités en partie par la State Bank of India via son compte Vostro Roubles en Russie.
Cependant, la majorité de ces échanges se font encore dans d’autres devises, car le rouble est partiellement convertible et les deux pays n’ont pas encore finalisé un cadre.
Cette décision témoigne d’un mécontentement général et d’un manque de confiance dans le dollar américain et l’euro, avec un sentiment qui déborde de plus en plus sur les devises asiatiques. L’émergence du yuan chinois n’est pas surprenante et sera gérée par la plupart des pays. Cependant, la position du dirham des Émirats arabes unis en tant que “réserve” au yuan chinois est un développement intéressant.
L’accord est également conforme à la vision stratégique de l’Inde visant à diversifier ses partenaires commerciaux et ses sources d’approvisionnement, notamment dans le domaine de l’énergie. Les EAU sont le troisième partenaire commercial de l’Inde après la Chine et les États-Unis, avec un commerce bilatéral estimé à 59 milliards de dollars en 2019-2020. Les EAU sont également le deuxième fournisseur de pétrole brut et le quatrième fournisseur de gaz naturel liquéfié (GNL) pour l’Inde.
En outre, l’Inde a exprimé son intérêt à utiliser davantage sa propre monnaie, la roupie indienne, ainsi que d’autres régionales comme le le rouble russe, pour ses transactions commerciales avec ses voisins asiatiques. L’Inde est membre du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui a lancé sa propre banque de développement et son propre fonds monétaire en 2014 pour soutenir les projets d’infrastructure et promouvoir une plus grande intégration économique entre ses membres.
Ces initiatives montrent que l’Inde est consciente des limites du système financier mondial dominé par le dollar américain et qu’elle cherche à diversifier ses options monétaires pour renforcer sa résilience économique face aux chocs externes. Elles reflètent également la volonté de l’Inde d’accroître son influence régionale et mondiale en tant que puissance émergente.
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